Le cancer était la deuxième cause de décès dans les pays de l’OCDE, après les maladies cardiovasculaires (ou maladies du système circulatoire) ; il était à l’origine de 21 % de la totalité des décès en 2021. Les principales causes de mortalité par cancer étaient le cancer du poumon (20 %), le cancer colorectal (10.9 %), le cancer du sein (14.7 % chez les femmes) et le cancer de la prostate (10.1 % chez les hommes). Ces quatre cancers représentent près de 44 % de tous les cancers diagnostiqués dans les pays de l’OCDE. Les taux de mortalité par cancer ont diminué dans tous les pays de l’OCDE depuis 2000, ce recul étant toutefois plus modéré, en moyenne, que pour les maladies cardiovasculaires.
Le cancer du poumon est la principale cause de décès chez les hommes comme chez les femmes, puisqu’il représente 23.2 % des décès par cancer chez les hommes et 16.8 % chez les femmes (Graphique 3.13). Le tabagisme représente le principal facteur de risque du cancer du poumon. Le cancer colorectal est aussi une cause majeure de décès chez les hommes comme chez les femmes, puisqu’il représente 10.9 % des décès liés au cancer pour les deux sexes. Les vastes programmes de dépistage du cancer colorectal chez les personnes âgées ont entraîné une diminution de l’incidence chez les adultes plus âgés. Ces dernières années, cependant, de nombreux pays de l’OCDE ont observé une incidence croissante de ce cancer chez les patients plus jeunes. Outre l’âge et les facteurs génétiques, l’exposition aux rayonnements ultraviolets, un régime alimentaire riche en matières grasses et pauvre en fibres, le manque d’activité physique, l’obésité, le tabagisme et la consommation d’alcool sont autant de facteurs qui accentuent les risques.
Le cancer du sein est la deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes (14.7 % des décès). Malgré la hausse de son incidence au cours de la dernière décennie, son taux de mortalité a diminué ou s’est stabilisé — ce qui est révélateur de diagnostics et de traitements plus précoces — et se traduit par des taux de survie plus élevés (voir la section « Dépistage du cancer » au chapitre 6). Le cancer de la prostate est la troisième cause de mortalité par cancer chez les hommes ; il est à l’origine de 10.1 % des décès liés à un cancer.
Le taux moyen de mortalité par cancer s’établissait à 202 décès pour 100 000 habitants dans les pays de l’OCDE en 2021, contre 191 en 2019 (Graphique 3.14). Parmi les pays de l’OCDE, les taux de mortalité les plus élevés étaient observés en Hongrie, en République slovaque, en Slovénie, en Lettonie et en Pologne (240 ou plus), et les plus faibles au Mexique et en Türkiye (moins de 160).
Des diagnostics et des traitements plus précoces augmentent nettement les taux de survie au cancer. C’est en partie pour cette raison que l’Australie et la Belgique, par exemple, affichent des taux de mortalité inférieurs à la moyenne alors qu’elles enregistrent des taux d’incidence relativement élevés. Une analyse du taux de survie à la suite d’un cancer sur la période 2010‑14 a montré que l’Australie et la Belgique affichaient un taux de survie net à cinq ans supérieur à la moyenne pour les cancers courants (OCDE, 2023[1] ; 2021[2]).
La pandémie de COVID‑19 a gravement perturbé les programmes de diagnostic et de traitement du cancer dans les pays de l’OCDE. Le nombre de services de dépistage et de traitement a considérablement diminué dans presque toute la zone OCDE, en particulier au début de la pandémie et lors du premier déploiement des restrictions et des confinements après mars 2020. En conséquence, le diagnostic et le traitement du cancer ont été considérablement retardés au début de 2020 dans la plupart des pays de l’OCDE (OCDE, 2023[3]).
Les taux d’incidence du cancer ont toujours été plus élevés chez les hommes que chez les femmes dans les pays membres et les pays partenaires de l’OCDE. Les taux de mortalité par cancer sont plus élevés chez les hommes dans tous les pays membres de l’OCDE. L’écart le plus important est observé en Lettonie, en Estonie et en Lituanie, où la mortalité par cancer est 2.1 fois plus élevée chez les hommes, alors qu’en France, la mortalité masculine n’est supérieure que de 2 % à la mortalité féminine (Graphique 3.14). Une plus forte prévalence des facteurs de risque chez les hommes, en particulier le tabagisme et la consommation d’alcool, explique en grande partie ces écarts. En outre, les interventions visant à réduire les inégalités socioéconomiques en matière de mortalité par cancer devraient être axées sur les personnes ayant un plus faible niveau d’instruction, car les taux de mortalité par cancer sont plus élevés pour ce groupe de population dans la plupart des pays de l’OCDE (OCDE, 2023[3]).