En 2018, 76 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de résidence de plus de 12 mois en Pologne (hors ressortissants de l’UE), soit 62.1 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 67.6 % de travailleurs immigrés, 14.4 % de membres de famille (y compris les accompagnants), 7.1 % d’immigrés venus pour leurs études, et 10.8 % d’autres migrants. Environ 37 000 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 276 000 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 27 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 29.6 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
L’Ukraine, le Bélarus et l’Inde comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte hausse (+ 9 800) et la Chine la plus forte baisse (‑1 200) en termes de flux d’entrées en Pologne par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile en Pologne a augmenté de 15 %, pour s’établir à 2 800 environ. La majorité des demandeurs viennent de Russie (1 800), d’Ukraine (200) et de Turquie (100). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants de Russie (+200) et le recul le plus marqué les ressortissants d’Iraq (‑35). Sur les 1 000 décisions prises en 2019, 13.3 % sont positives.
En Pologne, la Loi modifiée sur les étrangers est entrée en vigueur en avril 2019. Le ministre de l'Intérieur doit maintenant approuver l’ensemble des établissements (à l'exception des universités publiques) qui accueillent des étudiants étrangers. À compter de février 2018, les diplômés étrangers des universités polonaises qui demandent un permis de séjour temporaire pour chercher du travail ou qui créent une entreprise en Pologne sont uniquement tenus de posséder des ressources financières suffisantes pour couvrir leurs frais de subsistance sans avoir recours au système d’aide sociale. La durée de leur séjour a été réduite d’un an à neuf mois.
Depuis juillet 2019, la « Carte du Polonais » peut désormais être obtenue par les étrangers d'origine polonaise venant du monde entier et pas uniquement des pays de l'ex-Union soviétique. Les titulaires de la Carte du Polonais peuvent obtenir gratuitement un permis de séjour permanent dès le début de leur séjour en Pologne ; au bout d’un an de résidence en Pologne, ils ont le droit d’acquérir la nationalité polonaise.
En février 2019, un projet d’amendement à la loi est entré en vigueur pour empêcher toute utilisation abusive de la procédure d'asile. Les modifications les plus importantes sont notamment la mise en place d'une procédure d'asile accélérée et l’établissement d’une liste des pays d'origine sûrs. Les étrangers sans papiers qui demandent le statut de réfugié à la frontière ne seront pas autorisés à entrer sur le territoire s'ils viennent d'un pays d'origine sûr ou qu’ils formulent des requêtes incohérentes. Ils peuvent être envoyés dans des centres de rétention dans l’attente d’une décision, laquelle devrait être prise dans les 20 jours suivant la réception de la demande. Si aucune décision n'est prise dans un délai de 28 jours, ils sont autorisés à entrer dans le pays où leur demande est examinée dans le cadre d'une procédure d'asile normale.
En janvier 2019, les femmes étrangères qui sont mères de famille nombreuse ont obtenu le droit de percevoir une pension (environ la pension de vieillesse minimum, soit 213 EUR) si elles ont au moins quatre enfants. Pour participer au programme « Mum 4+ », les étrangères doivent entretenir des liens personnels ou économiques avec la Pologne pendant au moins 10 ans à compter de l’âge de 16 ans et avoir séjourné légalement en Pologne.
Depuis le 31 mars 2020, en réponse à la pandémie de la COVID‑19, le bouclier anti-crise prévoit des mesures spéciales pour les immigrés pendant la pandémie, notamment une extension des permis de séjour et de travail (jusqu’à 30 jours après la fin de l’état d’urgence). Une nouvelle disposition leur permet de travailler dans des conditions autres que celles spécifiées dans leur permis, sans avoir à en obtenir un nouveau, si le changement de conditions était lié à l’aide d’État dans le contexte de la COVID‑19. Des informations détaillées sur les dispositions spéciales applicables aux étrangers sont disponibles dans plusieurs langues sur le site Web de l'Office des étrangers. Les contrôles aux frontières ont été temporairement rétablis.
Le 21 juin 2020 est entrée en vigueur une loi instaurant une allocation de solidarité pour les travailleurs (y compris les travailleurs immigrés) qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie. Elle concerne les travailleurs dont le contrat a été résilié après le 15 mars 2020, ou dont le contrat à durée déterminée a pris fin après cette date ; l’allocation leur sera versée pendant trois mois de juin à août 2020.
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