En 2018, la Corée a accueilli 70 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (changements de statut compris), soit 6.3 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 0.9 % de travailleurs immigrés, 20 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 0.9 % d’immigrés admis pour des raisons humanitaires. Environ 35 000 permis ont été délivrés à des étudiants du supérieur en mobilité internationale et 125 000 à des travailleurs immigrés, temporaires ou saisonniers. La Chine, la Thaïlande et le Viet Nam sont les trois principaux pays d’origine des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Chine a enregistré la plus forte hausse (+12 000) et la Mongolie la plus forte baisse (‑1 600) des entrées en Corée par rapport à l’année précédente. En 2019, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 4.4 %, pour s’établir à 15 000 environ. La majorité des demandeurs viennent de Russie (2 800), du Kazakhstan (2 200) et de Chine (2 000). La plus forte hausse par rapport à 2018 concerne les ressortissants russes (+900) et la baisse la plus importante les ressortissants égyptiens (‑800). Sur les 8 300 demandes traitées en 2019, 2.6 % ont fait l’objet d’une décision favorable.
Les règles de délivrance des visas pour les travailleurs spécialisés (E‑7) ont été modifiées en mars 2019 dans le but d’attirer des talents internationaux et d’aider les petites et moyennes entreprises confrontées à de graves pénuries de main-d’œuvre. Cette catégorie de visas concerne principalement les professions intellectuelles et intermédiaires. Le quota a été augmenté et certains critères modifiés. Afin d’assurer l’intégrité du programme, les demandeurs de visa E‑7 doivent désormais faire apostiller ou légaliser leurs certificats de travail et leurs attestations d’obtention de diplômes.
Le dispositif de visas pour les étudiants a également été révisé en mars 2019. Des conditions plus strictes seront appliquées aux enseignants de coréen. Les étudiants de plus de 20 pays devront passer des tests de langue en anglais et, dans certains cas, en coréen. Ces changements sont destinés à faire face à l’augmentation récente des étudiants en mobilité internationale qui restent en Corée après l’expiration de leur visa, leur nombre ayant doublé entre 2015 et 2018. Par ailleurs, pour décourager le travail illicite, les étudiants internationaux seront autorisés à travailler pour des entreprises de transformation s’ils passent avec succès un test de coréen.
Depuis juillet 2019, tous les ressortissants étrangers vivant en Corée depuis au moins six mois doivent s’affilier au système national d’assurance maladie (NHIS). Les étudiants étrangers sont dispensés de l’affiliation obligatoire jusqu’en mars 2021. Cependant, les immigrés qui n’auront pas versé leurs cotisations au NHIS ne pourront faire renouveler leurs visas que pour des périodes réduites.
Le nouveau plan de réduction du nombre de résidents en situation irrégulière a été présenté en décembre 2019. Il prend la suite du programme de départ volontaire destiné à lutter contre l’emploi et l’immigration illégaux. Les immigrés en situation irrégulière qui ont quitté la Corée de leur plein gré avant la fin juin 2020 ont bénéficié d’une exonération partielle ou totale des amendes infligées pour dépassement de la durée de séjour autorisée, et pourront présenter une nouvelle demande de visa depuis leur pays d’origine après un certain délai. Le montant des amendes et la longueur du délai dépendent du moment où l’immigré quitte la Corée. Les immigrés partis avant la fin mars ne se verront pas infliger d’amende et pourront redemander un visa plus tôt que ceux partis entre avril et juin.
Le plan s’applique aussi aux immigrés employés illégalement dans des petites et moyennes entreprises ou dont l’emploi ne respecte pas les règles d’octroi de leur visa E‑9 ou H‑2. Un dispositif d’incitation du même type a également été mis en place à l’intention des employeurs. Par exemple, si un immigré détenteur d’un visa E‑9 est employé de manière irrégulière et que lui-même et son employeur soumettent une demande de départ volontaire avant la fin mars 2020, l’amende infligée à l’employeur sera moins élevée.
Un protocole d’accord a été signé entre la Corée et la Thaïlande en novembre 2019 pour prévenir les séjours et le travail illégaux. Les immigrés en situation irrégulière et les recruteurs seront désormais passibles de poursuites en Thaïlande également.
Des mesures exceptionnelles ont été mises en place pendant la crise de la COVID‑19 et sont actualisées régulièrement. Les centres d’information sur l’immigration ont été disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour dispenser des conseils sur la prévention de la maladie, et des tests ont été proposés gratuitement à tous les résidents étrangers et à tous les immigrés en situation irrégulière. Les visas délivrés aux étrangers enregistrés et aux Coréens de l’étranger ont été automatiquement prolongés jusqu’à fin avril 2020, et les immigrés ayant dépassé la durée de séjour autorisée pour des raisons de quarantaine n’ont pas été sanctionnés. Tous les visas de courte durée déjà délivrés ont été suspendus, et de nouveaux visas ont été accordés uniquement si le demandeur était en mesure de fournir un certificat médical et s’engageait à se mettre en quarantaine. Les programmes de dispense de visa et d’entrée sans visa ont été suspendus de manière réciproque. Par ailleurs, depuis le 1er juin 2020, les résidents de longue durée, avec quelques exceptions, qui souhaitent sortir du territoire et revenir en Corée doivent demander une autorisation de retour avant de quitter le pays, et présenter un certificat médical pour pouvoir rentrer sur le territoire.
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