En 2018, l’Irlande a accueilli 45 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 12 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 69 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 21.7 % de travailleurs immigrés, 7.4 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 1.8 % de migrants humanitaires. Environ 30 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 900 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 7 800 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 26.7 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile en Irlande a augmenté de 29.7 %, pour s’établir à 4 700 environ. La majorité des demandeurs viennent d’Albanie (1 000), de Géorgie (600) et du Zimbabwe (400). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants d’Albanie (+500) et le recul le plus marqué les ressortissants de Syrie (‑200). Sur les 1 900 décisions prises en 2019, 52.1 % sont positives.
La gestion du système irlandais des permis de travail repose sur la tenue de listes de métiers (professions essentielles et professions non admissibles) aux fins de l’octroi ou non desdits permis ; ces listes sont révisées deux fois par an dans le cadre d’un processus fondé sur des données probantes qui comprend une procédure de consultation.
Un examen de la stratégie relative aux migrations économiques, réalisé en 2018, a recommandé de modifier la législation sur les permis de travail pour s’assurer qu’elle était favorable à l’évolution future du marché du travail et de l’économie.
La nouvelle législation, qui est en cours d’élaboration, prévoit des amendements à la procédure d’évaluation des besoins du marché du travail et met en place un permis de travail saisonnier et un permis de travail en cas de circonstances spéciales.
Depuis 2019, les modifications apportées au système des permis de travail comprennent le relèvement du seuil de rémunération pour les professions essentielles (CSEP) et une rationalisation des processus favorisant un accès immédiat au marché du travail pour les conjoints/partenaires des titulaires d’un permis CSEP et pour les chercheurs dans le cadre d’une convention d’accueil. Les conjoints/partenaires des titulaires d’autres catégories de permis sont toujours tenus d’obtenir leur propre permis de travail et il leur est interdit d’exercer une activité indépendante. La révision semestrielle des listes de métiers a entraîné d’autres changements dans les secteurs du bâtiment, du transport de marchandises, de l’hôtellerie et de l’agroalimentaire.
En juin 2018, l’État irlandais a adhéré à la Directive de l’UE sur les conditions d’accueil (2013/33/UE), qui établit des normes pour l’accueil des personnes demandant la protection internationale. Il y est notamment question de l’accès au marché du travail, à l’éducation, aux soins de santé, ainsi que des conditions d’accueil comprenant le logement, la nourriture et l’habillement, et des allocations financières. Les personnes demandant la protection internationale ont également obtenu le droit d’accéder au marché du travail dans un délai maximal de neuf mois à compter de la date d’introduction de la demande lorsqu’aucune décision en première instance n’a pas été rendue. Cette autorisation d’accès au marché du travail est accordée pour une période initiale de 6 mois, renouvelable si la demande n’a pas fait l’objet d’une décision finale. À compter de mars 2019, les allocations versées aux résidents au titre du dispositif Direct Provision ont été portées au niveau recommandé dans le rapport McMahon sur les améliorations à apporter au processus de protection, publié en 2015.
Le 30 mars, le ministère du Commerce, de l’Entreprise et de l’Innovation (DBEI) a mis en œuvre un plan d’urgence contre la COVID‑19 pour assurer la continuité de fonctionnement du système des permis de travail. Depuis, tous les agents travaillent à distance et les opérations manuelles ont été adaptées pour permettre l’acceptation de documents électroniques/numérisés. Depuis le début de la crise, le DBEI donne la priorité au traitement quotidien des demandes de permis de travail émanant des personnels de santé, et ces demandes vont rester prioritaires.
Le ministère de la Justice et de l’Égalité a autorisé les immigrés titulaires d’un visa étudiant à demander à rejoindre le programme de troisième cycle pour pouvoir rester en Irlande après l’obtention de leur diplôme et travailler à temps plein. Cependant, en raison de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de la COVID‑19, les demandes de visa d’entrée ne sont actuellement traitées que dans certaines catégories (par exemple, les professionnels de la santé, les transporteurs de marchandises et autres professionnels des transports dans la mesure nécessaire, et les membres de la famille immédiate de ressortissants irlandais). Les immigrés titulaires d’un permis de travail valide en dehors de ces catégories ne peuvent actuellement pas se rendre en Irlande. Les autorisations de visas devant expirer pendant la crise ont été automatiquement prolongées de deux mois.
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