Les taux d’emploi moyens des diplômés de l’enseignement tertiaire varient entre les pays de l’OCDE dans une mesure pouvant aller jusqu’à 7 points de pourcentage selon les domaines d’études, mais une forte variation s’observe parfois aussi dans les mêmes domaines d’études entre les pays.
Les taux de chômage de longue durée diminuent sous l’effet de l’élévation du niveau de formation dans la plupart des pays de l’OCDE. Dans la plupart des pays, le pourcentage de chômeurs de longue durée, 12 mois au moins, est moins élevé chez les diplômés de l’enseignement tertiaire que chez les adultes dont le niveau de formation est inférieur.
Dans la majorité des pays membres et partenaires de l'OCDE, les diplômés de l'enseignement tertiaire affichent des taux d'emploi supérieurs s'ils sont plus âgés que s'ils sont plus jeunes. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux d’emploi des 45-54 ans est supérieur de 4 points de pourcentage à celui des 25-34 ans, mais cette différence représente plus de 10 points de pourcentage dans certains pays.
Regards sur l'éducation 2019
Indicateur A3. Dans quelle mesure le niveau de formation affecte-t-il le taux d’emploi ?
Faits marquants
Contexte
Les économies des pays de l’OCDE sont tributaires d’une offre suffisante de travailleurs hautement qualifiés. La multiplication des possibilités de formation a accru la réserve de profils compétents dans l’ensemble des pays et les individus plus qualifiés sont plus susceptibles de trouver un emploi. À l’autre extrême, il reste des débouchés pour les individus moins qualifiés, mais leurs perspectives sont relativement moins prometteuses sur le marché du travail. Les individus les moins instruits gagnent moins bien leur vie (voir l’indicateur A4) et occupent souvent des emplois aux tâches routinières plus susceptibles d’être automatisées et, donc, sont exposés à un plus grand risque de chômage (Arntz, Gregory et Zierahn, 2016[1]). Ces différences sur le marché du travail peuvent exacerber les inégalités dans la société.
Les systèmes d’éducation ont des défis à relever pour faire face à l’évolution des compétences demandées sur le marché du travail. Les adultes dont le niveau de formation est moins élevé tendent à être moins bien lotis sur le marché du travail, mais dans certains secteurs, la forte demande de profils qualifiés peut réduire les différences de taux d’emploi entre les niveaux de formation si les individus acquièrent les compétences pertinentes. Comme le progrès technologique a transformé les besoins du marché du travail mondial, les individus plus qualifiés, en particulier dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), et ceux à l’aise en résolution de problèmes au moyen des TIC ont par exemple souvent les meilleurs débouchés sur le marché du travail. Dans certains cas, de bonnes compétences en TIC peuvent totalement compenser le handicap lié à des niveaux de formation inférieurs sur le marché du travail (Lane et Conlon, 2016[2]).
La comparaison des indicateurs relatifs au marché du travail entre les pays peut aider les gouvernements à mieux comprendre les tendances mondiales et à anticiper l’évolution possible des économies dans les prochaines années. Ces informations permettent de concevoir en meilleure connaissance de cause les politiques d’éducation, dont l’objectif est de faire en sorte que les étudiants d’aujourd’hui soient bien préparés au marché du travail de demain.
Autres faits marquants
Les diplômés de l’enseignement tertiaire affichent des taux d’emploi plus élevés s’ils ont opté pour un master (ou formation équivalente) plutôt que pour une licence (ou formation équivalente). Dans l’ensemble, les taux d’emploi les plus élevés s’observent chez les titulaires d’un doctorat, mais ce constat général souffre quelques exceptions.
Les taux d’inactivité varient fortement entre les pays et tendent à être supérieurs à la moyenne lorsque les taux d’emploi sont inférieurs à la moyenne.
