Les titulaires d’un doctorat représentent en moyenne 1.1 % des adultes âgés de 25 à 64 ans dans les pays de l’OCDE, mais ce pourcentage varie entre 0.1 % ou moins en Indonésie et au Mexique et plus de 3 % en Slovénie et en Suisse.
Les femmes tendent à être sous-représentées dans certains domaines d’études en doctorat, alors même qu’elles y sont surreprésentées en master. En 2017 dans les pays de l’OCDE, les femmes représentaient en moyenne 54 % des diplômés de master à l’issue de formations en rapport avec les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques, mais seulement 46 % des titulaires d’un doctorat dans ces domaines d’études.
Dans les pays de l’OCDE, les titulaires d’un doctorat jouissent sur le marché du travail d’un avantage relatif par rapport aux diplômés de master, qui varie entre 10 % en Finlande, en Hongrie et en Italie et 1 % en Islande et en Suède.
Regards sur l'éducation 2019
Indicateur B7. Quels sont le profil et les perspectives professionnelles des titulaires d’un doctorat ?
Faits marquants
Contexte
Le doctorat est le diplôme le plus élevé délivré par les universités. Les études qui y mènent jouent un rôle important dans le développement des innovations du futur, en formant les chercheurs nécessaires à l’avancement des connaissances et à l’exploration de nouveaux domaines de recherche pertinents pour l’économie et la société de demain. Les titulaires d’un doctorat sont à même de développer un ensemble unique de savoir-faire quantitatifs et qualitatifs en termes de méthodologie de recherche et d’analyse statistique, autant de connaissances utiles tant en milieu universitaire qu’en milieu industriel. Les docteurs sont très demandés sur le marché du travail et leur taux d’emploi demeure élevé, en moyenne, même en cas de dégradation de la conjoncture économique. Les docteurs bénéficient aussi de revenus relatifs élevés, en particulier ceux qui travaillent pour le secteur privé (Commission européenne, 2016[1]).
Ce constat a conduit de nombreux pays à engager des réformes visant à développer et soutenir les programmes de doctorat et les travaux de recherche post-doctorale, ce qui souligne le rôle crucial joué par les doctorants et les titulaires d’un doctorat en termes de croissance économique, d’innovation et de recherche scientifique. En raison de l’important investissement tant personnel que financier qui est requis, et du rôle central que jouent les titulaires d’un doctorat pour faire reculer les frontières du savoir, on a vu croître la volonté politique d’attirer de jeunes talents vers des carrières de recherche scientifique, d’assurer l’égalité d’accès entre hommes et femmes aux programmes de doctorat, et d’offrir des perspectives d’emploi prometteuses aux diplômés de ces programmes (OCDE, 2019[2]).
Autres faits marquants
En moyenne dans les pays de l’OCDE, l’âge médian des étudiants qui entament un doctorat est de 29 ans, et 60 % des nouveaux inscrits ont entre 26 et 37 ans.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 25 % des étudiants inscrits en doctorat sont en mobilité internationale. Dans certains pays, ces étudiants représentent la majorité des diplômés de ce niveau d’enseignement : au Luxembourg et en Suisse plus de la moitié des doctorants sont des étudiants en mobilité internationale.
Dans les pays de l’OCDE, les femmes titulaires d’un doctorat affichent un taux d’emploi supérieur de 5 % en moyenne par rapport à celui des diplômées de master, et l’écart atteint au moins 15 % en Grèce et en Hongrie. Par contraste, le taux d’emploi des hommes titulaires d’un doctorat est supérieur de 3 % en moyenne par rapport à celui des hommes titulaires d’un diplôme de master dans les pays de l’OCDE, et cet écart n’excède 8 % dans aucun pays membre ou partenaire de l’OCDE.
