En 2018, 4 900 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour en Estonie d’une durée supérieure à 12 mois (hors ressortissants des pays de l’UE), soit 22 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 35.1 % de travailleurs immigrés, 34.5 % de membres de famille (y compris les accompagnants), 25 % d’immigrés venus pour leurs études et 5.3 % d’autres immigrés. Environ 58 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 87 à des travailleurs immigrés, temporaires ou saisonniers (hors migrations entre pays de l’UE). Par ailleurs, 3 200 détachements de travailleurs originaires de l’UE ont été enregistrés en 2018, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont en général titulaires de contrats de courte durée.
L’Ukraine, la Russie et la Finlande sont les trois principaux pays d’origine des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte hausse (+500) et la Lettonie la plus forte baisse (‑100) des entrées en Estonie par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 11.1 %, pour atteindre la centaine. La majorité des demandeurs viennent de Russie (30) et de Turquie (20). La plus forte hausse par rapport à 2018 concerne les ressortissants russes (+20) et la baisse la plus importante les ressortissants pakistanais (‑10). Sur les 90 demandes traitées en 2019, 50 % ont fait l’objet d’une décision favorable.
Début 2020, le gouvernement a proposé de modifier la loi sur les étrangers, la loi sur l’impôt sur le revenu et la loi sur la fiscalité afin d’éviter l’application abusive de la réglementation sur l’emploi, mais aussi pour limiter la fraude fiscale des entreprises et garantir qu’elles rétribuent les travailleurs étrangers au salaire mensuel moyen exigé par la loi. Le ministère de l’Intérieur a également proposé de modifier la loi sur les étrangers et la loi sur l’aide aux études et les prêts aux étudiants afin de réglementer les conditions d’entrée des étrangers souhaitant venir en Estonie pour faire des études ou pour des raisons familiales. Le but est principalement de mieux répondre aux besoins du marché du travail estonien. En avril 2018, le gouvernement a adopté un plan d’action national destiné à prévenir et combattre l’emploi illégal.
La loi sur la nationalité a été modifiée en 2019 pour élargir l’accès à la nationalité estonienne. Un mineur dont un parent ou un grand-parent a vécu en Estonie avant le rétablissement de l’indépendance de la République d’Estonie (20 août 1991) peut désormais demander la nationalité selon une procédure simplifiée. Une autre modification apportée à la loi sur la nationalité prévoit des cours d’estonien gratuits pour les adultes ayant demandé la nationalité estonienne qui résident légalement dans le pays depuis au moins cinq ans et peuvent prétendre à la naturalisation. Ils peuvent bénéficier de jours de congé de formation rémunérés pour suivre les cours de langue. L’examen de langue ne s’applique pas aux personnes ayant fait des études en Estonie, et les demandeurs âgés de 65 ans ou plus doivent seulement réussir l’examen de langue oral.
Une nouvelle initiative nationale, le Livre blanc « e-Residency 2.0 », a été lancée en décembre 2018 en vue de continuer à étendre l’influence de l’Estonie dans le monde. Ce Livre blanc énonce 49 recommandations destinées à faire de la dématérialisation des demandes de visas une opportunité pour tous en Estonie grâce à la coopération entre les secteurs public et privé.
Fin 2018, un guichet unique de services appelé « Maison internationale de l’Estonie » a ouvert à Tallinn. Le but de ce centre est de dispenser des services de consultation et d’information aux étrangers arrivant en Estonie et aux employeurs du pays. Il s’adresse principalement à des spécialistes venus en Estonie pour travailler ou faire des études, mais aussi à leurs conjoints, et aux entreprises qui recrutent des travailleurs étrangers.
Afin de mieux faire connaître au public la diversité culturelle de l’Estonie et son immigration, le pays prévoit de créer début 2020 un programme associant différents médias. Ce projet permettra aux Estoniens d’en savoir plus sur les immigrés vivant dans le pays, les raisons qui les ont amenés en Estonie et leur expérience de la vie en Estonie.
Dans le contexte de la crise de la COVID‑19, l’Estonie a dispensé des informations en plusieurs langues et des soins médicaux aux immigrés, et a couvert tous les frais de diagnostic et de traitement de la maladie, même pour ceux qui ne bénéficiaient pas de l’assurance de santé publique. Par ailleurs, toutes les procédures d’immigration ont été temporairement suspendues à partir du 16 mars, et les visas temporaires des immigrés dans l’incapacité de rentrer chez eux ont été automatiquement prolongés. L’Estonie a réintroduit temporairement les contrôles aux frontières le 17 mars. Les services d’immigration ont traité uniquement les demandes concernant des emplois de courte durée, déposées par des étrangers se trouvant déjà dans le pays. Des procédures accélérées ont été instaurées pour les médecins et les ouvriers agricoles nés à l’étranger. Les entretiens avec les demandeurs d’asile ont été suspendus et les transferts « Dublin » (transferts d’immigrés vers leur premier pays d’entrée dans l’UE) ont été reportés.
Pour de plus amples informations :
www.politsei.ee/en
www.stat.ee/en
www.siseministeerium.ee/enwww.workinEstonie.com