Dans les pays de l’OCDE, le taux d’emploi moyen des diplômés de l’enseignement tertiaire est le plus élevé après une formation en technologies de l’information et de la communication (TIC), mais le moins élevé après une formation en rapport avec les lettres et arts, les sciences sociales, le journalisme ou l’information.
Dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, le taux de chômage est aussi peu élevé, voire moins élevé chez les diplômés de l’enseignement tertiaire que chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire.
Analyse
Niveau de formation et taux d’emploi
Dans les pays de l'OCDE, le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est généralement considéré comme le niveau de formation minimum pour réussir à entrer sur le marché du travail. Tous groupes d’âge confondus, les adultes qui ne sont pas diplômés de ce niveau d’enseignement sont pénalisés sur le marché du travail. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux d’emploi des adultes (âgés de 25 à 64 ans) est égal à 85 % chez les diplômés de l’enseignement tertiaire et à 76 % chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, mais est égal à 59 % chez ceux qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le tableau A3.1).
Dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, les jeunes adultes (soit les adultes âgés de 25-34 ans) sont plus instruits que leurs aînés (voir l'indicateur A1). Les taux d’emploi des jeunes adultes sont comparables à ceux de l’effectif des 25-64 ans ; en moyenne, dans les pays de l’OCDE, 84 % des jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire travaillent, comme 78 % des jeunes diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, et 60 % des jeunes adultes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le tableau A3.2).
Chez les jeunes, les femmes sont en moyenne plus instruites que les hommes (voir l’indicateur A1), mais elles accusent des taux d’emploi inférieurs à tous les niveaux de formation. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux d’emploi des 25-34 ans dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’établit à 45 % chez les femmes, mais à 72 % chez les hommes. L’écart favorable aux hommes se réduit de 8 points de pourcentage chez les diplômés de l’enseignement tertiaire (voir le tableau A3.2).
Les taux d’emploi varient sensiblement par niveau de formation entre les pays. C’est en Lituanie et en Pologne que les diplômés de l’enseignement tertiaire l’emportent le plus largement sur les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire : la différence de taux d’emploi représente plus de 16 points de pourcentage. À l’inverse, la différence de taux d’emploi favorable aux diplômés de l’enseignement tertiaire par rapport aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire représente au plus 5 points de pourcentage au Danemark, en Estonie, en Islande, en Nouvelle-Zélande, au Portugal, en République tchèque, au Royaume-Uni et en Suède (voir le tableau A3.1).
Des différences plus ténues de taux d’emploi entre les niveaux de formation s’observent dans certains pays, par exemple ceux en proie à des pénuries de main-d’œuvre ou ceux où le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire font la part belle à la filière professionnelle. En Allemagne et en Suisse par exemple, une majorité des diplômés de la filière professionnelle ont suivi des programmes « emploi-études », qui facilitent la transition entre l’école et le monde du travail (OCDE, 2019[3]).
Niveau de formation et taux de chômage selon la durée des périodes de chômage
Dans de nombreux pays membres et partenaires de l’OCDE, les taux de chômage sont particulièrement élevés chez les 25-34 ans. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux de chômage est deux fois plus élevé chez les jeunes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire : 14 %, contre 7 % chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Le taux de chômage des jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire s’établit à 6 % seulement (voir le tableau A3.3).
Les taux de chômage des jeunes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont particulièrement élevés en Afrique du Sud et en République slovaque, deux pays où ils sont supérieurs à 35 %. Ils sont très élevés aussi en Espagne, en France, en Grèce et en Italie, où 25 % environ de ces jeunes sont sans-emploi (voir le tableau A3.3).
L’impact positif du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire est particulièrement important en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Hongrie, en République slovaque, en République tchèque et en Suède. Dans tous ces pays, le taux de chômage des jeunes diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire représente au plus un tiers de celui des jeunes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le tableau A3.3).
