En 2018, l’Espagne a accueilli 344 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 6.2 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 42.9 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 8.7 % de travailleurs immigrés, 36.4 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 1.4 % de migrants humanitaires. Environ 42 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 19 000 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 64 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 5.7 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
Le Maroc, la Colombie et le Vénézuela comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Maroc a enregistré la plus forte hausse (+21 000) et la Roumanie la plus forte baisse (‑2 100) en termes de flux d’entrées en Espagne par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile a augmenté de plus de 100 %, pour s’établir à 115 000 environ. La majorité des demandeurs viennent du Vénézuela (40 000), de Colombie (29 000) et du Honduras (6 700). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants du Vénézuela (+21 000). Sur les 58 000 décisions prises en 2019, 66.2 % sont positives.
Plusieurs mesures ont été prises depuis 2018 pour promouvoir des migrations sûres, ordonnées et régulières vers l’Espagne. Une nouvelle disposition approuvée fin 2018 réglemente l’embauche collective d’étrangers dans les pays d’origine, élargissant le champ d’application au-delà du secteur agricole.
En outre, dans le but de mettre en place des voies d’immigration légales et de renforcer les interactions entre les secteurs économiques et éducatifs des pays d’origine et des pays de destination, le projet « Les jeunes comme agents du changement » permet aux participants marocains d’améliorer leurs compétences et leurs connaissances en suivant en Espagne des études de master en lien avec des secteurs socio-économiques clés pour le Maroc.
Un projet pilote visant à octroyer aux enfants et aux petits-enfants de ressortissants espagnols résidant en Argentine un visa de recherche d’emploi a également été lancé en 2019. La sélection initiale des profils s’est concentrée sur l’employabilité et les besoins des entreprises espagnoles, en particulier dans des secteurs tels que l’informatique et la recherche.
L’inclusion est une composante essentielle de la politique migratoire espagnole. Un nouveau Plan stratégique pour la citoyenneté et l’intégration est en cours d’élaboration pour promouvoir l’intégration des immigrés. Ce plan prévoit la tenue de consultations avec les communautés autonomes et les pouvoirs locaux, ainsi qu’avec les associations d’immigrés, les syndicats et les associations professionnelles. Il devrait être approuvée en 2020 et contenir des mesures en faveur de l’intégration réussie des immigrés, y compris les demandeurs d’asile et les réfugiés.
Il est prévu de réactiver le Fonds d’appui à l’accueil et à l’intégration des immigrés, qui servira d’outil de collaboration entre l’administration nationale, les communautés autonomes et les conseils municipaux. Des fonds seront alloués pour garantir la cohésion sociale et relever le défi des nouvelles migrations.
En mars 2019, le gouvernement a approuvé un Plan de retour en Espagne visant à encourager le retour des Espagnols qui ont émigré pendant la crise économique de 2008‑09. Ce plan associe plusieurs ministères, administrations régionales, collectivités locales et entreprises. Il comprend 50 mesures assorties d’un budget de 24 millions EUR pour 2019‑20 et prévoit la mise en place d’un guichet unique pour diffuser des informations officielles et faciliter la remise de documentations. Des conseils personnalisés seront fournis aux entreprises et aux demandeurs d’emploi par l’intermédiaire de médiateurs du travail. Des subventions seront mises à la disposition des jeunes scientifiques de retour. Le plan prévoit une réduction des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants qui reviennent en Espagne pour entreprendre.
La crise de la COVID‑19 a eu des répercussions sur plusieurs aspects du système migratoire espagnol. L’accès au territoire espagnol a été restreint pour la plupart des voyageurs, à l’exception des ressortissants et résidents espagnols, des travailleurs frontaliers et des personnels de santé se déplaçant pour exercer. Les procédures de permis de travail ont été traitées en priorité et simplifiées pour les professionnels de santé et les travailleurs agricoles. Toutes les procédures relatives au recrutement collectif de travailleurs étrangers dans les pays d’origine sont suspendues pour l’année 2020, ce qui a des conséquences particulièrement fortes sur le recrutement des travailleurs saisonniers dans l’agriculture. C’est pourquoi des mesures spéciales ont été adoptées (par exemple l’octroi du droit de travailler aux jeunes étrangers placés auparavant sous tutelle, l’autorisation d’entrer sur le territoire pour les travailleurs saisonniers. Une extension automatique des permis de séjour a été mise en place et les procédures de renouvellement ont été assouplies). Le Bureau de l'asile et des réfugiés a suspendu les entretiens, et plusieurs procédures menées par le ministère de l'Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations ont également été suspendues.
Pour de plus amples informations :
http://extranjeros.mitramiss.gob.es/