Les pharmaciens sont des professionnels de santé hautement qualifiés dont le rôle premier est de gérer la distribution des médicaments aux consommateurs/patients et de veiller à leur utilisation sûre et efficace. Entre 2011 et 2021, le nombre de pharmaciens en exercice par habitant a augmenté dans tous les pays de l’OCDE, de près de 20 % en moyenne, pour atteindre 85 pharmaciens pour 100 000 habitants (Graphique 9.4). Toutefois, la densité varie fortement d’un pays à l’autre, allant de 19 pour 100 000 habitants en Colombie à 199 pour 100 000 au Japon. Dans la zone OCDE, les plus fortes progressions de cette densité sur la période considérée ont été observées au Chili et en Colombie.
La plupart des pharmaciens travaillent dans des pharmacies de ville, mais ils sont également nombreux à être employés dans les hôpitaux, l’industrie, la recherche et la sphère universitaire. Au Canada, par exemple, en 2021, plus de 75 % des pharmaciens en exercice travaillaient dans une pharmacie de ville, tandis que près de 20 % étaient employés dans des hôpitaux ou d’autres établissements de soins (Institut canadien d'information sur la santé, 2021[1]). Au Japon, environ 59 % des pharmaciens travaillaient dans des pharmacies de ville en 2020, environ 19 % étaient employés dans des hôpitaux ou des cliniques, et les 22 % restants dans d’autres structures (Ministry of Health, Labour and Welfare, 2020[2]).
En 2021, le nombre de pharmacies de ville pour 100 000 habitants allait de 9 au Danemark à 97 en Grèce, avec une moyenne de 28 à l’échelle des pays de l’OCDE disposant de données comparables (Graphique 9.5). La situation n’a guère varié au fil du temps dans la plupart des pays à l’exception cependant du Danemark, où la densité des officines a pratiquement doublé entre 2011 et 2021. Les écarts de densité entre pays peuvent tenir aux différences dans les canaux de distribution habituels. Dans certains pays, ce sont davantage les pharmacies des hôpitaux qui délivrent les médicaments aux patients ambulatoires. Au Danemark, les pharmacies de ville sont moins nombreuses, mais elles sont souvent de grande taille, avec des succursales et des filiales rattachées à une officine principale. En Australie, où l’on dénombre en moyenne environ 23 pharmacies de ville pour 100 000 habitants, la distance minimale entre les officines est réglementée. La gamme des produits et services fournis varie également d’un pays à un autre. Dans la plupart des pays d’Europe, par exemple, les pharmacies vendent aussi des cosmétiques, des compléments alimentaires, des appareils médicaux et des produits homéopathiques.
Ces dernières années, le rôle des pharmaciens de ville s’est amplifié. En plus de délivrer des médicaments, ils fournissent de plus en plus des soins directs aux patients (comme les vaccinations, l’aide à l’observance des traitements médicamenteux et à la gestion des maladies chroniques, et la vérification des traitements pris à domicile), aussi bien en officine que dans le cadre d’équipes intégrées de prestataires de soins. Dans des pays comme la Belgique, la Finlande, l’Italie, le Royaume‑Uni et la Suisse, les pharmaciens jouent également un rôle accru dans la promotion de la santé et la prévention des maladies, notamment dans les zones rurales (OCDE, 2020[3]). Dans de nombreux pays de l’OCDE, le champ de pratique des pharmaciens de ville s’est encore sensiblement élargi du fait de la pandémie de COVID‑19 (OCDE, 2021[4]).