En 2018, 18 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour de plus de 12 mois en Slovénie (hors ressortissants de pays membres de l’UE), soit 55 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 72.2 % de travailleurs immigrés, 26.3 % de membres de famille (y compris les accompagnants), 0.7 % d’immigrés venus pour faire des études et 0.8 % d’autres immigrés. Environ 2 100 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 8 300 à des travailleurs immigrés, temporaires ou saisonniers (hors migrations entre pays de l’UE). Par ailleurs, 9 200 détachements au sein de l’UE ont été enregistrés en 2018, soit une augmentation de 46.9 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont en général titulaires de contrats de courte durée.
La Bosnie-Herzégovine, la Serbie et le Kosovo sont les trois principaux pays d’origine des nouveaux arrivants en 2018.
En 2019, le nombre de primo‑demandeurs d’asile a progressé de 29.1 %, pour s’établir autour de 3 600. La majorité des demandeurs viennent d’Algérie (1 000), du Maroc (700) et du Pakistan (500). La plus forte hausse par rapport à 2018 concerne les ressortissants marocains (+600) et la baisse la plus importante les ressortissants pakistanais (‑300). Sur les 200 demandes traitées en 2019, 39.5 % ont fait l’objet d’une décision favorable.
La Slovénie a transposé, en 2018, dans son droit national, la directive de l’Union européenne relative aux transferts intragroupe (ICT). Les cadres, experts et stagiaires originaires de pays non membres de l’UE qui sont envoyés en Slovénie pour occuper un poste dans une entreprise du groupe qui les emploie peuvent demander des permis ICT, et les détenteurs de permis ICT délivrés dans un autre pays de l’UE peuvent être transférés de même en Slovénie pour une durée maximale de 90 jours, avec notification à l’administration du travail, ou pour une période supérieure à 90 jours, auquel cas un permis ICT de longue durée devra être demandé.
En avril 2018, de nouvelles modifications ont été apportées à la loi sur l’emploi salarié, l’emploi indépendant et le travail des étrangers (ZZSDT) comme suite à l’adoption de la loi sur la promotion de l’investissement. Une procédure accélérée a été établie pour permettre aux entreprises à forte valeur ajoutée et aux start-ups de recruter des étrangers plus facilement et plus rapidement. Pour ces entreprises, la procédure d’obtention d’un permis unique de séjour et de travail ne nécessite pas de satisfaire toutes les conditions de recrutement d’étrangers.
En juillet 2018, la Slovénie a levé l’obligation d’obtention d’un permis de travail pour les immigrés croates, de sorte que les employeurs slovènes n’ont plus besoin de demander des permis de travail pour recruter du personnel en Croatie. Le salaire minimum mensuel pour les travailleurs nationaux et étrangers en Slovénie a augmenté de 6 % en 2020 pour passer à 940.58 EUR. Les employeurs ayant déposé des demandes de permis de travail, nouvelles ou renouvelées, devront ajuster le niveau des salaires.
La Slovénie reste un pays de transit : la plupart des migrants qui tentent d’atteindre la partie occidentale de l’UE à partir de la Turquie utilisent soit la route centrale via la Serbie, soit le couloir Bosnie-Herzégovine-Croatie-Slovénie depuis la frontière gréco-albanaise. En juin 2019, les polices des frontières italienne et slovène ont signé un accord en vue de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine sur la route des Balkans. Il prévoit en particulier la mise en place de patrouilles mixtes à la frontière entre les deux pays. L’Autriche a décidé de réintroduire un contrôle temporaire à la frontière slovène depuis le 12 novembre 2018 et a prolongé sa décision de six mois entre la mi-mai et la mi-novembre 2019. Ces décisions ont été motivées par la persistance des mouvements secondaires et la sécurité publique.
En octobre 2019, la Cour constitutionnelle a invalidé les amendements adoptés en janvier 2017 qui auraient permis au pays de suspendre la loi sur l’accueil des demandeurs d’asile dans certaines circonstances, avec l’accord d’une majorité de députés.
Dans le contexte de la crise de la COVID‑19, la Slovénie a dispensé des informations en plusieurs langues et des soins médicaux aux immigrés et a couvert tous les frais de diagnostic et de traitement de la maladie, même pour ceux qui ne bénéficiaient pas de l’assurance de santé publique.
En outre, la Slovénie a donné la possibilité aux immigrés de rester dans le pays et a prolongé les permis jusqu’au 9 juillet 2020, tandis que tous les nouveaux arrivants sont obligatoirement mis en quarantaine. La Slovénie a suspendu temporairement la délivrance de nouveaux permis de séjour, mais les demandes d’asile urgentes sont examinées. Les demandes de protection internationale ne pourront être déposées qu’à l’issue de la période de quarantaine et après examen médical. Tous les entretiens personnels sont temporairement annulés, et de nombreux services sur site relatifs à la procédure de demande d’asile sont suspendus, mais les procédures à distance sont maintenues. Aucune suspension ou restriction n’est appliquée concernant la procédure Dublin, mais les transferts sont très rares en raison de la fermeture des aéroports.
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