En 2018, la Norvège a accueilli 41 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (changements de statut compris), soit 10.6 % de moins par rapport à 2017. Ce chiffre comprend 54.3 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 9.3 % de travailleurs immigrés, 26.9 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 9.6 % d’immigrés admis pour des raisons humanitaires. Environ 3 600 permis ont été délivrés à des étudiants du supérieur en mobilité internationale et 7 500 à des travailleurs immigrés, temporaires ou saisonniers.
La Pologne, la Syrie et la Lituanie sont les trois principaux pays d’origine des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Inde a enregistré la plus forte hausse (+400) et la Syrie la plus forte baisse (‑3 100) en terme d’entrées en Norvège par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 13.5 %, pour s’établir à 2 200 environ. La majorité des demandeurs viennent de Syrie (500), de Turquie (400) et d’Érythrée (200). La plus forte hausse par rapport à 2018 concerne les ressortissants syriens (+100), et la baisse la plus importante les ressortissants turcs (‑400). Sur les 2 500 demandes traitées en 2019, 72.1 % ont fait l’objet d’une décision favorable.
En 2019 et 2020, les initiatives de politique d'intégration ont été importantes. La stratégie d'intégration norvégienne – « L’intégration par l'éducation et les compétences (2019‑2022) » – vise à offrir davantage de possibilités aux réfugiés et autres immigrés de participer à la vie active et communautaire et à renforcer les mesures d'éducation et de formation.
Les mesures de la stratégie comprennent la formation professionnelle combinée à la formation linguistique et à l'enseignement primaire, la formation par modules testée dans plusieurs municipalités et l'enseignement secondaire ordinaire. Des mesures de formation conduites par l’Administration norvégienne du Travail et de la Protection sociale seront disponibles pour un plus grand nombre de groupes d’utilisateurs, y compris les immigrés qui ont besoin d’une formation professionnelle complémentaire au niveau secondaire supérieur. En outre, le système de subventions salariales sera plus facile à utiliser. D'autres mesures comprennent l'extension du programme national qui offre 20 heures de cours gratuites par semaine en jardin d’enfants aux enfants de deux ans issus de familles à faible revenu et le développement d'un outil de cartographie des compétences en norvégien pour les enfants d'âge préscolaire. De meilleurs outils de cartographie des compétences linguistiques des élèves de l'enseignement primaire et secondaire ont été lancés en 2019. Une partie de la stratégie concerne l'intégration au quotidien, comme le rôle de la société civile et l'importance de lutter contre le racisme, la discrimination et le contrôle social négatif.
Depuis septembre 2018, la formation à la culture et aux valeurs norvégiennes et la formation à la langue norvégienne sont obligatoires pour les demandeurs d'asile dans les centres d'accueil. Les communes doivent dispenser la formation dans une langue que les demandeurs d'asile peuvent comprendre. Cet amendement à la loi d'introduction ne s'applique pas à ceux qui sont soumis à la procédure Dublin ou à une procédure accélérée.
Dans le prolongement de la stratégie d'intégration, le gouvernement a proposé d'abroger l'actuelle loi d'introduction et d'introduire une nouvelle loi sur l'intégration. La nouvelle loi contribuera à une qualification plus ciblée. La durée du programme d'introduction sera davantage différenciée et davantage de personnes auront la possibilité d'achever le deuxième cycle du secondaire dans le cadre du programme. L'exigence d'avoir suivi un certain nombre d'heures de formation en norvégien et en sciences sociales sera remplacée par une exigence selon laquelle l'individu doit atteindre un niveau minimum en norvégien.
Le gouvernement a également proposé dans la loi sur la nationalité de relever l'exigence de compétences en norvégien oral du niveau A2 à B1 pour être naturalisé. Les amendements à la loi sur la nationalité pour autoriser la double nationalité sont entrés en vigueur à partir de 2020.
Une stratégie de compétence pour les services municipaux de protection de l'enfance (2018‑2024) vise à promouvoir une meilleure compréhension dans le suivi des enfants et des familles issues de minorités. De nouvelles dispositions de la loi sur l'égalité et la lutte contre la discrimination concernant des efforts en faveur de l'égalité effective ont été mises en œuvre à partir de janvier 2020. L'obligation de travailler de manière proactive afin de promouvoir l'égalité des chances a été élargie pour couvrir également les entreprises privées de taille moyenne, c'est-à-dire entre 20 et 50 salariés, à condition que cela soit à la demande des syndicats de travailleurs ou des associations d'employeurs.
Des mesures strictes de contrôle de l'immigration afin de limiter la propagation de la COVID‑19 ont été introduites à partir de la mi-mars 2020. Des mesures spéciales ont été prises pour que les travailleurs agricoles saisonniers restent en Norvège pour travailler et à partir de la mi-mai pour permettre également aux travailleurs de pays tiers d'entrer. La réouverture progressive des frontières s'est poursuivie en juin-juillet. Elle comprenait l'autorisation d'entrée des migrants familiaux de pays tiers. Le gouvernement a fourni 456 millions de NOK pour renforcer le programme d'introduction, la langue norvégienne et les études sociales. Depuis le 26 mai, une loi provisoire d’adaptation de la loi d'introduction pour apporter une solution aux conséquences du développement de foyers de COVID‑19 est entrée en vigueur. Le gouvernement a également accordé 26.6 millions de NOK sous forme de subventions à des organisations bénévoles pour la diffusion aux immigrés d'informations sur la COVID‑19.
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