Analyse
Taux d’obtention d’un diplôme et taux d’accès en doctorat
Si les tendances actuelles se poursuivent, 2.3 % des jeunes adultes vivant aujourd’hui dans les pays de l’OCDE s’inscriront dans un programme de doctorat au cours de leur existence. Ce chiffre varie entre 4 % ou plus au Royaume-Uni et en Suisse – essentiellement en raison de la forte proportion d’étudiants en mobilité internationale accueillis par ces pays – et moins de 0.5 % en Arabie saoudite, au Chili, en Chine et en Colombie. Si les étudiants en mobilité internationale sont exclus, les pays qui enregistrent les taux d’accès les plus élevés en doctorat sont l’Allemagne (3.2 %), l’Espagne (3.1 %) et la Corée (3.0 %).
Les titulaires d’un doctorat ne représentent qu’un faible pourcentage de la population adulte. En 2018, 1.1 % seulement des adultes âgés 25 à 64 ans détenait un doctorat, en moyenne dans les pays de l’OCDE, bien que ce pourcentage varie entre moins de 0.1 % en Indonésie et au Mexique et plus de 3 % en Slovénie et en Suisse (voir le graphique B7.1). Malgré ces taux d’accès peu élevés, le nombre de docteurs a progressé. Entre 2013 et 2017, le nombre de titulaires d’un doctorat a augmenté d’environ 8 % dans les pays de l’OCDE, atteignant un total de 276 800 docteurs en 2017. Cette augmentation a été portée essentiellement par l’essor, durant cette période, du nombre des diplômés à l’issue d’un doctorat en Espagne, aux États-Unis et au Mexique. Les États-Unis demeurent le principal pourvoyeur de docteurs parmi les pays de l’OCDE, avec environ 71 000 diplômés en 2017, suivis par l’Allemagne et le Royaume-Uni (environ 28 000 diplômés dans chacun des deux pays).
Les doctorants tendent plus souvent à partir étudier à l’étranger que les autres étudiants suivant des formations tertiaires. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 22 % des étudiants inscrits en doctorat sont des étudiants étrangers ou en mobilité internationale, contre 13 % en master et 4 % en licence. Dans certains pays, les étudiants en mobilité internationale constituent la majorité des diplômés à l’issue d’un doctorat : ils représentent ainsi plus de la moitié des diplômés de ce niveau d’enseignement au Luxembourg et en Suisse (voir le graphique B7.2).
Attirer les doctorants les plus talentueux à travers le monde permet aux pays de se forger un rôle de premier plan dans la recherche et l’innovation ; certains pays ont donc adopté des politiques favorisant un environnement propice à la recherche et attractif pour de potentiels étudiants. Dans certains pays, comme l’Australie, l’Italie et la Suisse, les frais de scolarité sont moins élevés en doctorat qu’aux niveaux inférieurs d’enseignement (voir l’indicateur C5). D’autres pays attribuent aux doctorants un statut d’employé plutôt que d’étudiant, comme la Norvège ou la Suisse (Eurydice Report, 2017[3]). La langue d’enseignement joue également un rôle important auprès des étudiants lorsqu’ils sélectionnent l’établissement et le pays où ils souhaitent suivre un programme de doctorat. Les pays anglophones attirent un pourcentage plus important d’étudiants en mobilité internationale parmi les doctorants : ils représentent ainsi 40 % ou plus de l’effectif des titulaires d’un doctorat en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni. Quelques pays non anglophones, comme le Danemark, les Pays-Bas et la Suède proposent également de nombreux programmes dispensés en anglais afin d’attirer davantage de jeunes talents venant de l’étranger (Wächter et Maiworm, 2014[4]). Dans ces trois pays, le pourcentage de titulaires d’un doctorat en mobilité internationale en 2017 était supérieur à la moyenne de l’OCDE (voir le graphique B7.2).
