Le soutien aux producteurs dans l’Union européenne (UE), mesuré par l’estimation du soutien aux producteurs (ESP), est proche de la moyenne de l’OCDE. Après avoir diminué tout au long des années 90 jusqu’au début des années 2000, le soutien aux producteurs dans l’Union européenne en pourcentage des recettes agricoles brutes s’est stabilisé depuis 2010 et s'établissait à 19 % sur la période 2019‑21.
Même si plusieurs secteurs continuent de bénéficier de mesures de protection commerciale (notamment licences d’importation et d’exportation, contingents tarifaires, et clauses de sauvegarde spéciale), les formes de soutien faussant les prix ont nettement reculé au cours des vingt dernières années. En 2019‑21, le soutien des prix de marché (SPM) représentait 18 % du soutien aux producteurs, loin des 46 % de 2000‑02.
La majeure partie du soutien aux producteurs est de nature budgétaire, principalement sous la forme de paiements directs découplés. Les réformes engagées ces trente dernières années ont fortement réduit le niveau du soutien au secteur et en ont modifié la composition dans le sens d’une diminution des distorsions générées sur la production et les échanges. En 2021, près de la moitié du soutien budgétaire est fondé sur les droits antérieurs, un tiers sur la production courante et 17 % sur l’utilisation d’intrants. De plus, 54 % des paiements aux producteurs sont subordonnés au respect d’obligations environnementales, et 14 autres % sont versés au titre de dispositifs agroenvironnementaux volontaires allant au-delà des exigences réglementaires.
Les dépenses consacrées aux services d’intérêt général à destination du secteur (ESSG) représentaient 12 % du soutien total en moyenne en 2019‑21, ou 3 % de la valeur de la production agricole – en baisse par rapport à 2000‑02 et en dessous de la moyenne de l’OCDE. Si l’importance relative de l’ESSG a légèrement reculé au cours des vingt dernières années, la composition de ces dépenses a évolué. Les dépenses consacrées aux systèmes de connaissances et d’innovation agricoles ont progressé de neuf points de pourcentage pour s'établir à 51 % du total des dépenses en 2019‑21. Les dépenses de commercialisation et promotion ont également augmenté (elles représentent aujourd’hui 25 % de l’ESSG), tandis que le financement du développement et de l’entretien des infrastructures et le coût du stockage public sont restés stables en valeur absolue depuis 2000‑02.
Le soutien total au secteur a diminué en pourcentage sur les deux dernières décennies. En 2019‑21, il est estimé à 0.7 % du PIB, contre 1.0 % en 2000‑02.