En 2018, 12 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de résidence de plus de 12 mois en Roumanie (hors ressortissants de l’UE), soit 17.1 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 38.2 % de travailleurs immigrés, 26.6 % de membres de famille (y compris les accompagnants) 25.2 % d’autres migrants. Environ 1 500 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 1 700 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 16 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 32 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
La Moldova, le Viet Nam et la Turquie comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Viet Nam a enregistré la plus forte hausse (+1 000) et la Bulgarie la plus forte baisse (‑300) en termes de flux d’entrées en Roumanie par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile a augmenté de 26.2 %, pour s’établir à 2 500 environ. La majorité des demandeurs viennent d’Iraq (600), de Syrie (500) et d’Afghanistan (200). Sur les 1 300 décisions prises en 2019, 44.5 % sont positives.
Le contingent de 20 000 travailleurs étrangers initialement approuvé pour 2019 a été complété par un contingent supplémentaire de 10 000 travailleurs au cours des quatre derniers mois de l’année, par rapport à 15 000 en 2018 (contingent de 7 000 complété par 8 000 travailleurs permanents et détachés). Cette augmentation visait à pallier les pénuries de main-d’œuvre et portait sur les travailleurs permanents ainsi que les travailleurs détachés, les saisonniers et d’autres catégories de travailleurs étrangers.
En 2018, dans le contexte d’une augmentation de 33 % du niveau de rémunération minimum, le niveau des salaires des salariés étrangers a été réduit, passant du salaire brut moyen au salaire brut minimum, tandis que le seuil salarial de la Carte bleue européenne a été porté à deux fois le salaire brut moyen.
En 2018, les droits des étudiants inscrits dans des établissements d’enseignement roumains ont été étendus par le biais de l’octroi de bourses, de l’augmentation du nombre de partenariats avec d’autres universités internationales et de l’attraction de nouveaux partenaires de financement.
En 2019, la Roumanie a pris des mesures pour mettre en application le Règlement 2016/589 de l’UE relatif à un réseau européen des services de l’emploi (EURES), en améliorant l’accès des travailleurs aux services de mobilité et en favorisant l’intégration sur les marchés du travail.
En novembre 2018, une nouvelle loi transposant la Directive 2016/801 de l’UE a facilité l’entrée et le séjour des immigrés à des fins de recherche, d’études, de formation, de volontariat et de programmes d’échange d’élèves ou de projets éducatifs et de travail au pair. Désormais, une personne issue de l’immigration peut obtenir un permis de séjour pour étudier et la procédure pour obtenir un permis de travail est simplifiée. Les travailleurs immigrés perçoivent désormais le même salaire minimum que les ressortissants roumains et le seuil salarial des travailleurs étrangers hautement qualifiés est égal au double du salaire brut moyen.
En octobre 2018, le Plan d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale sur l’immigration pour 2015‑18 a finalement été adopté. Il accorde la priorité aux mesures de retour et de réintégration volontaires au titre des fonds d'aide de l'UE. Le plan renforce également les moyens de renvoyer chez eux les immigrés sans papiers. De nouvelles mesures ont également été prises pour pallier les pénuries de main-d’œuvre, en simplifiant les procédures d’admission de certains travailleurs immigrés. Le plan visait également à améliorer l’intégration dans quatre domaines essentiels : la vie sociale, la santé, le logement et l’emploi. Il prévoit des programmes de formation professionnelle et d'emploi ainsi que des logements nouveaux pour les réfugiés.
Des accords bilatéraux ont été signés et un protocole a été mis en œuvre avec la Bulgarie et la Géorgie concernant la réadmission des ressortissants roumains et des étrangers. Plusieurs amendements ont également été adoptés pour faciliter l’émigration des ressortissants roumains (par exemple, simplification des procédures, renforcement de la protection des ressortissants roumains travaillant à l’étranger).
La crise de la COVID‑19 a eu des répercussions sur les services d’immigration en Roumanie. Ils ont en effet suspendu toutes leurs activités, à l’exception du traitement des demandes de permis de travail. Les permis ayant expiré pendant l’état d’urgence ont été prolongés de 90 jours maximum après la fin de cette période. Les personnes qui arrivent en Roumanie en provenance des pays les plus touchés ont été placées en quarantaine pendant 14 jours, tandis que les personnes arrivant d’autres pays ont dû s'auto-isoler pendant 14 jours. Les travailleurs frontaliers venant chaque jour de Hongrie et de Bulgarie sont toujours autorisés à se rendre en Roumanie, sans obligation de mise en quarantaine/d’auto-isolement (en l’absence de symptômes de la COVID‑19). Enfin, les personnes qui se rendent en Roumanie aux fins de l’installation/l’entretien de matériel médical, scientifique, économique, de défense, d’ordre public et de sécurité nationale ne sont pas non plus tenues de s’isoler ou d’observer une quarantaine (si elles ne présentent aucun symptôme de la COVID‑19).
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