Les perspectives de carrière et la disponibilité de sources de financement durables pour la recherche et le développement (R-D) jouent un rôle majeur dans le parcours des doctorants, tant durant leurs années d’études qu’après l’obtention de leur diplôme. Le budget consacré aux établissements d’enseignement supérieur est un bon indicateur de l’importance accordée par les pays à la R-D, et peut également donner une idée des possibilités de recherche futures. En 2015, les dépenses au titre de la recherche et du développement dans les établissements d’enseignement tertiaire représentaient en moyenne 0.5 % du PIB dans les pays de l’OCDE, mais dépassaient 0.8 % au Danemark, en Suède et en Suisse (OCDE, 2018[5]). Si dans la plupart des pays de l’OCDE, la R-D menée au sein des établissements d’enseignement tertiaire est principalement financée par le secteur public, certains systèmes sont également en mesure de mobiliser des fonds auprès du secteur des entreprises : c’est le cas de l’Allemagne (14 % du financement total) ou de la Corée (13 % du budget total). Dans ces pays, le financement des entreprises commerciales et industrielles représente au total plus de 60 % des dépenses intérieures brutes consacrées à la R-D (OCDE, 2019[2]). L’importante contribution financière des entreprises à la R-D met en évidence la volonté du secteur privé de soutenir la recherche de pointe et montre que les titulaires d’un doctorat pourront bénéficier d’un plus large éventail de possibilités de carrière dans la recherche, au-delà du milieu universitaire. Ces deux facteurs contribuent à l’attractivité des programmes de doctorat : les taux d’inscription en doctorat sont ainsi plus élevés en Allemagne et en Corée que dans les autres pays de l’OCDE.
Pyramide des âges des nouveaux inscrits en doctorat
Dans la plupart des pays, l’admission à un programme de doctorat se fait généralement sur la base d’un master ou d’un diplôme équivalent. Toutefois, dans quelques pays, comme en Australie et aux États-Unis, les étudiants peuvent s’inscrire en doctorat après une licence, à ceci près qu’en Australie une bonne mention (Classe I ou IIA) est également requise (OCDE, 2019[2]). L’âge médian d’entrée en doctorat est de 29 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE, et 60 % des nouveaux inscrits ont entre 26 à 37 ans. L’âge médian varie toutefois sensiblement entre les pays, allant de 26 ans en France et aux Pays-Bas à 35 ans en Colombie (voir le graphique B7.3).
L’âge d’entrée en doctorat dépend largement de l’âge auquel les étudiants entament leurs études tertiaires et de l’âge auquel ils obtiennent leur diplôme, mais aussi de la mesure dans laquelle ils sont susceptibles d’avoir commencé à travailler entre deux diplômes tertiaires. Dans les pays où les étudiants entament leurs études tertiaires à un âge relativement jeune, les étudiants tendent également à entamer plus tôt leur doctorat. C’est le cas en Belgique, en France, en Hongrie, en Italie, en Lituanie, aux Pays-Bas, en Pologne et au Royaume-Uni, où l’âge moyen d’entrée en licence et l’âge médian d’entrée en doctorat sont inférieurs à la moyenne de l’OCDE. De même, dans les pays où les étudiants sont plus âgés lorsqu’ils entament leur licence, comme en Australie, en Finlande, en Islande, en Israël, en Lettonie, en Norvège et en Nouvelle-Zélande, ces derniers tendent aussi à être plus âgés lorsqu’ils s’inscrivent en doctorat. Certains pays font toutefois figure d’exception : c’est le cas de la Corée, de l'Espagne de la Grèce, du Mexique et du Portugal où les étudiants s’inscrivent pour la première fois en licence à l’âge de 21 ans, voire plus jeunes, mais où ceux qui poursuivent leurs études en doctorat tendent à s’y inscrire à 30 ans ou plus. Il est possible que les étudiants de ces pays estiment utile de se donner d’abord la possibilité d’exercer un emploi, afin d’acquérir de l’expérience dans l‘industrie ou dans un secteur d’activité particulier, qu’ils pourront ensuite valoriser dans leur travail de recherche lors du doctorat. Par contraste, les jeunes qui entament pour la première fois des études tertiaires en licence au Danemark, en Estonie ou en Suisse sont parmi les plus âgés des pays de l’OCDE, mais l’âge médian d’entrée en doctorat y est inférieur à la moyenne de 29 ans de l’OCDE. Ce constat peut s’expliquer par la prévalence plus élevée des premières formations de type long dans certains de ces pays (en Estonie et en Suède), ou par la forte proportion d’étudiants en mobilité internationale parmi l’effectif de doctorants, qui sont souvent plus jeunes que les ressortissants nationaux.
