En 2018, la Finlande a accueilli 23 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit ‑2.5 % par rapport à 2017. Ce chiffre comprend 30.4 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 7.4 % de travailleurs immigrés, 45 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 17 % de migrants humanitaires. Environ 5 200 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 17 000 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 20 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une baisse de 12 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
L’Estonie, l’Iraq et la Russie comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Inde a enregistré la plus forte hausse (+300) et la Syrie la plus forte baisse (‑1 300) en termes de flux d’entrées en Finlande par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile en Finlande a diminué de 16.9 %, pour s’établir à 2 500 environ. La majorité des demandeurs viennent de Turquie (400), de Russie (300) et d’Iraq (300). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants de Turquie (+75) et le recul le plus marqué, les ressortissants d’Iraq (‑300). Sur les 4 900 décisions prises en 2019, 34.3 % sont positives.
Cinq nouvelles catégories de permis de séjour ont été mises en place en 2018 : les créateurs de start-ups ; les travailleurs saisonniers ; les saisonniers dont l’emploi doit faire l’objet d’une décision préliminaire distincte ; les personnes transférées au sein d’une entreprise ; et les participants au service volontaire.
En mars 2020, une nouvelle unité chargée des permis et de la nationalité a été créée au sein du Service finlandais de l’immigration. L'unité traite les demandes de citoyenneté et de permis de séjour à des fins de travail, d’études et de regroupement familial et enregistre les citoyens de l'UE et les membres de leur famille. Ce changement devrait permettre de recourir plus largement à l’automatisation pour le traitement des demandes de permis et améliorer l’efficience dans le contexte d’un nombre record de demandes de permis de séjour à des fins d’emploi avant la crise de la COVID‑19.
Depuis 2020, le ministère des Affaires économiques et de l’Emploi est chargé d’administrer les questions relatives aux migrations de travail. Le transfert de cette responsabilité depuis le ministère de l’Intérieur vise à lier plus étroitement les migrations de travail aux politiques de l’emploi, de l’éducation et de la formation. Le gouvernement allouera une enveloppe additionnelle de 11.4 millions EUR aux procédures relatives à l’intégration et aux permis de travail des immigrés en 2020. Les fonds supplémentaires devraient permettre de recenser les compétences des immigrés et de déterminer le rôle que jouent les centres municipaux d’expertise et d’autres organisations dans le processus d’intégration des immigrés.
Depuis mai 2019, les ressortissants nationaux ayant une double nationalité qui sont reconnus coupables d’infractions graves risquent de perdre la nationalité finlandaise. Cette sanction peut s’appliquer aux personnes reconnues coupables d’une atteinte aux intérêts vitaux de la Finlande et condamnées à au moins cinq ans d’emprisonnement.
Le Service finlandais de l’immigration a modifié ses pratiques de notification pour les informations sur les pays d’origine qui sont requises dans le cadre des décisions relatives à l’asile, afin d’assouplir cette procédure pour un nombre croissant de pays d’origine des demandeurs d’asile et des réfugiés dont le nombre est soumis à un contingentement en Finlande. Le déploiement de la méthode « Lets Talk about Children » (Parlons des enfants), un programme de discussion et de consultation destiné à aider les familles et enfants demandeurs d'asile dans les centres d'accueil, a été avancé pour qu’elle soit présente dans tous les centres d'accueil en 2020.
En raison de la propagation du coronavirus COVID‑19, le 19 mars 2020 la Finlande a fermé ses frontières aux passagers arrivant de l’étranger, à l’exception des ressortissants finlandais et des résidents de longue durée de retour dans le pays. Le traitement des demandes de visa et de permis de séjour dans les missions à l’étranger a été suspendu et les procédures relatives aux demandes de permis de séjour déposées sur le territoire national ont été modifiées. Le traitement des demandes d'asile a par ailleurs continué, mais les entretiens avec les demandeurs d'asile ont été suspendus le 16 mars 2020 et ont repris progressivement à la fin du mois d'avril. Les opérations de retour ont été suspendues, tandis que les travaux préparatoires et l’appui aux retours volontaires se sont poursuivis. Les retours sous escorte ont été suspendus dans une large mesure jusqu’en juin 2020. Grâce à des permis temporaires, certaines des personnes qui n’ont pas pu rentrer chez elles ont été autorisées à rester sur le territoire et les résidents légaux ont pu changer d’employeur et de secteur d’activité. Certains travailleurs saisonniers ont été autorisés à entrer sur le territoire. La Finlande a également adopté des mesures provisoires visant à renforcer les capacités de ses gardes-frontières.
En raison des restrictions de déplacement, les arrivées de travailleurs étrangers ont sensiblement diminué et les employeurs ont connu des pénuries de main-d’œuvre saisonnière. Une nouvelle loi, qui est entrée en vigueur le 29 juin 2020 et qui sera effective jusqu’au 31 octobre 2020, vise à pallier les pénuries de main-d’œuvre saisonnière dans les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture, de l’horticulture et de la pêche. L’autorisation de travailler a été temporairement prolongée pour les demandeurs d’asile.
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