En 2022, la Suède a accueilli 90 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 18 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 36 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 20 % de migrants de travail, 38 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 6 % de migrants humanitaires. Environ 9 900 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 7 700 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 71 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 22 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
L’Inde, la Pologne et l’Allemagne étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Inde a enregistré la plus forte augmentation (2000) et le Danemark la plus forte diminution (53) des flux vers la Suède par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 32 %, pour atteindre environ 9 000. La majorité des demandeurs étaient originaires de Syrie (900), d’Ouzbékistan (700) et d’Afghanistan (600). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants de la République démocratique du Congo (100) et la plus forte diminution les ressortissants de l’Ukraine (‑1 400). Sur les 19 000 décisions prises en 2023, 27 % étaient positives.
L’émigration des citoyens suédois vers les pays de l’OCDE a augmenté de 4 % en 2022, pour atteindre 21 000 personnes. Environ 19 % de ce groupe a émigré vers l’Espagne, 12 % vers l’Allemagne et 10 % vers la Norvège.
Dans le contexte de la réforme générale de sa politique migratoire, le gouvernement suédois passe actuellement en revue son cadre régissant l’immigration de travail pour, d’un côté, durcir les conditions d’admission des travailleurs immigrants peu qualifiés et, de l’autre, promouvoir l’immigration de travailleurs hautement qualifiés afin d’attirer cette main-d’œuvre dans le pays. Une nouvelle obligation d’autonomie financière est entrée en vigueur en novembre 2023, qui est fixée à 80 % du salaire médian. Début 2024, une commission d’enquête gouvernementale a présenté son rapport dans le cadre duquel d’autres propositions de modification de la législation en matière d’immigration de travailleurs ont été avancées. Les mesures proposées comprennent un seuil salarial (avec possibilité d’exceptions pour certains emplois et pour les jeunes diplômés), une interdiction complète de délivrer des permis de travail pour certains emplois où les abus sont fréquents, une augmentation de la durée de validité de la carte bleue européenne, qui passe de deux à quatre ans, un traitement plus accommodant des demandes émanant de personnes présentes sur le territoire national, dans le cas de certains titres de séjour, et la suppression de la possibilité, pour les personnes déboutées de l’asile, de demander un visa de travail sans avoir quitté au préalable la Suède. Ces propositions sont encore au début du processus législatif et devraient entrer en vigueur à la mi‑2025.
Afin de promouvoir l’immigration de travailleurs hautement qualifiés, l’Agence suédoise de l’immigration a lancé un nouveau modèle de traitement des demandes de permis de travail, reposant sur des services améliorés pour les employeurs recrutant des travailleurs hautement qualifiés et sur des unités dédiées au recrutement international. Les travailleurs hautement qualifiés pourront désormais recevoir une décision dans les 30 jours suivant leur demande si leur dossier est complet. Afin de réduire les temps de traitement des demandes de permis de travail et de permis d’études, l’Agence de l’immigration a lancé un programme pilote de vérification électronique des passeports. Auparavant, il fallait venir présenter son passeport à un bureau consulaire ou à l’Agence de l’immigration. Ce programme s’applique pour l’instant aux ressortissants de 22 pays, mais devrait être élargi par la suite.
En décembre 2023, les conditions applicables au regroupement familial ont été durcies et les possibilités d’obtention d’un titre de séjour pour motifs humanitaires ont été limitées. L’âge limite pour refuser un permis de séjour au titre des liens personnels a été relevé de 18 à 21 ans et les dérogations au critère d’autonomie financière dans le cadre du regroupement familial pour les personnes pouvant bénéficier de la protection subsidiaire ont été limitées.
D’autres réformes du système migratoire sont en cours d’élaboration. En juin 2024, le parlement suédois a approuvé un nouvel objectif pour les politiques suédoises d’intégration, comme proposé par le gouvernement. Le gouvernement a demandé des enquêtes en vue de durcir les conditions d’obtention de la nationalité suédoise, de revoir le cadre réglementaire sur l’asile pour l’harmoniser avec le niveau minimum d’aide accordée selon le droit de l’UE, de revoir le système de délivrance du permis d’études et de proposer des mesures pour attirer et retenir les étudiants en doctorat et les chercheurs. Pour conclure, le gouvernement a également demandé une enquête supplémentaire pour proposer des changements à apporter au cours d’introduction à la société et aux traditions suédoises destiné aux réfugiés nouvellement arrivés et aux membres de leur famille.
Pour plus d’informations : www.migrationsverket.se | www.regeringen.se