En 2018, 12 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour valable plus de 12 mois en Lituanie (hors ressortissants de l’UE), soit 21.9 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 80.3 % de travailleurs immigrés, 8.2 % de membres de famille (y compris les accompagnants), 6.9 % d’immigrés venus pour leurs études et 4.6 % d’autres immigrés. Environ 400 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 100 à des travailleurs immigrés, temporaires ou saisonniers (migrations entre pays de l’UE non comprises). En outre, 3 000 détachements de travailleurs en provenance d’autres pays de l’UE ont été enregistrés en 2018, soit une augmentation de 34.2 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont en général titulaires de contrats de courte durée.
L’Ukraine, le Bélarus et la Russie sont les trois principaux pays d’origine des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte hausse (+1 400) et la Syrie la plus forte baisse (‑100) en termes de flux d’entrées en Lituanie par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 62.3 %, pour s’établir à 600 environ. La majorité des demandeurs viennent de Russie (300), du Tadjikistan (200) et de Syrie (15). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants russes (+200) et le recul le plus marqué les ressortissants iraquiens (‑25). Sur les 300 demandes examinées en 2019, 27.7 % ont fait l’objet d’une décision favorable.
Depuis juillet 2019, le secrétariat d’État aux Migrations est chargé des migrations légales, tandis que la sécurité aux frontières et les migrations clandestines relèvent du corps des gardes-frontière. La police n’a plus compétence dans ces domaines. Les étrangers entrés en Lituanie sans papiers en règle, ou restés sur le territoire après expiration de leur visa, se voient offrir davantage d’options pour quitter le pays de leur plein gré dans un délai donné. Les expulsions ne sont plus décidées par la police, mais conjointement par le secrétariat d’État aux Migrations et le corps des gardes-frontières.
La Lituanie a signé avec l’Ukraine, en décembre 2018, un accord sur l’emploi et la coopération dans le domaine des migrations de main-d’œuvre. En janvier 2019, elle a conclu d’autre part un accord de réadmission avec le Viet Nam face à l’intensification des activités de groupes criminels organisés impliqués dans les migrations clandestines au départ de ce pays.
Plusieurs mesures ont été introduites en 2019 pour assouplir les conditions d’entrée et de séjour en Lituanie de différentes catégories de travailleurs. Pour les travailleurs originaires de pays dispensés de visas, une liste d’employeurs agréés a été dressée (les institutions compétentes peuvent demander des justificatifs de qualifications) ; les étrangers peuvent travailler pour différents employeurs et en changer pendant leur séjour sur le territoire. Des mesures ont été prises en parallèle pour prévenir les abus vis-à-vis du système d’immigration. Les travailleurs détachés dans le pays doivent être munis d’un permis de travail, et les agences d’emploi temporaire ne peuvent pas recruter d’étrangers.
Au printemps 2019, le ministère de l’Intérieur, le secrétariat d’État aux Migrations et le ministère de l’Économie et de l’Innovation ont signé un protocole d’accord portant sur la création d’un système de visas pour les salariés de start-ups. Depuis mars 2019, les travailleurs hautement qualifiés de pays tiers peuvent changer ou d’employeur ou de fonction au sein de leur entreprise sans avoir besoin de renouveler leur permis de séjour temporaire. Une modification du salaire mensuel brut moyen global ne devrait pas avoir d’incidence sur la validité d’une carte bleue européenne déjà délivrée. En ce qui concerne les candidatures à des postes très qualifiés auxquels s’applique le principe d’opposabilité de la situation de l’emploi, le secrétariat d’État aux Migrations est désormais l’interlocuteur unique pour le traitement des demandes de permis de séjour temporaire et la décision du Service de l’emploi.
En juillet 2019, d’autre part, en réaction à la forte augmentation des arrivées de travailleurs étrangers, la loi sur le statut juridique des étrangers a été modifiée pour introduire des quotas de travailleurs en provenance de pays tiers dans les professions où la Lituanie manque de main-d’œuvre. Un premier quota sera fixé pour l’année 2021. En outre, la loi sur le statut juridique des étrangers, telle que modifiée, qui régit l’accès des demandeurs d’asile au marché du travail (six mois après la présentation de la demande d’asile), a été adoptée le 3 décembre 2019. L’autorisation de séjour atteste que le demandeur d’asile peut travailler.
Les frontières nationales ayant été fermées le 16 mars 2020, avec le début du confinement, seuls les individus en possession d’un permis de séjour de longue durée valide pouvaient entrer dans le pays. Le transit de personnes regagnant leur pays d’origine par la Lituanie était autorisé. Durant le confinement, les expulsions ont été suspendues et la validité des permis de séjour a été implicitement étendue.
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