En 2022, 152 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour de plus de 12 mois en Pologne (à l’exclusion des citoyens de l’UE), soit 99 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 69 % de travailleurs migrants, 11 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 20 % d’autres migrants. Environ 33 000 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 342 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). En outre, 92 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 58 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
L’Ukraine, le Belarus et l’Allemagne étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte augmentation (31 000) et l’Allemagne la plus forte diminution (‑6 100) des flux vers la Pologne par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 0.3 %, pour atteindre environ 7 700. La majorité des demandeurs étaient originaires de Biélorussie (3 500), d’Ukraine (1 600) et de Russie (1 000). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants du Belarus (600) et la plus forte diminution les ressortissants de la Russie (‑400). Sur les 6 520 décisions prises en 2023, 71 % étaient positives.
L’émigration des citoyens polonais vers les pays de l’OCDE a augmenté de 11 % en 2022, pour atteindre 137 000 personnes. Environ 40 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 19 % vers les Pays-Bas et 5 % vers l’Espagne.
La levée de l’état d’urgence épidémique le 31 juillet 2023 a mis fin aux dispositions spéciales applicables aux étrangers précédemment établis en raison de la pandémie. Cela a mis un terme à la prolongation par la loi de la durée de validité des visas, des permis de séjour et de travail, à la possibilité d’emploi sur simple déclaration de l’employeur de l’embauche d’un travailleur étranger, au droit de travailler dans d’autres conditions que celles prévues dans un permis de travail saisonnier, ainsi qu’à celui d’occuper un emploi saisonnier du seul fait d’avoir déjà travaillé légalement en Pologne. Les étrangers et leurs employeurs doivent de nouveau demander tous les documents requis pour régulariser le séjour et l’emploi. Depuis avril 2023, les Ukrainiens bénéficiant d’une protection temporaire peuvent conserver ce statut ou demander un permis de séjour temporaire à des fins de travail ou pour affaires. L’obtention de ces derniers permis leur fait perdre la protection temporaire, mais elle leur donne la possibilité de bénéficier d’un séjour légal de plus longue durée.
Depuis septembre 2022, la Pologne n’autorise plus l’entrée des ressortissants russes à des fins économiques, touristiques, sportives ou culturelles, pas plus que leur entrée dans l’Union européenne par son territoire. Un visa polonais peut toutefois leur être accordé pour des raisons humanitaires s’ils satisfont les conditions requises. Depuis le 28 octobre 2022, il n’est pas possible d’employer un ressortissant russe selon la procédure simplifiée ; et l’employeur polonais désireux d’embaucher une personne étrangère doit demander un permis de travail en son nom. En octobre 2023, le gouvernement a établi, jusqu’en mars 2024, des contrôles temporaires à la frontière avec la République slovaque, en raison du grand nombre de migrants franchissant illégalement la frontière polonaise pour poursuivre leur voyage en direction de l’Europe occidentale. En décembre 2023, le ministre de l’Intérieur et de l’Administration a modifié la réglementation relative aux visas pour les étrangers, afin qu’il soit plus difficile pour les autorités bélarusses d’identifier et de persécuter les détenteurs de la « carte de Polonais ».
Les nouvelles modifications législatives en matière d’emploi des étrangers ont facilité leur accès au marché du travail polonais. Les étrangers disposant d’une attestation certifiant spécifiquement leur connaissance du polonais peuvent occuper un emploi au sein de l’administration publique si le travail qui leur est demandé n’implique aucune participation directe ou indirecte à l’exercice de l’autorité et des fonctions publiques destinées à protéger les intérêts généraux de l’État.
En juin 2023, l’éventail des documents acceptés pour attester le niveau B1 de connaissance du polonais qui est exigé pour l’obtention d’un titre de résident de longue durée au sein de l’UE a été élargi. Depuis 2022, la reconnaissance des diplômes étrangers est facilitée pour certains métiers, notamment pour les mineurs, les médecins, les dentistes, les infirmiers et les sages-femmes de nationalité ukrainienne. Les télétravailleurs étrangers sont, sous certaines conditions, dispensés de l’obligation d’avoir un permis de travail.
Des dispositions ont été prises en avril 2023 pour assurer l’application des règlements de l’UE relatifs à l’utilisation du Système d’information Schengen pour le retour des ressortissants de pays tiers en séjour illégal, ainsi qu’à l’établissement, au fonctionnement et à l’utilisation du Système d’information Schengen.
À la suite du changement de gouvernement en décembre 2023, un projet de nouveau document de politique migratoire de la Pologne établi par le Comité interministériel pour les migrations est attendu en 2024.
Pour plus d’informations : migrant.info.pl | www.emn.gov.pl | www.mos.cudzoziemcy.gov.pl/en