L’élévation du niveau de formation tend à réduire la durée des périodes de chômage. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 29 % des diplômés de l’enseignement tertiaire ont été au chômage pendant au moins 12 mois, contre 36 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l'enseignement post-secondaire non tertiaire, et 41 % des adultes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Le chômage de longue durée touche moins les diplômés de l’enseignement tertiaire que ceux dont le niveau de formation est inférieur dans tous les pays membres et partenaires de l'OCDE dont les données sont disponibles, sauf au Brésil, au Canada, au Chili, en Colombie, au Costa Rica, au Danemark, en Israël, au Mexique et en Turquie (voir le graphique A3.2 et le tableau A3.5).
Le pourcentage de chômeurs de longue durée (12 mois au moins) n’est supérieur à 40 % que dans 9 pays chez les diplômés de l’enseignement tertiaire, mais l’est dans 18 pays chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et dans 22 pays chez les adultes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les taux de chômage de longue durée associés au niveau de formation inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont particulièrement élevés en Belgique, en Grèce, en Irlande, en Italie, au Portugal et en République slovaque, où ils atteignent au moins 60 %. Toutefois, le taux de chômage de longue durée à ce niveau de formation représente plus du double de celui des diplômés de l’enseignement tertiaire en Irlande, alors que la différence de taux avec les diplômés de l'enseignement tertiaire est inférieure à 5 points de pourcentage en Grèce (voir le graphique A3.2).
Niveau de formation et inactivité
Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage d’inactifs (soit les sans-emploi qui ne cherchent pas de travail activement) tend à être plus élevé parmi les individus peu instruits. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 30 % des 25-34 ans dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont inactifs, contre 16 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post‑secondaire non tertiaire et 11 % des diplômés de l’enseignement tertiaire selon les chiffres de 2018 (voir le tableau A3.3).
Les taux d’inactivité des jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire sont particulièrement élevés en Italie, où ils sont supérieurs à 20 %. Par contraste, les diplômés de l’enseignement tertiaire affichent les taux d’emploi les plus élevés et les taux d’inactivité les moins élevés dans certains pays. Chez les 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire, les taux d’emploi sont supérieurs à 90 % et les taux d’inactivité inférieurs ou égaux à 6 % en Islande, en Lituanie et aux Pays-Bas (voir le graphique A3.3).
Les taux d’inactivité sont systématiquement plus élevés chez les femmes que chez les hommes à tous les niveaux de formation, mais ils sont particulièrement élevés chez celles dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, près de la moitié (46 %) des jeunes femmes qui ne sont pas diplômées du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont inactives, contre moins d’un cinquième des jeunes hommes (18 %). La différence de taux d’inactivité entre les jeunes femmes et les jeunes hommes est la plus importante au Mexique (56 %, contre 5 %) et en Turquie (69 %, contre 6 %). Le Portugal est le seul pays où l’écart entre les sexes est presque comblé : le taux d’inactivité des jeunes adultes moins instruits s’établit à 17 % chez les femmes et à 9 % chez les hommes. Au Portugal, l'écart entre les sexes chez les individus les plus instruits est l'un des plus ténus parmi les pays de l'OCDE (OCDE, 2019[3]).
Taux d’emploi selon le groupe d’âge
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, un diplôme de l’enseignement tertiaire accroît le taux d’emploi des jeunes de 25 points de pourcentage environ, par rapport à ceux qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Toutefois, dans la majorité des pays de l’OCDE, le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire est moins élevé chez les 25-34 ans que chez les 45-54 ans. Cette différence peut indiquer que les jeunes diplômés ont moins de débouchés sur le marché du travail dans certains pays, mais qu’ils sont nombreux à être encore scolarisés dans d’autres pays (voir l’indicateur A2). La différence de taux d’emploi favorable aux aînés (les 45-54 ans) représente 6 points de pourcentage en moyenne, dans les pays de l’OCDE. Le taux d’emploi des jeunes est toutefois inférieur de plus de 10 points de pourcentage à celui de leurs aînés en Grèce, en Italie, en République slovaque, en République tchèque et en Slovénie (voir le graphique A3.4 et le tableau A3.2).
