En 2018, la Colombie a accueilli 10 600 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent, soit une baisse de 6 % par rapport à 2017. La majorité de ces nouveaux immigrés ont été admis pour des raisons familiales (6 600 permis délivrés). En 2018, 523 600 permis ont été délivrés à des migrants temporaires, une augmentation exceptionnelle de 340 % comparé à l’année précédente. Les principales catégories d’admission sont les raisons humanitaires (92% en 2018, tous ces permis étant délivrés à des ressortissants vénézuéliens), le travail (5 %), les études et la libre circulation dans le cadre du Mercosur (1 % chacun).
Tout au long de l’année 2019 et au début de 2020, les autorités chargées de l’immigration et de l’intégration en Colombie sont restées principalement occupées par la gestion des entrées massives de Vénézuéliens. En janvier 2020, trois nouvelles initiatives ont vu le jour. La première concerne la création d’un « permis spécial de séjour permanent » (Permiso Especial de Permanencia, PEP) destiné aux personnes entrées en Colombie avant le 29 novembre 2019 (le cachet apposé sur le passeport faisant foi). Quelque 200 000 Vénézuéliens devraient bénéficier de cette mesure. La deuxième initiative concerne le renouvellement du PEP accordé aux immigrés inscrits sur le Registre administratif des immigrés vénézuéliens (Registro Administrativo de Migrantes Venezolanos, RAMV), un outil utilisé d’avril à juin 2018 pour mieux connaître ces nouveaux arrivants. La troisième initiative porte sur la création d’un « permis spécial de séjour permanent pour la promotion de l’emploi formel » (Permiso Especial de Permanencia para el Fomento de la Formalización, PEPFF), permis de travail délivré à ceux qui se voient offrir un emploi dans le secteur formel.
La crise au Vénézuela voisin perdurant, la question de l’intégration de ceux qui ont quitté ce pays s’est posée avec plus d’acuité, et la Colombie s’est donné trois grands objectifs stratégiques à cet égard. Premièrement, assurer l’accès effectif aux biens et services essentiels et chercher à le faciliter. Deuxièmement, améliorer les possibilités d’intégration pour la population immigrée, notamment sur le marché du travail. Troisièmement, assurer l’accès aux services de base et répondre aux besoins de protection. La Colombie s’attache à scolariser les enfants vénézuéliens et élargit progressivement l’accès à l’enseignement supérieur. De même, le système de santé n’a cessé d’étendre sa couverture, et la prestation de soins d’urgence aux réfugiés et aux immigrés en provenance du Vénézuela a continué de s’amplifier.
Fin 2019, le gouvernement a adopté une stratégie d’aide aux Vénézuéliens présents sur le territoire, reposant sur cinq piliers : améliorer l’enregistrement et la consignation d’information ; accroître l’employabilité ; favoriser l’entrepreneuriat ; renforcer la coopération ; et traiter des problématiques transversales, avec notamment le soutien aux groupes ayant des besoins spécifiques (femmes, autochtones, etc.) et aux communautés d’accueil.
Le Groupe interinstitutions sur les flux migratoires mixtes (GIFMM) continue de mettre en œuvre le Plan régional international pour les réfugiés et les immigrés (RMRP) en Colombie à l’intention des réfugiés, des immigrés, des rapatriés et des communautés d’accueil. Ce plan comprend quatre domaines d’intervention principaux. Les deux premiers ont trait aux interventions d’urgence (aide directe, avec mécanismes d’orientation appropriés, et mesures de prévention ; accès à la documentation et à la protection internationale). Le troisième concerne les conséquences à plus long terme (amélioration de l’accès aux biens et services de base, emploi et cohésion sociale au sein des communautés d’accueil). Enfin, le plan prévoit un renforcement de la capacité des autorités colombiennes à répondre aux besoins des migrants et des réfugiés aux niveaux national et local.
Alors que les frontières étaient fermées pendant le confinement rendu nécessaire par la pandémie de COVID‑19, un couloir humanitaire a été établi pour permettre à ceux qui le souhaitaient de retourner au Vénézuela. En conséquence, le nombre de Vénézuéliens résidant en Colombie a diminué pour la première fois depuis 2015.
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