La gestion efficace du diabète est une priorité de santé publique, sachant qu’environ 537 millions d’adultes dans le monde souffrent de cette maladie selon les estimations. L’importance de la prévention et de la prise en charge du diabète a été d’autant plus mise en évidence face au COVID‑19, qui entraîne chez les diabétiques des risques élevés d’hospitalisation et de mortalité. Le nombre de décès dus au diabète continue d’augmenter dans le monde, atteignant 6.7 millions en 2021. On prévoit que d’ici à 2045, environ 783 millions d’adultes seront atteints de cette maladie, et si l’on tient compte de l’impact du COVID‑19, les conséquences du diabète risquent d’être encore plus lourdes (FID, 2021[1]).
Le diabète est l’une des principales causes de maladies cardiovasculaires, de cécité, d’insuffisance rénale et d’amputation d’un membre inférieur, et le suivi continu du diabète suppose généralement une part considérable d’autogestion ; par conséquent, l’instruction et la formation des patients sont au cœur des soins primaires des personnes diabétiques (OCDE, 2020[2]). Dans la plupart des cas, les admissions à l’hôpital pour cause de diabète peuvent être évitées grâce à des soins primaires de qualité. En particulier, le contrôle efficace de la glycémie dans le cadre d’un suivi systématique, d’une modification du régime alimentaire et d’une activité physique régulière permet de réduire la survenue de complications graves et les hospitalisations. La gestion de facteurs de risque essentiels, comme le tabagisme, la tension artérielle et les taux de lipides, joue également un rôle majeur dans la lutte contre les complications.
Le Graphique 6.11 montre qu’en 2021, les hospitalisations pour cause de diabète variaient d’un facteur de plus de 20 selon les pays de l’OCDE. Le Japon, l’Islande et l’Italie ont déclaré les taux d’admission les plus faibles, tandis que les États-Unis ont déclaré des taux près de deux fois supérieurs à la moyenne de l’OCDE. La prévalence du diabète ainsi que l’accès général aux soins hospitaliers peuvent expliquer en partie ces variations. Comme pour d’autres maladies chroniques (voir la section « Hospitalisations évitables »), les admissions pour diabète ont diminué dans presque tous les pays avant et pendant la pandémie. La baisse moyenne dans les pays de l’OCDE a été de 19 % entre 2011 et 2019, et de 17 % entre 2019 et 2021. Pendant la pandémie, c’est au Mexique et en Pologne que cette baisse a été la plus importante, ce qui est peut-être le signe d’un moindre recours aux services médicaux dans de multiples structures.
Chez les personnes atteintes de diabète et d’hypertension, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ou les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine sont recommandés par la plupart des directives nationales comme médicaments de première intention pour réduire la tension artérielle. Le Graphique 6.12 montre des pourcentages globalement uniformes de patients diabétiques sous antihypertenseurs selon les recommandations, bien que la Türkiye, les Pays-Bas et l’Islande enregistrent un taux inférieur à 80 %. L’évolution de ces taux est restée stable ces dernières années, et la pandémie ne semble pas avoir eu beaucoup d’impact sur les habitudes de prescription en ce qui concerne les patients diabétiques, peut-être en raison d’un recours accru aux ordonnances électroniques (OCDE, 2023[3]).
Des soins primaires de qualité permettent de réduire le risque d’amputation chez les patients diabétiques, et le taux d’hospitalisations pour amputation importante d’un membre inférieur témoigne de la qualité à long terme du traitement du diabète. Le Graphique 6.13 montre d’importantes variations d’un pays à l’autre en ce qui concerne les taux d’amputation chez les adultes diabétiques, l’Islande, l’Italie et la Corée affichant des taux inférieurs à 3 pour 100 000 habitants, tandis que les États-Unis enregistrent un taux supérieur à 30 pour 100 000. Les admissions pour amputation ont diminué ces dernières années ; la baisse moyenne a été d’environ 10 % entre 2011 et 2019, mais elle a été plus faible (6 % environ) pendant la pandémie.
La relation entre, d’une part, la nature, la fréquence et la durée des soins primaires prodigués pour le traitement du diabète et, d’autre part, le taux d’hospitalisations pour des complications liées à cette maladie est complexe et mérite d’être approfondie. L’enquête internationale menée par l’OCDE auprès des patients atteints de maladies chroniques (www.oecd.org/health/paris.htm), dont le diabète, devrait mettre en évidence les différences qui existent d’un pays à l’autre en ce qui concerne les performances des soins primaires et les résultats du traitement du diabète.