Les taux d’emploi ne varient guère, voire pas du tout (moins de 1 point de pourcentage) entre les 25-34 ans et les 45-54 ans dans huit pays, à savoir le Brésil, le Canada, les États-Unis, le Japon, l’Irlande, la Lituanie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Dans tous les autres pays, la différence de taux d’emploi entre les groupes d’âge est favorable aux 45-54 ans (voir le graphique A3.4).
Taux d’emploi selon le niveau de l’enseignement tertiaire
Le taux d’emploi continue généralement à augmenter avec les niveaux de l’enseignement tertiaire. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire s’établit à 82 % après une formation de cycle court et atteint 84 % après une licence (ou formation équivalente), 88 % après un master (ou formation équivalente) et 92 % après un doctorat (ou formation équivalente) (voir le tableau A3.1).
Dans la plupart des pays, les taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire sont moins élevés à l’issue d’une formation tertiaire de cycle court qu’à l’issue d’une licence (ou formation équivalente). Certains pays font toutefois figure d’exception, notamment ceux où les formations tertiaires de cycle court sont particulièrement prisées. En Autriche par exemple, les taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire sont relativement élevés après une formation de cycle court [87 %, contre 79 % après une licence (ou formation équivalente)] et l’effectif de 25-34 ans diplômés à l’issue d’une formation de cycle court s’établit à 15 % (voir l’indicateur A1). À l’inverse, en Pologne, les jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire à l’issue d’une formation de cycle court sont extrêmement peu nombreux et peinent à trouver du travail par comparaison avec les jeunes diplômés d’un niveau supérieur de l’enseignement tertiaire et même avec les jeunes diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (voir le tableau A3.1).
Les jeunes les plus diplômés, c’est-à-dire ceux qui ont fait un master ou un doctorat (ou formation équivalente), ont généralement les meilleures perspectives professionnelles. Dans la plupart des pays dont les données sont disponibles, les 25-34 ans diplômés à l’issue d’un master (ou formation équivalente) affichent des taux d’emploi au moins aussi élevés que ceux diplômés à l’issue d’une licence (ou formation équivalente). Le master (ou formation équivalente) procure un avantage considérable sur le marché du travail dans certains pays. Cet avantage atteint au moins 10 points de pourcentage en Argentine, au Chili, au Luxembourg, en République slovaque et en Turquie. Les jeunes titulaires d’un doctorat se distinguent également par de belles perspectives sur le marché du travail : leurs taux d’emploi sont égaux ou supérieurs à 90 % dans 16 des 26 pays dont les données sont disponibles (voir le graphique A3.5).
Le doctorat requiert un investissement important de la part tant des doctorants que des gouvernements et est la voie royale vers un poste dans la recherche académique. Les doctorants tendent aussi à se spécialiser davantage dans de nombreux domaines d’études scientifiques et technologiques très demandés sur le marché du travail (voir l’indicateur B7). Leur évolution sur le marché du travail une fois diplômés suscite de plus en plus l’intérêt des responsables politiques. De nouvelles sources de données au sujet des titulaires d’un doctorat permettent d’analyser leur situation de manière plus détaillée que sur la seule base des taux d’emploi (voir l’encadré A3.1).
Variation du taux de chômage selon le domaine d’études
Dans les pays de l’OCDE, les diplômés de l’enseignement tertiaire affichent les taux d’emploi les plus élevés, mais ceux-ci varient considérablement selon les domaines d’études. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire (les 25-64 ans) varie entre 83 % après une formation en rapport avec les lettres et arts, les sciences sociales, le journalisme et l’information et 90 % après une formation en TIC (voir le graphique A3.1 et le tableau A3.4).
