En 2022, 59 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour de plus de 12 mois en Grèce (à l’exclusion des citoyens de l’UE), soit 24 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 10 % de travailleurs migrants, 27 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante), 2 % de personnes venues pour des raisons d’éducation et 62 % d’autres migrants. Environ 300 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants de pays tiers. Par ailleurs, 22 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 64 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 99 %, pour atteindre environ 58 000. La majorité des demandeurs étaient originaires de Syrie (14 000), d’Afghanistan (8 800) et de Cisjordanie et de la bande de Gaza (6 700). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants syriens (9 600) et la plus forte diminution les ressortissants pakistanais (‑600). Sur les 40 000 décisions prises en 2023, 62 % étaient positives.
L’émigration de citoyens grecs vers les pays de l’OCDE a augmenté de 18 % en 2022, pour atteindre 33 000 personnes. Environ 36 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 19 % vers les Pays-Bas et 6 % vers la Suisse.
À la suite des élections générales de juin 2023, les priorités de la politique migratoire ont été redéfinies : assurer la protection des frontières conformément aux obligations internationales et européennes, promouvoir la cohésion sociale et l’intégration des immigrés, remédier aux pénuries de main-d’œuvre dans les secteurs clés grâce à une immigration légale ordonnée, combattre le trafic de migrants, et favoriser le retour ainsi qu’une réintégration durable.
Le nouveau code des migrations (loi 5 038/2023) est entré en vigueur le 31 mars 2024. Il simplifie un certain nombre de procédures et favorise les gains d’efficience grâce à la transformation numérique. Il réduit le nombre de types de permis de séjour ainsi que l’éventail de documents à produire pour le renouvellement des permis. La durée initiale des permis a été portée de deux à trois ans. Une importante disposition concerne les immigrés de la seconde génération nés en Grèce, qui sont désormais en droit de bénéficier d’un permis de séjour de 10 ans (au lieu d’une durée maximale de cinq ans auparavant), assorti d’un plein accès au marché du travail.
La procédure de demande de la carte bleue européenne a été simplifiée et le droit d’en faire la demande a été étendu aux travailleurs originaires de pays tiers qui sont dispensés de visa ou qui bénéficient d’un visa C (de court séjour). La durée minimale du contrat a été ramenée de neuf à six mois.
En vertu d’une modification de la législation (art.193, loi 5078/2023), une possibilité de régularisation limitée dans le temps a été donnée aux travailleurs sans papiers qui résidaient en Grèce depuis au moins 3 ans avant le 30 novembre 2023, qui demeurent présents dans le pays et qui ont reçu une offre d’emploi valable. Cette possibilité est ouverte jusqu’au 31 décembre 2024. Fin mai 2024, 19 600 avaient été déposées, dont 10 000 avaient été examinées et approuvées début juillet 2024.
De nouvelles initiatives ont été prises, notamment un accord bilatéral avec l’Égypte qui a été ratifié en janvier 2023 et qui vise à faciliter l’immigration saisonnière dans le secteur agricole. Cet accord porte sur l’entrée de 5 000 travailleurs au cours de la première année pilote de mise en œuvre (2024). Un protocole d’accord avec le Bangladesh est par ailleurs entré en vigueur en septembre 2022. Il prévoit d’octroyer des permis de séjour à un maximum de 15 000 ressortissants bangladais résidant déjà en Grèce, d’admettre 4 000 travailleurs par an pour répondre aux besoins de main-d’œuvre de l’agriculture et d’autres secteurs de l’économie, ainsi que de promouvoir un retour efficace. Le gouvernement a l’intention de conclure d’autres accords bilatéraux avec les principaux pays partenaires pour répondre aux besoins du marché du travail et lutter contre l’immigration irrégulière.
En mars 2024, le ministre de l’Immigration et de l’Asile a présenté un plan visant à la création d’un « visa talent » et d’un « visa tech » pour attirer des diplômés originaires de pays tiers. Le visa tech, d’une durée d’un an, permettra à son titulaire de travailler, de changer d’employeur ou d’exercer une activité indépendante pendant la période de validité du visa, sans devoir obtenir aucune autre autorisation. Le visa talent sera accessible aux étudiants ayant obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur au cours des cinq dernières années, sans qu’ils soient tenus de connaître la langue grecque dès lors qu’ils possèdent une bonne maîtrise de l’anglais.
En avril 2024, le seuil minimal pour pouvoir bénéficier du « visa doré » au titre de l’investissement immobilier a été relevé à un montant allant de 400 000 EUR à 800 000 EUR, selon les régions, et le nombre de propriétés qui peuvent être acquises par un seul et même investisseur dans une zone donnée est désormais limité.
Pour plus d’informations : www.migration.gov.gr | www.astynomia.gr | www.statistics.gr