Les chirurgies de remplacement de la hanche et du genou comptent parmi les interventions les plus couramment réalisées et les plus efficaces dans le monde. L’indication la plus fréquente de remplacement de la hanche et du genou (chirurgie de remplacement de l’articulation) est l’arthrose, qui diminue les capacités fonctionnelles et la qualité de vie.
L’arthrose est une forme d’arthrite dégénérative caractérisée par l’usure du cartilage qui amortit et fluidifie le mouvement des articulations – le plus souvent du genou et de la hanche. Elle se traduit par des douleurs, des enflures et une raideur qui résultent en une perte de mobilité et de capacité fonctionnelle. Elle est l’une des dix maladies les plus invalidantes dans les pays développés. Selon les estimations de l’OMS, environ 528 millions de personnes dans le monde souffrent d’arthrose symptomatique, soit une augmentation de 113 % depuis 1990 (OMS, 2022[1]).
L’âge est le principal déterminant de l’apparition et de l’évolution de l’arthrose. Cette pathologie est plus répandue chez les femmes, et progresse au-delà de 50 ans, affectant notamment la main et le genou. Les autres facteurs de risque sont l’obésité, le manque d’activité physique, le tabac, la consommation excessive d’alcool et les blessures. L’arthroplastie se pratique essentiellement sur les personnes de 60 ans et plus, mais elle peut également s’effectuer sur des personnes plus jeunes.
En 2021, la Suisse, l’Allemagne, la Finlande et l’Autriche figuraient parmi les pays pour lesquels on dispose de données qui présentaient les taux les plus élevés d’arthroplastie de la hanche et du genou (Graphique 5.27 et Graphique 5.28). Les moyennes de l’OCDE sont de 172 pour 100 000 habitants en ce qui concerne les arthroplasties de la hanche, et de 119 pour 100 000 habitants en ce qui concerne les arthroplasties du genou. Le Mexique, le Costa Rica et le Chili ont de faibles taux d’arthroplastie de la hanche et du genou. Des différences dans la structure de la population peuvent partiellement expliquer ces variations entre pays, et une standardisation par l’âge les réduit dans une certaine mesure. Néanmoins, des écarts prononcés subsistent, et le classement des pays n’est pas bouleversé une fois effectuée la standardisation par l’âge (McPherson, Gon and Scott, 2013[2]).
Les moyennes nationales peuvent masquer d’importantes variations des taux de remplacement de la hanche et du genou à l’intérieur d’un pays. En Australie, au Canada, en Allemagne, en France et en Italie, le taux d’arthroplastie du genou variait de plus du simple au double dans certaines régions, même après standardisation par l’âge (OCDE, 2014[3]). Outre le nombre d’interventions, la qualité de la chirurgie (voir sections « Sécurité des soins intensifs – les complications chirurgicales » et « Résultats communiqués par les patients en soins intensifs » au Chapitre 6) et les délais d’attente revêtent une importance cruciale pour les patients.
Depuis 2019, le nombre d’arthroplasties de la hanche et du genou a rapidement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE (Graphique 5.27 et Graphique 5.28). Cette hausse correspond à l’incidence et à la prévalence croissantes de l’arthrose, en raison du vieillissement démographique et de l’augmentation des taux d’obésité dans les pays de l’OCDE. Les augmentations ont été particulièrement importantes en Pologne, au Costa Rica et en Lettonie pour la chirurgie de la hanche (augmentation de 70 % ou plus) et au Chili, au Costa Rica et en Pologne pour la chirurgie du genou (où les taux ont plus que doublé). Toutefois, le volume des arthroplasties de la hanche et du genou a fortement diminué dans la plupart des pays au cours de la première année de la pandémie et est resté inférieur aux niveaux de 2019 dans la majorité des pays en 2021. Cela s’explique par le fait que de nombreux pays ont reporté des interventions chirurgicales non urgentes, en particulier au début de la pandémie, ce qui a entraîné une forte augmentation des délais d’attente dans de nombreux pays (voir la section « Délais d’attente avant une chirurgie élective »).