Les soins de santé sont dispensés par une grande variété de prestataires allant des hôpitaux et des cabinets médicaux aux établissements de jour et aux détaillants, ce qui a une incidence sur les modèles de dépenses pour différents biens et services. L’analyse des dépenses de santé par prestataire, en parallèle avec leur répartition par fonction, peut être particulièrement utile pour obtenir une vue plus détaillée de l’organisation des systèmes de santé.
Les différences organisationnelles en matière de prestation des soins de santé dans les pays de l’OCDE peuvent être marquées, ce qui se traduit par une répartition très diverse des dépenses de santé entre les prestataires. Les activités hospitalières représentaient la plus grande part (39 %) du financement des systèmes de santé dans la zone OCDE. Cette moyenne est largement dépassée en Türkiye et au Costa Rica, où les activités hospitalières ont reçu plus de la moitié de l’ensemble des ressources financières (Graphique 7.19). En revanche, l’Allemagne et le Mexique ont consacré moins de 30 % du budget total de la santé aux hôpitaux.
Arrivent ensuite les prestataires de soins ambulatoires. Cette catégorie couvre un large éventail d’établissements, la plupart des dépenses correspondant soit aux cabinets de médecins généralistes et spécialistes (par exemple en Autriche, en France et en Allemagne) soit aux centres de soins ambulatoires (par exemple en Finlande, en Irlande et en Suède). Dans les pays de l’OCDE, les soins dispensés par les prestataires ambulatoires représentent environ un quart des dépenses de santé en moyenne, les deux tiers environ de cette part concernant les cabinets des médecins généralistes et des spécialistes et les centres de soins ambulatoires, et à peu près un cinquième les cabinets dentaires. Dans l’ensemble, les dépenses au titre des prestataires ambulatoires ont dépassé la moitié du total des dépenses de santé en Israël en 2021 et atteindront le tiers en Lettonie, mais elles sont restées égales à 10 % en Türkiye et inférieures à 20 % en Grèce, aux Pays-Bas et en République slovaque.
Les autres grandes catégories de prestataires comprennent les détaillants (essentiellement les pharmacies), qui représentent 16 % des dépenses de santé, et les établissements de soins de longue durée (qui fournissent essentiellement des soins hospitaliers aux personnes dépendantes), auxquels sont imputables 8 % des dépenses de santé.
L’éventail des activités pouvant être exercées par une même catégorie de prestataires est très variable d’un pays de l’OCDE à l’autre, ce qui reflète les différences quant à la structure et l’organisation des systèmes de santé. C’est dans le secteur hospitalier que ces différences entre pays sont les plus prononcées (Graphique 7.20). Bien que les soins curatifs et de réadaptation dispensés aux patients hospitalisés définissent l’activité principale des hôpitaux et représentent donc la majorité de leurs dépenses, les hôpitaux peuvent aussi être d’importants prestataires de soins ambulatoires dans de nombreux pays, par exemple par le biais de services d’urgences et de prise en charge des personnes accidentées, d’unités de consultation externe spécialisées ou de laboratoires d’analyses médicales et d’imagerie. En Finlande, au Danemark, en Suède et au Portugal, les soins ambulatoires représentent plus de 40 % des dépenses hospitalières, car les spécialistes reçoivent généralement des patients dans les services de consultation externe des hôpitaux. En revanche, les hôpitaux étant généralement monofonctionnels en Allemagne et en Grèce, la majeure partie des dépenses (environ 90 %) est consacrée aux services hospitaliers plutôt qu’aux services ambulatoires et aux soins de jour. Ces dix dernières années, de nombreux pays ont transféré certains services hospitaliers vers les hôpitaux de jour en vue de réaliser des gains d’efficience potentiels et de réduire les délais d’attente. En conséquence, les services d’hôpital de jour représentent plus de 15 % des dépenses hospitalières en Belgique, en Irlande et au Portugal.
Les mesures prises pour faire face à la pandémie de COVID‑19 ont également modifié la répartition des dépenses de santé entre les prestataires. En 2020, la part des ressources allouées aux hôpitaux est passée à 40 %, ce qui s’explique par le coût plus élevé des intrants nécessaires à la prestation des services hospitaliers et par l’importance du soutien financier destiné aux hôpitaux. Cette part a de nouveau diminué en 2021, les besoins de subventions des hôpitaux étant moindres. Il est intéressant de noter que si l’urgence sanitaire a entraîné des perturbations majeures dans la prestation des services hospitaliers, la répartition des dépenses par type de service est restée relativement stable dans la plupart des pays.