Chez les diplômés de l’enseignement tertiaire, les différences les plus importantes de taux d’emploi entre les domaines d’études s’observent au Costa Rica, en Estonie, en Fédération de Russie, en Grèce, en Italie et en République slovaque, où elles représentent au moins 15 points de pourcentage. Les différences sont nettement plus ténues entre les domaines d’études dans d’autres pays. En Australie, en Islande et aux Pays-Bas par exemple, des pays où le taux d’emploi est relativement élevé dans l’ensemble, les différences de taux d’emploi entre les domaines d’études ne représentent pas plus de 5 points de pourcentage (voir le tableau A3.4).
Les taux d’emploi des diplômés à l’issue d’une formation tertiaire en rapport avec l’éducation, la santé ou la protection sociale varient sensiblement aussi entre les pays. Les débouchés sur le marché du travail, les perspectives salariales et la perception du rôle des enseignants dans la société sont quelques-uns des facteurs dont les jeunes peuvent tenir compte lorsqu’ils choisissent leur domaine d’études (voir l’indicateur B4). Les taux d’emploi des diplômés à l’issue d’une formation tertiaire dans le domaine de l’éducation sont égaux ou supérieurs à 90 % au Danemark, en Islande, en Lettonie, en Lituanie et en Suède. Les diplômés en médecine ou en dentisterie sont aussi promis à un bel avenir professionnel dans de nombreux pays. Les taux d’emploi sont plus élevés dans ce domaine d’études que dans tout autre au Chili, au Danemark et en Lituanie (voir le tableau A3.4).
Encadré A3.1. Profil et activités professionnelles des titulaires d’un doctorat
Les débouchés sur le marché du travail varient après un doctorat. Les diplômés de ce niveau d’enseignement peuvent s’orienter vers une carrière académique, mais sont aussi demandés dans l’industrie et d’autres secteurs d’activité. Il apparaît que de nombreux doctorants fraîchement émoulus ne parviennent pas à trouver d’emploi stable dans le monde académique ; la précarisation accrue des postes d’enseignants et de chercheurs dans l’enseignement supérieur pourrait les inciter à renoncer au monde académique pour se tourner vers d’autres secteurs (voir l’indicateur B7 et OCDE (2019[4])).
Il peut être difficile de compiler des données comparatives sur les titulaires d’un doctorat en raison des échantillons réduits ; les diplômés de ce niveau ne représentent en moyenne que 1 % environ de la population dans les pays de l’OCDE (voir l’indicateur A1). Toutefois, comme l’effectif de diplômés de ce niveau d’enseignement augmente dans la population, il est désormais possible de décrire leur profil et leur évolution en tant que groupe distinct. L’OCDE a entamé en 2011 une collecte de données sur la carrière des titulaires d’un doctorat pour enrichir les informations sur le profil et l’évolution de la carrière de ce groupe spécifique de la population. Cette collecte de données a lieu tous les deux ans dans des pays membres et partenaires de l’OCDE. Les résultats proviennent d’une série de collectes nationales de données, dont des enquêtes sur les titulaires d’un doctorat, des enquêtes auprès de la population active et des registres de la population (OCDE, 2018[5]).
Les résultats de la collecte de données de 2017 sur la carrière des titulaires d’un doctorat révèlent certaines des différences dans le profil et la situation professionnelle de ces diplômés entre les 15 pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles et comparables. Le graphique A3.a indique le pourcentage de titulaires d’un doctorat en poste dans le secteur de l’éducation dans les pays de l’OCDE. Le pourcentage de titulaires d’un doctorat en poste dans l’enseignement supérieur est de l’ordre de 15 % seulement en Allemagne et en Suisse. Ce pourcentage peut être le signe d’un manque de débouchés pour les docteurs dans le monde académique ou de conditions de travail plus attractives dans d’autres secteurs. Par contraste, au Brésil, près de 70 % des docteurs travaillent dans l'enseignement supérieur.
