En 2018, le Portugal a accueilli 64 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 61.6 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 26 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 31.2 % de travailleurs immigrés, 32.8 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 1 % de migrants humanitaires. Environ 8 400 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 300 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 29 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 27.9 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
Le Brésil, l’Italie et la France comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Brésil a enregistré la plus forte hausse (+17 000) et la France la plus forte baisse (‑200) en termes de flux d’entrées au Portugal par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile a augmenté de 39.9 %, pour s’établir à 1 700 environ. La majorité des demandeurs viennent d’Angola (300), de Gambie (200) et de Guinée-Bissau (200). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants de Gambie (+200) et le recul le plus marqué les ressortissants d’Ukraine (‑55). Sur les 700 décisions prises en 2019, 22.8 % sont positives.
La loi portugaise sur l'immigration (Loi n° 23/2007, 4 juillet), en vertu de l’amendement qui y a été apporté en 2019 (Loi n° 28/2019, 29 mars), propose une voie d'accès à l’emploi aux immigrés sans papiers, en facilitant la régularisation de ceux qui sont sur le marché du travail et qui cotisent à la sécurité sociale depuis au moins un an.
Le dispositif Tech Visa, disponible depuis 2019, a été créé afin d’accélérer les procédures de visa pour les salariés hautement qualifiés des entreprises déjà présentes qui sont certifiées par l’IAPMEI (Agence pour la compétitivité et l’innovation) comme étant technologiquement innovantes.
Le parlement portugais a approuvé des restrictions à la délivrance des visas pour investisseurs (Golden) en février 2020. Les investissements immobiliers ne rempliront les conditions requises que s'ils concernent les communes situées à l’intérieur des terres afin de réduire la pression sur les prix de l’immobilier dans les régions de Lisbonne et de Porto.
L’amendement de 2018 à la loi sur la nationalité portugaise (loi n° 37/81, 3 octobre) étend l'accès à la citoyenneté portugaise aux enfants nés de parents immigrés étrangers, si au moins l’un des deux parents vivait légalement au Portugal deux ans avant la naissance, au lieu de la période de cinq ans requise auparavant.
En 2019, le Portugal a approuvé son Plan national de mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations (PMM n° 141/2019), devenant l’un des premiers pays au monde à approuver un tel plan. Ce document opérationnel est orienté vers l’obtention de résultats pratiques et précis. Conformément aux 23 objectifs du Pacte, le Plan national prévoit 97 mesures qui s’articulent autour de 5 axes fondamentaux.
Le Portugal a rejoint le Programme de réinstallation volontaire coordonné par le HCR et la CE. Les premiers réfugiés réinstallés sont arrivés au Portugal en décembre 2018. En août 2019, 308 personnes étaient arrivées au Portugal dans le cadre de ce programme.
En 2019, le Portugal a signé de nouvelles conventions de visas vacances-travail avec les États-Unis et le Pérou. Des accords sont déjà signés avec le Canada, la Nouvelle-Zélande (2018), l’Argentine, le Chili (2017), le Japon (2015), l’Australie et la Corée (2014).
Un nouveau programme visant à attirer les émigrés portugais a été lancé en janvier 2019. Les émigrés qui vivent à l’étranger depuis au moins trois ans et qui reviennent au Portugal entre janvier 2019 et décembre 2020 bénéficieront, entre autres mesures, d’une réduction de moitié de leur impôt sur le revenu jusqu’en 2023.
Le gouvernement portugais a pris des mesures exceptionnelles pour faire en sorte que tous les immigrés dont la procédure d’immigration ou d’asile est en suspens auprès du Service portugais des étrangers et des frontières (SEF) aient pleinement accès au système national de santé pendant la crise de la COVID‑19. Tous les immigrés ayant déposé une demande avant le 18 mars 2020 se sont vu accorder les mêmes droits que les immigrés en situation régulière jusqu’au 30 octobre, y compris le plein accès au système national de santé, aux services d’aide sociale, au logement et au marché du travail, aux aides financières et aux services publics essentiels.
Les services d’intégration ont également adapté leur offre. Les services du Haut-Commissariat aux migrations (ACM) sont restés en activité en apportant une assistance directe et un soutien accru par le biais de lignes téléphoniques dédiées. Le Service de traduction par téléphone de l’ACM et l’aide directe des traducteurs de l’ACM sont restés disponibles. Des sessions d’information sur la COVID‑19 ciblant les immigrés ont été organisées, des brochures d’information distribuées dans plusieurs langues et le cours de l’ACM sur la création d’entreprise qui est destiné aux immigrés a été proposé en ligne.
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