La pyramide d’âge des nouveaux inscrits en doctorat donne une idée de la diversité des âges à l’inscription par rapport à la valeur médiane. Dans certains pays, la pyramide d’âge est très proche de l’âge médian, ce qui signifie que les différences d’âge entre doctorants sont relativement faibles. C’est le cas de l’Allemagne et des Pays-Bas, où la différence entre les groupes d’âge du 80e et du 20e percentile est de moins de 6 ans. Dans d’autres pays, l’âge est beaucoup moins uniforme chez les nouveaux inscrits en doctorat. En Corée, en Islande et au Portugal, par exemple, les nouveaux inscrits du 80e percentile ont au moins 17 ans de plus que ceux du 20e percentile. L’âge médian est toutefois plus proche du 20e percentile dans les pays de l’OCDE, signe de l’asymétrie de la pyramide d’âge qui penche davantage du côté des plus jeunes (voir le graphique B7.3).
Domaines d’études des doctorants
On attend des étudiants inscrits en doctorat qu’ils contribuent à l’avancée et à l’élargissement du socle de connaissances dans le domaine d’études qu’ils ont choisi. Par comparaison avec les niveaux inférieurs d’enseignement, les doctorants tendent à se spécialiser de manière bien plus pointue dans les domaines d’études liés à la science et à la technologie. Les grands domaines d’études qui regroupent les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques attirent le pourcentage de doctorants le plus élevé, soit 23 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Viennent ensuite les domaines de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction, et les domaines de la santé et la protection sociale, choisis dans l’un et l’autre cas par 17 % des doctorants (voir le tableau B7.2). Par contraste, seulement 10 % des doctorants optent pour le commerce, l’administration et le droit, qui sont pourtant les domaines les plus prisés par les diplômés de licence.
Des écarts importants s’observent entre les pays dans la répartition des domaines d’études des doctorants. En moyenne dans les pays de l’OCDE, la plupart des docteurs sont titulaires d’un diplôme en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques, mais le pourcentage de ces diplômés est quasi nul en Colombie alors qu’il atteint 43 % en France. Les domaines de la santé et de la protection sociale sont courants au Danemark, au Japon, en Norvège et aux Pays-Bas, où ils attirent plus de 30 % des doctorants. Au Canada, 18 % des doctorants obtiennent leur diplôme en sciences sociales, en journalisme et en information, mais le pourcentage de doctorants dans ces domaines d’études ne dépasse pas les 13 % dans trois quarts des pays dont les données sont disponibles. Enfin, au Luxembourg, plus de 22 % des doctorants obtiennent leur diplôme en technologies de l’information et de la communication (TIC), contre seulement 4 % en moyenne dans les pays de l’OCDE (voir le tableau B7.2).
Le choix du domaine d’études constitue un facteur déterminant pour les étudiants qui décident d’aller entamer un doctorat à l’étranger. Certains pays consacrent davantage de ressources à la recherche dans des domaines spécifiques, ce qui leur permet de jouir d’une importante reconnaissance internationale. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, la répartition des domaines choisis par les doctorants en mobilité internationale reflète les choix de l’ensemble des doctorants, mais certains domaines d’études font figure d’exception. L’ingénierie, les industries de transformation et la construction attirent 22 % des doctorants en mobilité internationale, contre 17 % en moyenne pour l’ensemble des doctorants dans ce domaine. Des différences frappantes s’observent également au sein des pays, mettant en évidence des spécialisations potentielles et soulignant le caractère attractif de certains pays pour la recherche dans un domaine d’études donné. Au Chili et aux États-Unis par exemple, le pourcentage de doctorants dans les domaines de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction est deux fois plus élevé chez les étudiants en mobilité internationale que chez les ressortissants nationaux. En Islande, 65 % des doctorants en mobilité internationale étudient les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques, contre 34 % de l’ensemble des doctorants (voir le tableau B7.2).