En outre, chez les titulaires d’un doctorat, le pourcentage de travailleurs indépendants varie fortement parmi les pays membres et partenaires de l'OCDE dont les données sont disponibles. Ce pourcentage est faible dans certains pays, comme en Fédération de Russie et au Portugal, où il est inférieur à 5 %. À l’autre extrême, le pourcentage de travailleurs indépendants est supérieur à 25 % en Allemagne (voir le graphique A3.b).
Le pourcentage de travailleurs indépendants dans l’effectif de titulaires d’un doctorat est plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans la plupart des pays, mais il ne varie guère entre les sexes au Canada, en Finlande en Espagne, au Portugal et au Royaume-Uni, et est supérieur chez les femmes au Chili (voir le graphique A3.b).
Par ailleurs, de nombreux pays réussissent moins bien à réunir les conditions propres à attirer des titulaires d’un doctorat de l’étranger ou à retenir les doctorants étrangers après l’obtention de leur diplôme. Ce constat indique que ces diplômés forment un groupe qui tend à être plus mobile et plus désireux d’aller à l’étranger pour suivre leur formation et trouver des débouchés sur le marché du travail. Le pourcentage de ressortissants étrangers dans l’effectif de titulaires d’un doctorat est de l’ordre de 40 % en Norvège et en Suisse, mais est égal ou inférieur à 5 % en Argentine, en Finlande, en Lettonie, au Portugal et en République tchèque (voir le graphique A3.c et l’indicateur B7).
Variation infranationale de la situation au regard de l’emploi, selon le niveau de formation
En moyenne, dans les pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données infranationales sur la situation au regard de l’emploi sont disponibles, les taux d’emploi varient davantage entre les régions chez les moins instruits. Aux États-Unis par exemple, le taux d’emploi varie entre les États de 30 % à 70 % chez les adultes qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais de 77 % à 90 % chez les diplômés de l’enseignement tertiaire. Il en va de même en Italie, où le taux d’emploi des adultes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire passe du simple à plus du double entre les régions, de 35 % à 74 %, tandis que celui des diplômés de l’enseignement tertiaire ne varie pas de plus de 25 points de pourcentage environ entre les régions (de 64 % à 89 %) (OCDE, 2019[6]).
Dans de nombreux pays, les taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire varient très peu entre les régions. Ils varient de moins de 5 % entre les régions en Hongrie, en Irlande, en Lettonie, aux Pays-Bas, au Portugal, en Slovénie et en Suède. Ils varient davantage entre les régions dans d’autres pays. La différence la plus importante s’observe en Estonie, où le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire varie de près de 35 points de pourcentage entre les régions (de 57 % à 92 %). Les autres pays où le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement varie sensiblement entre les régions sont le Canada, le Chili, la Colombie, la Fédération de Russie, l’Espagne, les États-Unis, la Grèce, Israël, l’Italie et la Turquie. Dans tous ces pays, la différence de taux d’emploi entre la région la mieux lotie et la région la plus mal lotie représente au moins 10 points de pourcentage (voir le graphique A3.6 et (OCDE, 2019[6])).
Les diplômés de l’enseignement tertiaire tendent à afficher des taux d’emploi supérieurs à la moyenne dans la région de la capitale. En Colombie par exemple, leur taux d’emploi s’établit à 86 % dans la région de la capitale, contre 83 % en moyenne dans le pays. Dans d’autres pays, le taux d’emploi de la région de la capitale ne s’écarte guère de la moyenne nationale. Toutefois, la région de la capitale n’est bien souvent pas la région où le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire est le plus élevé dans les pays de l’OCDE. Au Chili par exemple, la région de la capitale affiche un taux d’emploi supérieur à la moyenne nationale, mais se classe au troisième rang seulement des régions du pays (voir le graphique A3.6 et (2019[6])).
Définitions
Par population active (main-d’œuvre), on entend le nombre total d’actifs occupés et au chômage, conformément à la définition de l’Enquête sur les forces de travail.
