En 2022 déjà, les flux migratoires ont atteint des niveaux sans précédent avec environ 6 millions de nouveaux immigrés permanents (sans compter les 4.7 millions de réfugiés ukrainiens). Cette évolution s’explique par une multitude de facteurs, notamment un effet de rattrapage après la pandémie de COVID‑19, des pénuries de main-d’œuvre croissantes résultant de la forte reprise économique et de l’amorce de changements démographiques dans les pays de l’OCDE, ainsi qu’un certain nombre de situations nationales spécifiques, comme par exemple au Royaume‑Uni et en Nouvelle‑Zélande.
Avec 6.5 millions de nouveaux immigrés permanents dans la zone OCDE, 2023 établit un nouveau record historique. La majeure partie de l’augmentation de 2023 est due à la migration familiale (+16 %), mais l’immigration humanitaire (+20 %) est également en hausse.
Après une augmentation sans précédent en 2022, la migration de travail temporaire vers les pays de l’OCDE a également continué de croître. Plus de 2.4 millions de permis et d’autorisations de travail ont été accordés dans les pays de l’OCDE (à l’exclusion de la Pologne), ce qui représente une augmentation de 16 % en glissement annuel (28 % au-dessus des niveaux antérieurs au COVID‑19). En Pologne, si l’on exclut les déclarations de « confier un travail » aux Ukrainiens, le nombre total de nouvelles autorisations de travail (y compris les renouvellements) a diminué de 39 % en 2023, pour s’établir à 835 000. Par ailleurs, les flux d’étudiants internationaux ont également continué à augmenter (+6.7 %) pour atteindre plus de 2.1 millions de nouveaux permis en 2023.
Le nombre de nouveaux demandeurs d’asile vers les pays de l’OCDE a également battu un nouveau record en 2023, avec 2.7 millions de nouvelles demandes enregistrées dans l’ensemble des pays de l’OCDE (+30 %). Cette hausse a été largement tirée par les États-Unis. Au total, les pays de l’OCDE ont accordé une protection internationale à 676 000 réfugiés en 2023 (+15 %), soit le niveau le plus élevé depuis 2017. Ce chiffre comprend 160 000 nouveaux réfugiés réinstallés (+23 %), soit le nombre le plus élevé depuis 2016.