Si les ressources humaines sont essentielles au secteur de la santé et de la dépendance, les ressources physiques jouent également un rôle majeur dans la fourniture des services de santé. Le niveau d’investissement d’un pays dans de nouveaux centres de soins, dans les derniers équipements diagnostiques et thérapeutiques et dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) peut avoir une incidence déterminante sur la capacité d’un système de santé à répondre aux besoins de santé de la population. La crise du COVID‑19 a mis en lumière certains problèmes d’infrastructure. Les systèmes de santé, notamment les hôpitaux, ont été mis à rude épreuve. Certains pays ne disposaient pas des ressources physiques nécessaires pour répondre à l’afflux soudain de patients atteints d’une forme grave du COVID‑19. Si l’on dispose d’équipements suffisants dans les unités de soins intensifs et les autres structures de soins, on évite des retards de diagnostic et de prise en charge potentiellement catastrophiques pour les patients. Les équipements non médicaux ont également leur importance, notamment l’infrastructure informatique nécessaire pour mieux surveiller la santé de la population, à la fois dans les situations graves et sur le long terme. Il est donc indispensable d’investir dans les biens d’équipement pour renforcer la résilience globale des systèmes de santé.
L’investissement en capital fluctue d’année en année, car les décisions d’investissement peuvent dépendre davantage des circonstances économiques et des choix politiques ou commerciaux, mais aussi tenir compte des besoins futurs et des niveaux d’investissement passés. À l’instar des autres secteurs d’activité, un manque d’investissement peut entraîner une accumulation de problèmes et de coûts à mesure que les équipements et les installations se détériorent.
Pendant les cinq années entre 2017 et 2021, la moyenne annuelle des dépenses d’investissement dans le secteur de la santé dans les pays de l’OCDE a été légèrement inférieure à 0.6 % du PIB. En comparaison, les dépenses courantes de santé ont représenté en moyenne 9 % environ du PIB sur la même période (voir l’indicateur « Dépenses de santé en pourcentage du PIB ») (Graphique 7.21). L’Allemagne a été le pays qui a dépensé le plus par an, consacrant chaque année environ 1.1 % de son PIB à de nouveaux projets de construction, aux équipements médicaux et non médicaux et aux technologies dans les secteurs de la santé et de l’action sociale. Suivent l’Autriche, la Belgique, le Japon, l’Australie et la Norvège, qui ont enregistré des dépenses en capital équivalentes à environ 0.9 % de leur PIB, même si en Australie ces dépenses ont été plus variables au cours de la période considérée. Parmi les autres pays du G7, les États-Unis dépensent relativement beaucoup, environ 0.8 % de leur PIB par an, tandis que la France investit environ 0.6 % de son PIB par an dans les biens d’équipement. L’Italie et le Royaume‑Uni sont restés en deçà de la moyenne, avec des dépenses à peine supérieures à 0.4 % de leur PIB.
Les dépenses en capital couvrent un large éventail d’investissements allant des projets de construction (c’est-à-dire les hôpitaux et les centres de soins) et des équipements (par exemple les équipements médicaux et les TIC) à la propriété intellectuelle (les bases de données et les logiciels). Le Graphique 7.21 montre qu’en moyenne dans les pays de l’OCDE, 45 % des dépenses en capital ont été consacrées à des projets de construction, 40 % à des équipements et les 15 % restants à la propriété intellectuelle. La Finlande et le Portugal affichaient tous deux un niveau d’investissement global similaire, mais alors que la Finlande a consacré environ 70 % de son budget à la construction d’établissements de santé et d’action sociale, le Portugal a investi la même proportion dans les équipements et les solutions et données numériques.
Le Graphique 7.22 montre l’évolution des dépenses en capital en valeurs réelles depuis 2010 pour la zone OCDE et une sélection de pays de l’OCDE. En moyenne dans la zone OCDE, l’investissement annuel était en 2021 supérieur de plus de 40 % (en valeurs réelles) aux niveaux d’investissement déclarés en 2010. L’Australie et les États-Unis ont suivi de près la tendance globale de l’OCDE et ont augmenté leurs dépenses annuelles en capital d’environ 50 % au cours de cette période. En revanche, le Canada a investi en 2021 le même niveau de ressources environ qu’en 2010. En Europe (partie droite), l’Allemagne a enregistré une hausse régulière de l’investissement en capital ces dix dernières années environ, même si la progression a été inférieure à celle de l’ensemble de la zone OCDE. La France et le Royaume‑Uni ont vu leurs niveaux d’investissement chuter dans les années 2010, mais ceux-ci se sont redressés ces dernières années.