En 2018, 40 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour de plus de 12 mois en Hongrie (citoyens de l’UE non compris), soit 100 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 60.6 % de travailleurs immigrés, 12.6 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 14 % d’immigrés venus pour leurs études et 12.7 % d’autres catégories d’immigrés. Environ 5 200 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 7 400 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 17 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 33.6 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
L’Ukraine, la Serbie et la Roumanie comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte hausse (+10 000) et la Chine la plus forte baisse (‑300) en termes de flux d’entrées en Hongrie par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile a diminué de 26 %, pour s’établir à 500 environ. La majorité des demandeurs viennent d’Afghanistan (200), d’Iraq (200) et du Pakistan (25). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants de Turquie (+5) et le recul le plus marqué les ressortissants d’Afghanistan (‑85). Sur les 700 décisions prises en 2019, 8.5 % sont positives.
Les modifications apportées à la législation concernant les ressortissants de pays tiers appartenant à des familles hongroises sont entrées en vigueur en janvier 2019. Il est désormais exigé des ressortissants de pays tiers qui sont membres de familles hongroises qu’ils demandent un permis de séjour et, à terme, une autorisation de travail pour les besoins de leur séjour.
Depuis janvier 2019, les procédures administratives qui n’exigent pas la présence physique du demandeur peuvent être réalisées en ligne. Par le biais du site Internet « Enter Hongrie » (Se rendre en Hongrie), les individus ou leurs représentants légaux autorisés peuvent soumettre par voie électronique leur demande de permis de séjour initial ou de prolongation de séjour. En janvier 2019, la Hongrie a achevé la transposition de la directive 2016/801/UE sur les stagiaires.
En août 2019, la Hongrie a validé sa nouvelle Stratégie de gestion intégrée des frontières pour la période 2019‑21. La stratégie est axée sur la sauvegarde des frontières extérieures de l'UE, la sécurité intérieure et la liberté de circulation dans l'espace Schengen, par le biais d'organisations spéciales de contrôle aux frontières, d'un vaste processus de coordination et de collaboration, ainsi que de technologies de pointe. Elle vise à assurer la cohérence entre les objectifs nationaux et européens en matière de gestion des frontières.
En mai 2020, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué que la pratique consistant à retenir les demandeurs d’asile pendant des périodes excessivement longues dans des zones de transit constituait une privation de liberté. La Cour a jugé licite l’existence de zones de transit, mais a limité la durée de rétention à quatre semaines – après quoi les individus retenus doivent être autorisés à entrer en Hongrie. Dans ce contexte, la Hongrie a fermé les zones de transit au niveau de sa frontière avec la Serbie. Les demandeurs d'asile concernés ont été transférés dans des centres d'accueil. La Hongrie a annoncé qu'à l'avenir, les demandes d'asile doivent de façon générale être soumises à des missions étrangères dans les pays limitrophes, sauf pour les membres de famille des personnes acceptées et des personnes en rétention qui ont franchi la frontière en toute légalité.
Ces dernières années, la Hongrie a pris plusieurs mesures pour lutter contre la traite des êtres humains. Le ministère de l’Intérieur a élaboré un guide pour porter rapidement assistance aux victimes et faciliter leur identification parmi les ressortissants de pays tiers résidant en Hongrie. En février 2020, une nouvelle stratégie de lutte contre la traite a été adoptée pour améliorer le cadre juridique de la lutte contre la traite.
En juillet 2019, la Hongrie a transformé le Bureau de l'immigration et de l'asile en Direction générale nationale de la police des étrangers. Elle agit désormais comme un organisme chargé de l'application de la loi. Sous la supervision du ministère de l'Intérieur, la Direction générale continue de traiter les questions relatives à l'entrée, au séjour et à l'installation des ressortissants étrangers.
En raison de la propagation de la COVID‑19, la Hongrie a classé les pays d’origine dans trois catégories en fonction de la propagation actuelle du virus : vert (faible taux d'infection), jaune (taux d'infection moins grave) et rouge (taux d'infection grave). Les citoyens hongrois qui arrivent d'un pays classé vert peuvent entrer sur le territoire de la Hongrie sans restrictions ; s'ils arrivent d'un pays classé jaune ou rouge, ils doivent se soumettre à un examen médical. Les mêmes règles s’appliquent aux immigrés étrangers qui sont des résidents permanents, aux membres de famille de citoyens hongrois ou de résidents permanents, et aux titulaires d’un permis de séjour supérieur à 90 jours. Des règles différentes s’appliquent aux franchissements de la frontière par les travailleurs agricoles, dans un rayon limité de 30 km, et aux athlètes et sportifs professionnels qui viennent en Hongrie pour participer à des manifestations sportives internationales.
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