En Indonésie, le soutien mesuré en proportion des recettes agricoles brutes a diminué, passant de 26.2 % en 2015 à 18.0 % en 2019-21. Cette évolution marque une inversion de la tendance à la hausse par rapport au niveau de 7.5 % enregistré en 2000-02. La forme de soutien majoritaire est le soutien des prix de marché, conformément aux objectifs de souveraineté et d’autosuffisance alimentaires du gouvernement indonésien, dont les programmes visent à atteindre l’autonomie alimentaire pour plusieurs produits de base (riz, maïs, soja, sucre et viande bovine). La part des transferts aux producteurs susceptibles de créer le plus de distorsions s’est élevée à 96 % en 2019-21, ce qui reflète l’importance du soutien des prix dans la panoplie de mesures de l’Indonésie (dont le soutien négatif des prix de l’huile de palme), mais inclut également les paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables, sans forme de contrainte, en particulier pour les engrais.
En moyenne, les prix perçus par les producteurs ont été supérieurs de 20 % aux prix mondiaux, avec d’importantes différences entre les produits. Le sucre, le maïs, la volaille, les œufs et le riz sont les produits ayant bénéficié des plus gros transferts au titre d’un seul produit, relativement aux recettes agricoles brutes de ces filières, avec des parts supérieures à 25 %.
Le programme d’aide alimentaire de l’Indonésie (BPNT) soutient les consommateurs pauvres en leur distribuant des bons d’achat électroniques. Toutefois, ce transfert budgétaire est inférieur aux transferts des consommateurs aux producteurs découlant des mesures de soutien des prix. Les consommateurs sont donc pénalisés par la politique agricole, avec une estimation du soutien aux consommateurs négative représentant -19.9 % des dépenses de consommation, mesurée au départ de l’exploitation.
Les dépenses au titre des services d’intérêt général (mesurées par l’ESSG) sont principalement consacrées aux infrastructures d’irrigation et au stockage public, et sont d’un faible niveau par rapport au soutien aux producteurs, avec 7.6 % de l’estimation du soutien total. Les dépenses au titre de l’ESSG se sont établies à 1.6 % de la production agricole en valeur, soit bien en deçà de la moyenne des pays de l’OCDE et en dessous de celles de nombreuses économies émergentes étudiées dans ce rapport. Le soutien total à l’agriculture (ESP) en pourcentage du PIB s’est accru au cours des vingt dernières années, passant de 1.5 % à 2.2 %, principalement sous l’effet de l’augmentation du soutien aux producteurs.