En 2018, le Luxembourg a accueilli 22 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 0.6 % de plus par rapport à 2017. Ce chiffre comprend 76.5 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 8.2 % de travailleurs immigrés, 9.2 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 5.6 % de migrants humanitaires. Environ 300 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 1 400 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 36 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 11.7 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
La France, le Portugal et l’Italie comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Portugal a enregistré la plus forte hausse (+200) et la France la plus forte baisse (‑200) en termes de flux d’entrées au Luxembourg par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile au Luxembourg a diminué de 1.1 %, pour s’établir à 2 200 environ. La majorité des demandeurs viennent d’Érythrée (600), de Syrie (400) et d’Afghanistan (200). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants d’Érythrée (+200) et le recul le plus marqué les ressortissants de Géorgie (‑100). Sur les 1 200 décisions prises en 2019, 56.8 % sont positives.
À la suite des élections parlementaires d’octobre 2018, le gouvernement a fixé de nouveaux objectifs en matière d’immigration, de protection internationale, d’intégration et de coopération internationale. L'accord de coalition a notamment pour objet de raccourcir les délais de traitement des demandes d'immigration via la simplification et la numérisation des procédures administratives, de préserver la libre circulation des personnes dans l'espace Schengen, grâce à une meilleure gestion des frontières extérieures, de mettre en place un nouveau statut pour les citoyens britanniques après le Brexit, ainsi que de poursuivre les mesures de lutte contre l'immigration illégale et pour le retour des résidents en situation irrégulière dans leur pays d'origine.
En janvier 2020, un nouveau bureau d’accueil (Office national de l’accueil – ONA) a été créé sous l’autorité du ministre de l’Immigration et de l’Asile. L’ONA remplace l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration. Simultanément, un nouveau Département de l'intégration a été créé au sein du Ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande Région.
En ce qui concerne les étudiants internationaux, le nombre d’heures de travail qu’ils peuvent effectuer pendant leurs études a été porté de 10 à 15 heures par semaine. En outre, ils peuvent rester au Luxembourg neuf mois après l’achèvement de leurs études ou de leurs activités de recherche pour trouver un emploi ou créer une entreprise. Ils sont également autorisés à se déplacer plus facilement dans l’UE pendant leur séjour, et la catégorie des stagiaires a été modifiée afin d’élargir la possibilité pour les étudiants ou les jeunes diplômés d’acquérir une première expérience professionnelle. Enfin, les délais de traitement ont été réduits de 90 à 60 jours, voire parfois à 30 jours.
Des accords ont été signés avec le Chili, Taïwan et le Canada en vue de mettre en place un visa de vacances-travail pour les jeunes adultes âgés de 18 à 30 ans. Ce visa, dont la durée de validité est de 12 mois consécutifs, permet à son titulaire de revenir dans le pays ou de le quitter plusieurs fois. Les titulaires de visa ne peuvent être autorisés à prolonger leur séjour au-delà de cette période.
S’agissant de la politique d’intégration, le Plan d’action national d’intégration adopté en 2018 repose sur les principes de la responsabilité partagée de tous les acteurs, en mettant particulièrement l’accent sur l’échelon local. Il souligne l’importance de la qualité des mesures et de leur évaluation. Les programmes d’intégration, tels que le Parcours d’intégration accompagné (PIA) et le Contrat d’accueil et d’intégration (CAI), restent des composantes essentielles du Plan d’action national.
En juillet 2018, une loi portant modification de la loi de 2017 sur la nationalité luxembourgeoise a été adoptée. Les descendants en ligne directe paternelle ou maternelle d'un ancêtre qui possédait la nationalité luxembourgeoise peuvent désormais la recouvrer s’ils l’ont perdue.
Le Luxembourg a également renforcé la lutte contre l'exploitation de la prostitution, le proxénétisme et la traite des êtres humains à des fins sexuelles. Depuis février 2018, une nouvelle loi prévoit que les victimes d'exploitation sexuelle ne peuvent être responsables au pénal d'une infraction de sollicitation.
Pendant la période de confinement de la mi-mars à la mi-mai, les bureaux essentiels chargés des procédures d’immigration et d’asile sont restés ouverts. La durée de validité de certains visas ayant expiré le 1er mars 2020 a été prolongée. Cette mesure concerne les visas de long et de court séjour, les autorisations de séjour temporaire, ainsi que les cartes et permis de résidence.
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