En 2018, la République tchèque a accueilli 56 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (changements de statut et libre circulation compris), soit 28.4 % de plus qu’en 2017. Environ 3 500 permis ont été délivrés à des étudiants du supérieur en mobilité internationale et 2 600 à des travailleurs immigrés, temporaires ou saisonniers (hors migrations entre pays de l’UE). Par ailleurs, 31 000 détachements au sein de l’UE ont été enregistrés, soit une augmentation de 26.1 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont en général titulaires de contrats de courte durée.
L’Ukraine, la République slovaque et la Russie sont les trois principaux pays d’origine des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte hausse (+6 400) et les États‑Unis la plus forte baisse (‑28) des entrées en République tchèque par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 15.8 %, pour s’établir autour de 1 600. La majorité des demandeurs viennent d’Arménie (300), d’Ukraine (200) et de Géorgie (200). La plus forte hausse par rapport à 2018 concerne les ressortissants arméniens (+200), et la baisse la plus importante les ressortissants cubains (‑100). Sur les 1 400 demandes traitées en 2019, 9.6 % ont fait l’objet d’une décision favorable.
Une nouvelle modification de la loi sur les étrangers, adoptée en juillet 2019, simplifie et étend les programmes gouvernementaux d’immigration économique, avec notamment des mesures ciblées sur trois catégories de travailleurs : les travailleurs hautement qualifiés, les professions essentielles et les chercheurs, et les travailleurs qualifiés venant de certains pays. Les procédures administratives pour ces programmes sont facilitées et les conditions sont plus favorables aux travailleurs et à leurs familles (par exemple, ils sont dispensés des cours d’intégration obligatoires pour les nouveaux arrivants). Le programme concernant les professions essentielles et les travailleurs hautement qualifiés sera ouvert à un plus grand nombre de pays. Il est actuellement limité à l’Ukraine, la Serbie, la Mongolie et les Philippines, mais sera étendu aux ressortissants du Bélarus, du Monténégro, de Moldova, du Kazakhstan et de l’Inde.
La loi telle que modifiée apporte également davantage de souplesse pour répondre aux besoins du marché du travail en autorisant temporairement la délivrance de visas de travail extraordinaires pour les travailleurs de certains pays et secteurs économiques. Par ailleurs, le gouvernement pourra fixer des quotas pour l’immigration économique. La modification introduite dans la législation raccourcit d’autre part le délai nécessaire à la résiliation du permis de séjour des étrangers ayant enfreint la loi, qui passe de plus de deux ans à moins de six mois. Il simplifie en outre les conditions d’entrée et de séjour des étudiants et des chercheurs et donne aux détenteurs d’un permis de travail la possibilité de changer d’employeur après six mois passés en République tchèque.
Compte tenu du Brexit, le gouvernement tchèque propose de traiter les sujets britanniques présents sur son territoire comme le sont les ressortissants tchèques au Royaume-Uni, selon le principe de réciprocité. Après 2020, les sujets britanniques seront tenus de demander un permis de séjour, comme les autres ressortissants de pays tiers.
En 2019, le cadre d’intégration, appelé « Respect mutuel » a également été actualisé. À partir de 2021, tous les nouveaux arrivants devront suivre un programme d’adaptation/intégration de 8 heures au cours de leur première année de séjour dans le pays. Autres nouveautés, certaines mesures d’accompagnement sont prévues pour favoriser l’intégration des nouveaux arrivants dans une perspective à plus long terme, par exemple des cours de langue et d’enseignement socioculturel, et les immigrés vulnérables feront l’objet d’une attention particulière.
Pendant la pandémie de COVID‑19, les autorités tchèques ont permis aux travailleurs saisonniers agricoles de rester dans le pays pour travailler et ont rouvert les frontières aux travailleurs saisonniers le 11 mai 2020. D’autres restrictions en matière d’emploi ont été assouplies, par exemple pour les travailleurs immigrés ayant perdu leur emploi, qui pourront être autorisés à changer d’employeur et de secteur d’activité. Suspendu durant la pandémie, le programme d’accueil de travailleurs qualifiés, qui permet à des employeurs opérant sur le territoire tchèque de recruter des travailleurs étrangers qualifiés en provenance de certains pays, a été partiellement rétabli le 15 juin 2020, mais uniquement pour les travailleurs ukrainiens, car les employeurs en recherchaient un millier, en particulier dans les secteurs du bâtiment et de la fabrication de machines-outils.
Le 1er avril 2020, le gouvernement a approuvé un « programme antivirus » de soutien à l’emploi des travailleurs tchèques, mais aussi étrangers. Afin d’éviter des licenciements, le programme permet à l’État d’indemniser les entreprises confrontées à des risques économiques en raison de la COVID‑19 pour les salaires versés aux employés. De nouvelles informations à l’intention des immigrés ont également été formulées dans plusieurs langues. Par ailleurs, les personnes dont le permis de séjour est arrivé à expiration pendant l’état d’urgence ont conservé leur statut de résident régulier, et les mesures d’intégration ont été remplacées par des services essentiellement accessibles en ligne et par téléphone.
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