Tous les pays de l’OCDE ont connu une forte augmentation de l’espérance de vie à 65 ans pour les hommes comme pour les femmes au cours des dernières décennies, mais celle‑ci a été atténuée par les effets de la pandémie de COVID‑19. En moyenne dans les pays de l’OCDE, l’espérance de vie à 65 ans a augmenté de 6 ans entre 1970 et 2021, et de 2.1 ans entre 2000 et 2021. Cinq pays (Corée, Irlande, Chili, Australie et Portugal) ont enregistré une augmentation d’au moins 3 ans entre 2000 et 2021 ; cinq pays (États-Unis, Pologne, Lettonie, Hongrie et République slovaque) ont connu une augmentation de moins d’1 an sur la période, et un pays (Mexique) a connu une légère diminution de 0.3 an (Graphique 10.3). En Lituanie, l’espérance de vie à 65 ans n’a pas évolué entre 2000 et 2021.
En moyenne dans l’OCDE en 2021, les personnes âgées de 65 ans pouvaient espérer vivre 19.5 années supplémentaires. L’espérance de vie à 65 ans est d’environ 3.3 années supérieure pour les femmes. Cette différence n’a pas sensiblement évolué depuis 2000 (l’espérance de vie à 65 ans était alors supérieure de 3.5 années pour les femmes). Dans la zone OCDE, l’espérance de vie à l’âge de 65 ans en 2021 était la plus élevée en Espagne pour les femmes (23.5 ans) et en Islande pour les hommes (20.5 ans). Elle était la plus basse en République slovaque pour les femmes (17.1 ans), et en Lettonie pour les hommes (12.7 ans) (Graphique 10.4).
Entre 2000 et 2021, presque tous les pays de l’OCDE ont connu une amélioration de l’espérance de vie à 65 ans, mais toutes ces années supplémentaires ne sont pas vécues en bonne santé. Le nombre d’années de vie en bonne santé à 65 ans varie fortement d’un pays de l’OCDE à l’autre (Graphique 10.4). Dans l’Union européenne (UE), un indicateur de l’espérance de vie sans incapacité ou « années de vie en bonne santé » est calculé régulièrement, à partir d’une question générale sur l’incapacité posée dans l’enquête EU-SILC (Statistiques de l’Union européenne sur le revenu et les conditions de vie). En moyenne dans les pays de l’OCDE participant à l’enquête, le nombre d’années de vie en bonne santé à 65 ans était de 10 ans pour les femmes et de 9.6 ans pour les hommes en 2021, une différence bien moins importante que celle observée pour l’espérance de vie à 65 ans en général. L’espérance de vie en bonne santé à 65 ans était proche ou supérieure à 14 ans pour les hommes et les femmes en Norvège et en Suède ; pour les hommes, cela fait presque 2 ans de plus que dans les pays qui viennent ensuite (l’Islande et l’Irlande). L’espérance de vie en bonne santé à 65 ans était inférieure à 5 années tant pour les hommes que pour les femmes en République slovaque et en Lettonie. Dans ces pays, les femmes passent près de trois quarts des années de vie supplémentaires en mauvaise santé, contre un tiers ou moins en Norvège et en Suède.
La pandémie de COVID‑19 a eu un effet considérable sur l’espérance de vie, en particulier sur les personnes âgées, qui présentent un risque plus élevé de symptômes sévères et de décès en raison d’un état de santé déjà fragile. En avril 2022, en moyenne dans 22 pays de l’OCDE, plus de 90 % des décès cumulés dus au COVID‑19 ont concerné des personnes de 60 ans et plus, et plus de 50 % des personnes de 80 ans (OCDE, 2023[1]). Entre 2019 et 2021, l’espérance de vie à 65 ans a reculé dans les 26 pays de l’OCDE disposant de données (de 6 mois en moyenne). Elle a baissé de plus d’1 an dans neuf pays (République slovaque, Pologne, Lettonie, Lituanie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Grèce et États-Unis), alors qu’elle a progressé légèrement dans huit pays (Japon, Mexique, Nouvelle‑Zélande, Costa Rica, Islande, Corée, Australie et Chili). Avec le vieillissement de la population, les pays de l’OCDE vont devoir anticiper certains problèmes sanitaires susceptibles de toucher plus particulièrement les plus âgés, et opérer des changements structurels pour renforcer la résilience.