Groupes d’âge : le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans ; l’expression « jeunes (adultes) », la population âgée de 25 à 34 ans ; et l’expression « (adultes) plus âgés », la population âgée de 55 à 64 ans.
Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Les actifs occupés sont les individus qui, durant la semaine de référence, ont effectué un travail d’une durée d’une heure au moins moyennant un salaire ou un bénéfice ou avaient un emploi, mais étaient temporairement absents de leur travail. Le taux d’emploi correspond au pourcentage d’actifs occupés dans la population en âge de travailler.
Les domaines d’études sont dérivés des domaines d’études et de formation de la CITE 2013 (CITE-F 2013). La liste de tous les domaines d’études cités dans ce rapport figure dans le Guide du lecteur.
Par inactifs, on entend les individus qui n’étaient ni occupés, ni au chômage (qui n’étaient pas à la recherche d’un emploi) durant la semaine de référence. Le taux d’inactivité correspond au pourcentage d’individus inactifs dans la population en âge de travailler (le nombre d’inactifs est divisé par le nombre total d’individus en âge de travailler).
Niveaux de formation : les niveaux de la CITE 2011 sont tous décrits dans le Guide du lecteur, au début du présent rapport.
Par chômeurs, on entend les individus qui, durant la semaine de référence, n’ont pas travaillé et ont activement cherché un emploi et étaient disponibles pour commencer à travailler. Le taux de chômage correspond au pourcentage de chômeurs dans la population active (c’est-à-dire le nombre de chômeurs divisé par la somme des actifs occupés et des chômeurs).
Par population en âge de travailler, on entend les individus âgés de 25 à 64 ans.
Méthodologie
Voir l’indicateur A1 pour des informations sur la méthodologie.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[7]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Voir l’indicateur A1 pour des informations sur les sources.
Les données infranationales de certains indicateurs sont disponibles dans la Base de données régionales de l’OCDE (OCDE, 2019[8]).
Remarque concernant les données fournies par Israël
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Références
[1] Arntz, M., T. Gregory et U. Zierahn (2016), « The risk of automation for jobs in OECD countries: A comparative analysis », Documents de travail de l’OCDE sur les questions sociales, l’emploi et les migrations, n° 189, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/5jlz9h56dvq7-en.
[2] Lane, M. et G. Conlon (2016), « The impact of literacy, numeracy and computer skills on earnings and employment outcomes », Documents de travail de l’OCDE sur l’éducation, n° 129, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/5jm2cv4t4gzs-en.
[3] OCDE (2019), Base de données de Regards sur l’éducation - Niveau de formation et situation au regard de l’emploi, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=EAG_NEAC.
[8] OCDE (2019), Base de données de statistiques régionales - Niveau d’éducation par groupe d’âge, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=REGION_EDUCAT.
[6] OCDE (2019), Base de données de statistiques régionales - Taux d’emploi par niveau d’éducation et groupe d’âge, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=REGION_EDUCAT.
[4] OCDE (2019), Benchmarking Higher Education System Performance, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/be5514d7-en.
[7] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[5] OCDE (2018), Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l’OCDE 2017: La transformation numérique, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/sti_scoreboard-2017-fr.
Tableaux de l’indicateur A3
Tableau A3.1 Taux d’emploi des adultes âgés de 25 à 64 ans, selon le niveau de formation (2018)
Tableau A3.2 Évolution des taux d’emploi des adultes âgés de 25 à 34 ans, selon le niveau de formation et le sexe (2008 et 2018)
Tableau A3.3 Taux d’emploi, de chômage et d’inactivité des adultes âgés de 25 à 34 ans, selon le niveau de formation (2018)
Tableau A3.4 Taux d’emploi des adultes diplômés de l’enseignement tertiaire, selon le domaine d’études (2018)
Tableau A3.5 Taux de chômage des adultes âgés de 25 à 64 ans, selon la durée de la période de chômage et le niveau de formation (2018)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2019. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne à l’adresse : http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
StatLink : https://doi.org/10.1787/888933980830