En 2018, la Suède a accueilli 124 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit ‑6.9 % par rapport à 2017. Ce chiffre comprend 24.4 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 13.4 % de travailleurs immigrés, 41.9 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 20.3 % de migrants humanitaires. Environ 14 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 9 100 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 54 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 22.4 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée.
La Syrie, l’Afghanistan et l’Inde comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Inde a enregistré la plus forte hausse (+1 600) et la Syrie la plus forte baisse (‑7 000) en termes de flux d’entrées en Suède par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile a augmenté de 27.8 %, pour s’établir à 23 000 environ. La majorité des demandeurs viennent de Syrie (5 000), d’Érythrée (1 200) et d’Iran (1 000). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants de Syrie (+2 400) et le recul le plus marqué les ressortissants de Géorgie ( 100). Sur les 21 000 décisions prises en 2019, 29.2 % sont positives.
La loi provisoire adoptée en juillet 2016 qui, entre autres, restreint la possibilité d’obtenir un permis de séjour, a été prolongée et s’appliquera jusqu’en juin 2021. En vertu de cette loi, les réfugiés et les personnes pouvant bénéficier d’une protection subsidiaire se voient accorder un permis de séjour temporaire et les possibilités de bénéficier d’un regroupement familial restent plus limitées que dans le cadre de la loi ordinaire sur les étrangers. En outre, les contrôles aux frontières intérieures ont été prolongés.
Un amendement est entré en vigueur en janvier 2020 : il vise à réduire les allocations journalières versées aux demandeurs d’asile qui choisissent de vivre dans des zones en proie à des difficultés socioéconomiques. L’Agence suédoise des migrations a commencé à dresser une liste de ces zones en juillet 2020. Le gouvernement a proposé d’instaurer un nouveau motif d’entrée et de séjour pour les personnes hautement qualifiées qui souhaitent se rendre en Suède pour chercher du travail ou créer une entreprise. Cette proposition, qui fait l’objet d’une enquête en cours, déroge au système général régissant l’immigration de travail, lequel ne fait aucune distinction entre les travailleurs immigrés hautement qualifiés et les autres.
Le gouvernement a alloué de nouveaux fonds pour favoriser l'apprentissage de la langue suédoise par les parents immigrés qui sont en dehors du marché du travail et qui s’occupent des enfants. L’accord gouvernemental propose notamment d’instaurer une Année intensive d’accueil pour les nouveaux arrivants. En outre, le gouvernement a décidé que l’acquisition de la nationalité suédoise serait subordonnée à la réussite d’un examen de langue suédoise, ainsi qu’à un test de connaissances de base sur la société suédoise. Des cours d’orientation civique sont organisés par les communes et ont maintenant une durée minimale de 100 heures, au lieu de 60 auparavant.
De nouvelles règles relatives aux permis de séjour pour les chercheurs et les étudiants, ainsi que pour les stagiaires et les jeunes au pair, s’appliquent désormais, à la suite de la transposition d’une directive de l’UE. Des permis de séjour devraient être accordés aux étudiants pour une durée d’au moins un an, ou le temps de leurs études (renouvelables, avec possibilité de prolonger leur séjour pour chercher du travail ou créer une entreprise).
En raison de la pandémie, le gouvernement suédois a décidé à la mi-mars d’interrompre provisoirement les déplacements non essentiels vers la Suède en provenance de la Suisse et des pays non membres de l’EEE. Les ressortissants suédois, les étrangers titulaires d’un permis de séjour qui rentrent chez eux et certains professionnels de santé et travailleurs saisonniers sont exemptés de l’interdiction d’entrée. En raison de cette interdiction, l’Agence des migrations a décidé que les demandes de visa devaient, en principe, être rejetées. Elle a également suspendu la réinstallation des réfugiés au printemps. Les entretiens oraux relatifs aux demandes d’asile ou aux permis de séjour ont été interrompus du 30 mars au 14 avril. Après cette date, les entretiens ont parfois été rétablis, mais avec toutes les précautions requises.
Le gouvernement a présenté une série de mesures visant à atténuer l’impact économique de la pandémie, laquelle a des répercussions sur les immigrés. Parmi les mesures du marché du travail figurent le renforcement temporaire de l’assurance chômage, l’augmentation des fonds destinés au service public de l’emploi et aux mesures actives du marché du travail, ainsi que l’allocation de fonds aux jobs d’été pour les jeunes. La durée des emplois aidés sera prolongée d’une année supplémentaire pour les individus qui occupent déjà de tels emplois.
Pour de plus amples informations :