En 2022, l’Autriche a accueilli 93 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 22 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 63 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 4 % de migrants de travail, 16 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 18 % de migrants humanitaires. Environ 4 100 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 15 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 305 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 38 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée. L’Ukraine, l’Allemagne et la Roumanie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte augmentation (76 000) des flux vers l’Autriche par rapport à l’année précédente. En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 49 %, pour atteindre environ 56 000. La majorité des demandeurs étaient originaires de Syrie (21 000), d’Afghanistan (7 700) et de Türkiye (7 700). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants turcs (2 400) et la plus forte diminution les ressortissants indiens (‑19 000). Sur les 37 000 décisions prises en 2023, 62 % étaient positives. L’émigration des citoyens autrichiens vers les pays de l’OCDE a diminué de 7 % en 2022, pour atteindre 15 000 personnes. Environ 39 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 20 % vers la Suisse et 11 % vers la Türkiye.
En janvier 2023, la liste fédérale des métiers en tension pour l’obtention de la carte rouge‑blanc-rouge (R-B-R) a été étendue à 98 professions. En 2024, 12 autres professions ont été ajoutées à cette liste, parmi lesquelles les chauffeurs professionnels de véhicules de transport public, en raison d’un amendement apporté à la loi sur la main-d’œuvre étrangère en 2023. Par ailleurs, divers métiers en tension au niveau régional ont été ajoutés à la liste dans plusieurs provinces, en fonction des difficultés socioéconomiques et démographiques locales. Les ressortissants des pays hors UE qui résident légalement dans le pays et ont obtenu en Autriche des diplômes officiels leur permettant d’exercer des professions médico-sociales ne sont pas tenus d’obtenir un permis de travail grâce à une réglementation spéciale mise en place par le ministère du Travail et de l’Économie en janvier 2024. Le quota annuel relatif au travail saisonnier a également été relevé en 2024. En mars 2024, un Comité stratégique chargé du recrutement de travailleurs étrangers qualifiés (composé de toutes les parties prenantes compétentes) a été créé au sein du ministère du Travail et de l’Économie après décision du gouvernement fédéral autrichien.
L’Autriche a signé un protocole d’accord avec les Philippines en 2023 et avec l’Indonésie en 2024 en vue de promouvoir le développement des compétences et la mobilité fondée sur les compétences, afin de lutter contre les pénuries de main-d’œuvre qualifiée. Ces deux protocoles d’accord prévoient également la création de comités mixtes composés d’experts de la mobilité des compétences.
En 2023, le renforcement de la collaboration au sein de l’administration autrichienne a permis de franchir des étapes majeures dans la coopération avec les pays partenaires en matière d’immigration et de migrations de retour. À la suite d’une forte augmentation des demandes d’asile déposées par des ressortissants du Maroc, l’Autriche a constitué un Groupe de travail conjoint à haut niveau sur les migrations avec le Maroc. Les deux pays ont signé un « compte rendu de réunion » non contraignant sur les migrations de retour, qui définit également des procédures clés pour recenser les Marocains résidant de manière irrégulière en Autriche et les rapatrier, et facilite la coopération dans la lutte contre l’immigration clandestine et les passeurs, tout en renforçant le dialogue sur l’immigration légale.
Compte tenu du grand nombre de traversées illégales de la frontière depuis la Serbie, l’Autriche a entamé des pourparlers avec les autorités serbes quant à la réglementation relative aux visas ; en juillet 2024, la Serbie a remis en place l’obligation de visas pour la Tunisie, le Burundi et l’Inde. L’Autriche et l’Iraq ont signé une Déclaration d’intention sur l’immigration en juillet 2023, assurant une coopération dans tous les domaines relatifs aux migrations de retour et aux réadmissions.
En 2023, le gouvernement fédéral a signé avec l’Inde un Partenariat global sur les migrations et la mobilité, conçu pour mieux informer les travailleurs qualifiés, les étudiants et les chercheurs, ainsi que leurs familles et les élèves, des possibilités qui leur sont données en matière d’immigration légale, et pour améliorer la coopération dans ce domaine et dans celui des migrations de retour. Les procédures définies dans cet accord ont permis de réduire considérablement les flux d’immigration irrégulière depuis l’Inde.
Dans sa décision de décembre 2023, la Cour constitutionnelle autrichienne a conclu que l’indépendance des conseils juridiques aux demandeurs d’asile n’était pas garantie par l’Agence fédérale des services d’aide et d’accueil, et elle a demandé que la loi soit modifiée en conséquence avant le 1er juillet 2025. Néanmoins, la décision confirme que la structure organisationnelle de l’Agence est pleinement conforme à la constitution.
En prévision des élections législatives en Autriche, des élections européennes et pour certaines provinces, un débat politique s’est engagé quant à l’introduction d’une « carte de réfugié » pour les demandeurs d’asile, qui empêcherait le transfert de l’aide au revenu de base vers les pays d’origine.
Pour en savoir plus : www.migration.gv.at | www.bmaw.gv.at | www.bmi.gv.at