Les vaccins sont un moyen efficace et rentable de se protéger contre les maladies infectieuses. La communauté scientifique mondiale s’accorde à dire que le moyen le plus efficace de vaincre des maladies infectieuses telles que la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC), la rougeole, l’hépatite B et la grippe est la vaccination de masse des populations du monde entier. Toutefois, des taux de couverture nationale élevés peuvent ne pas suffire à enrayer la propagation de la maladie si les taux de vaccination sont variables selon les zones de territoires nationaux ou si l’adhésion est faible dans certains groupes de population. Par conséquent, l’action des pouvoirs publics visant à susciter la confiance du grand public dans la sécurité et l’efficacité de la vaccination, tous groupes de population confondus, est essentielle pour la réussite des programmes de vaccination (OCDE, 2021[1]).
Le Graphique 6.1 illustre la couverture vaccinale pour la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC) et la rougeole à l’âge de 1 an. Dans les pays de l’OCDE, les taux de vaccination sont élevés : conformément aux recommandations, environ 93 % des enfants ont été vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC) et la rougeole en 2022. Malgré des taux globaux élevés en ce qui concerne la rougeole, près de la moitié des pays n’atteignent pas les niveaux minimaux d’immunisation (95 %) recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour prévenir la propagation de la maladie. Les taux de vaccination contre la rougeole, qui est souvent combinée à la vaccination contre la rubéole et/ou les oreillons, sont particulièrement bas en Pologne (71 %) et en Estonie (78 %). En ce qui concerne la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC), près d’un pays de l’OCDE sur cinq n’atteint pas le niveau minimum de vaccination recommandé par l’OMS (90 %), et le taux de vaccination est particulièrement bas au Mexique (83 %).
De manière générale, les taux de vaccination des enfants contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC) et la rougeole ont légèrement diminué (de moins de 2 points de pourcentage) entre 2019 et 2022 dans les pays de l’OCDE. Cela peut être le signe que le grand public a perdu confiance dans la vaccination au cours de la pandémie. Par rapport à 2015, la perception de l’importance de faire vacciner les enfants avait diminué de plus d’un tiers en Corée (atteignant 48 %) et au Japon (54 %) en 2022 (UNICEF Innocenti, 2023[2]). Au sein de l’Union européenne (UE), le pourcentage de personnes ayant confiance dans la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole était de 85 % en 2022, contre 88 % en 2020. En Europe, les vaccins inspirent de moins en moins confiance aux jeunes, ce qui pourrait entraîner un nouveau recul de la vaccination de routine des enfants (Figueiredo et al., 2022[3]).
La grippe est une maladie infectieuse courante, responsable de 3 à 5 millions de cas graves dans le monde chaque année, ainsi que de 650 000 décès (OMS, 2019[4]). Comme de nombreux pays, les États-Unis ont vu le nombre de cas de grippe diminuer considérablement depuis le début de la pandémie de COVID‑19, le niveau le plus bas de la dernière décennie ayant été enregistré au cours de la saison 2021‑22. Au sein de l’UE, cependant, la saison 2021‑22 a marqué le retour d’une activité accrue du virus de la grippe après la faible circulation observée pendant la pandémie. Étant donné que les personnes âgées courent un plus grand risque d’être victimes de complications graves dues à la grippe, telles que la pneumonie et la septicémie, qui peuvent entraîner une maladie grave ou la mort, l’OMS recommande que 75 % des personnes âgées de 65 ans et plus soient vaccinées contre la grippe saisonnière.
Le Graphique 6.2 montre que l’objectif de 75 % fixé par l’OMS n’a été atteint qu’au Royaume‑Uni (81 %), en Corée (80 %) et au Danemark et en Irlande (75 %) en 2021, tandis que le taux de vaccination antigrippale de ce groupe vulnérable était très faible (moins de 15 %) en Lettonie, en Pologne et en République slovaque ainsi qu’en Bulgarie, pays candidat à l’adhésion à l’OCDE.
Contrairement aux taux de vaccination des enfants, les taux de vaccination antigrippale des personnes âgées de 65 ans et plus ont augmenté dans les pays de l’OCDE, passant de 48 % en 2019 à 55 % en moyenne en 2021, ce qui traduit une confiance croissante du grand public dans la vaccination contre la grippe ces dernières années dans la plupart des pays européens, par exemple (Figueiredo et al., 2022[3]). C’est au Danemark et en Norvège que l’augmentation des taux de vaccination est la plus notable, avec une hausse d’environ 20 points de pourcentage depuis 2019. On peut néanmoins citer quelques exceptions à cette tendance générale, les taux de vaccination ayant diminué d’environ 5 points au Costa Rica, en Lettonie, en Corée et au Mexique au cours des dernières années.