Le soutien total à l’agriculture (EST) dans les pays de l’OCDE1 s’est élevé à 345 milliards USD (301 milliards EUR) par an en moyenne sur la période 2019‑21, dont 73 %, soit 247 milliards USD (216 milliards EUR), ont été versés aux producteurs individuellement (ESP). Le soutien aux producteurs représentait 17.3 % des recettes agricoles brutes au cours de la période 2019‑21 dans l’ensemble de la zone de l’OCDE, contre 28 % environ sur la période 2000‑02 et plus de 35 % sur la période 1986‑88 (ESP en %, tableau 3.1).
Outre ses variations en volume, le soutien aux producteurs a aussi changé dans ses modalités. En particulier, la situation dans la zone OCDE se caractérise par un long déclin du soutien lié à la production de produits de base (comprenant le soutien des prix du marché et les paiements au titre de la production). D’après les travaux de l’OCDE, cette forme de soutien, ainsi que les paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables non assortie de contraintes, lesquelles sont en légère augmentation dans les pays membres par rapport au début du millénaire, sont les plus susceptibles de fausser la production et les échanges agricoles. Il apparaît également que ces mesures de soutien présentent un risque particulièrement élevé d’effets négatifs sur l’environnement. Parmi les produits de base qui bénéficient d’un soutien dans la zone OCDE, le riz arrive largement en tête, suivi du sucre, des graines de tournesol et de la viande bovine (graphique 3.2). Ce soutien prend principalement la forme d’un soutien des prix de marché, au moyen de diverses mesures internes ou commerciales. Pour certains produits, en particulier le maïs, le sorgho, le soja et la viande ovine, le soutien passe aussi par d’autres types de transferts, notamment des paiements moins directement couplés à la production.
À l’autre extrémité du spectre dans la classification de l’ESP, des formes de soutien nettement moins génératrices de distorsions sont aussi utilisées dans un certain nombre de pays, comme les paiements fondés sur des paramètres qui ne dépendent pas de la production courante ou sur des critères qui ne sont pas liés à des produits de base, tels que le gel des terres ou les transferts visant des résultats spécifiques en matière d’environnement ou de bien-être des animaux (chapitre 2, graphique 2.14). Surtout, les paiements au titre de droits antérieurs (généralement la superficie cultivée ou le nombre d’animaux d’une année de référence dans le passé) ont augmenté au cours des deux décennies écoulées, atteignant quelque 4 % des recettes agricoles brutes et environ 22 % de l’ESP pendant la période 2019‑21. Le pourcentage des paiements au titre de la superficie cultivée, du nombre d’animaux, des recettes ou du revenu courants a chuté par rapport à la période 2000‑02, pour s'établir aujourd’hui autour de 22 % du soutien total aux producteurs (tableau 3.1).
Les dépenses destinées à financer les services d’intérêt général (mesurées par l’ESSG) dans le secteur agricole ont augmenté (en termes nominaux) dans la zone de l’OCDE, passant de 37 milliards USD par an pendant la période 2000‑02 à 45 milliards USD pendant la période 2019‑21 (exprimées en euros, elles ont légèrement fléchi, passant de 40 milliards EUR à 39 milliards EUR). Néanmoins, par rapport à la taille du secteur, l’ESSG a reculé, passant de 5.4 % de la production agricole en valeur à 3.5 %, ce qui tend à montrer que ces dépenses ont progressé moins vite que la croissance du secteur. Sur la période 2019‑21, la plupart d’entre elles ont servi à financer les infrastructures (17 milliards USD), ce poste enregistrant une légère hausse par rapport à 2000‑02, et les systèmes de connaissances et d’innovation agricoles (14 milliards USD), ces dernières dépenses ayant augmenté de 79 % en valeur nominale, pratiquement au même rythme que la croissance du secteur. Les dépenses destinées aux services d’inspection et de contrôle ont plus que doublé, tandis que les fonds octroyés aux activités de commercialisation et de promotion sont restés globalement stables et que les dépenses de stockage public ont notablement diminué durant la même période. Néanmoins, tous ces derniers postes représentaient une part beaucoup plus réduite de l’ESSG (tableau 3.1). Enfin, le soutien total à l’agriculture en pourcentage du PIB a fortement décliné au fil des ans.