En 2022, 36 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour de plus de 12 mois en Roumanie (à l’exclusion des citoyens de l’UE), soit 56 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 76 % de travailleurs migrants, 10 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante), 9 % de personnes venues pour des raisons d’éducation et 4 % d’autres migrants. Environ 1 500 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 3 700 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 33 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 79 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 18 %, pour atteindre environ 9 900. La majorité des demandeurs étaient originaires du Bangladesh (2 800), de Syrie (1 900) et du Pakistan (1 200). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants du Bangladesh (1 400) et la plus forte diminution les ressortissants de l’Ukraine (‑4 300). Sur les 6 190 décisions prises en 2023, 16 % étaient positives.
L’émigration des citoyens roumains vers les pays de l’OCDE a augmenté de 9 % en 2022, pour atteindre 268 000 personnes. Environ 36 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 18 % vers l’Espagne et 12 % vers l’Italie.
En 2023, plusieurs instruments juridiques ont montré les efforts entrepris par la Roumanie pour gérer l’immigration dans le respect des normes européennes, tout en prenant en compte les facteurs spécifiques nationaux et internationaux. Dans le cadre de la Stratégie nationale en matière d’immigration pour 2021‑24, le Plan d’action pour 2023‑24 vise à faciliter l’immigration légale et à combler les déficits de main-d’œuvre, ainsi qu’à attirer des étudiants et des chercheurs étrangers. Les efforts entrepris en matière de réglementation visent à mettre en conformité la législation roumaine avec les règlements européens, notamment en ce qui concerne la sécurité des cartes d’identité, et à renforcer l’échange de données et la coopération avec les États de l’espace Schengen afin d’améliorer la sécurité nationale, la gestion des frontières et l’application de la loi. Conformément aux recommandations émises par la Commission européenne, une nouvelle loi relative à l’organisation et au fonctionnement du système national dans le cadre du système d’information Schengen a été conçue pour mettre en conformité le cadre législatif de la Roumanie avec les règlements européens relatifs à l’échange de données et à la coopération avec les autres États membres de l’espace Schengen. La Roumanie a intégré cet espace en mars 2024. Les contrôles ont été levés aux frontières intérieures maritimes et aériennes, mais non pas aux frontières terrestres.
Des directives ont été édictées à l’intention des représentants chargés de l’encadrement des mineurs étrangers non accompagnés en quête de protection internationale. Une décision du gouvernement prise en avril 2023 définit le montant, les conditions et le mécanisme relatifs au soutien et à l’assistance humanitaire pour les citoyens étrangers et les personnes apatrides en situation particulière en provenance des zones de conflit armé en Ukraine. Une modification a été apportée par la suite pour préciser le régime des mineurs étrangers.
Les autorités publiques roumaines ont pris des mesures pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre dans divers secteurs. Ces mesures comprennent l’augmentation des quotas annuels et la simplification des procédures administratives. Les quotas annuels d’admission de personnes bénéficiant d’un permis de travail ont été fixés à 100 000 en 2022 et en 2023, et sont restés inchangés en 2024. Le quota de 2022 a été pleinement atteint en décembre de la même année et celui de 2023 a également été entièrement épuisé. La demande des employeurs est supérieure au quota. En 2023, il y a eu environ 124 000 demandes de permis de travail, en baisse par rapport aux 138 000 demandes de 2022. Le quota dépasse toutefois le nombre réel d’admissions. En effet, jusqu’en 2024, le quota comprenait non seulement les admissions, mais aussi les changements d’employeurs. De plus, de nombreuses autorisations sont restées sans suite en raison de la lenteur, du rejet ou de l’abandon de la procédure de visa.
À compter de 2024, la durée initiale de séjour des détenteurs d’un permis de travail sera fixée à deux ans maximum, contre un an précédemment. En novembre 2023, le personnel de l’Inspection générale de l’immigration a été renforcé, en partie pour faire face à l’augmentation des demandes de titre de séjour.
Dans le cadre du Plan national pour la reprise et la résilience, le gouvernement a annoncé le lancement d’une initiative axée sur la conception d’un programme visant à attirer en Roumanie de la main-d’œuvre hautement spécialisée (y compris des expatriés roumains) pour y exercer des activités de recherche, d’innovation et de développement. Une procédure simplifiée a été mise en place pour délivrer gratuitement des autorisations d’exercer aux médecins des pays membres de l’EEE qui travaillent de façon temporaire en Roumanie. Le nombre maximal d’heures de travail autorisées pour les étudiants en mobilité internationale a été porté de quatre à six heures par jour en février 2024.
La Roumanie a signé une convention bilatérale de sécurité sociale avec les États‑Unis, l’Italie et le Monténégro en 2022‑23. Elle a signé des protocoles d’accord sur le travail et la sécurité sociale avec le Népal en octobre 2023 et avec le Viet Nam en janvier 2024.
Pour plus d’informations : igi.mai.gov.ro/