Répartition des titulaires d'un doctorat selon le sexe
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes en licence et en master, mais elles demeurent légèrement sous-représentées en doctorat. En 2017, on comptait 47 % de femmes parmi l’effectif des titulaires d’un doctorat, soit une augmentation de 4 % par rapport à 2005. La parité entre les sexes (lorsque les femmes représentent entre 48 et 52 % de l’ensemble des diplômés) ne s’observe que dans moins d’un tiers des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles. En outre, des différences de parité marquées s’observent entre les pays : en 2017, les femmes représentaient plus de 60 % des titulaires d’un doctorat en Islande et en Lettonie, mais moins de 40 % de l’effectif des docteurs en Arabie saoudite, en Corée, en Indonésie, au Japon et République populaire de Chine.
Compte tenu du pourcentage élevé d’étudiants en mobilité internationale dans les programmes de doctorat, le degré de parité des titulaires d’un doctorat peut également être affecté par les caractéristiques de ce groupe d’arrivants qui, à ce niveau d’enseignement, est majoritairement composé d’hommes. En 2017, les femmes représentaient seulement 40 % de l’effectif des doctorants en mobilité internationale, contre 53 % en moyenne des ressortissants nationaux à ce niveau d’enseignement dans les pays de l’OCDE. Les différences entre le pourcentage de doctorantes en mobilité internationale et le pourcentage de ressortissantes nationales inscrites en doctorat dépassent les 30 points de pourcentage en Islande, en Lettonie et en Lituanie – résultat d’un pourcentage élevé de femmes parmi les ressortissants nationaux inscrits en doctorat et d’un faible pourcentage de femmes parmi les doctorants en mobilité internationale. En Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et en Suisse, où 45 % des doctorants sont des étudiants en mobilité internationale, la différence de pourcentage entre les ressortissantes nationales et les doctorantes en mobilité internationale est bien moins marquée et ne dépasse pas les 10 points de pourcentage.
Les différences de parité sont plus marquées lorsque l’on analyse les tendances en matière d’obtention d’un diplôme selon les domaines d’études. Les femmes tendent à être sous-représentées en doctorat, même dans les domaines d’études où elles sont surreprésentées en master. En 2017, les femmes représentaient 54 % des diplômés de master en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques, mais seulement 46 % des titulaires d’un doctorat dans ce domaine, en moyenne, dans les pays de l’OCDE (voir le graphique B7.4). Une tendance similaire s’observe chez les étudiantes en commerce, en administration et en droit. Dans d’autres domaines, comme l’éducation, la santé et la protection sociale, ou les sciences sociales, les lettres et les arts, le pourcentage de femmes parmi l’effectif d’étudiants diminue entre le master et le doctorat, mais les femmes continuent de représenter la majorité des récents titulaires d’un doctorat. Par contraste, les femmes sont sous-représentées en master dans les domaines de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction, mais leur pourcentage dans ces domaines reste à un niveau très similaire parmi les titulaires d’un doctorat (voir le tableau B7.1).
Au-delà de ces tendances générales, de fortes variations s’observent entre les pays. La diminution la plus marquée du pourcentage d’étudiantes en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques, s’observe en Arabie saoudite, en Corée, au Danemark, en Inde, en Pologne, en République tchèque et en Slovénie, où le pourcentage de diplômées chute de 15 points de pourcentage entre le master et le doctorat. Si la parité entre les sexes des doctorants s’en trouve améliorée en Pologne et en Slovénie (car les femmes sont largement surreprésentées parmi l’effectif d’étudiants en master), cela génère également un défaut de parité accru, au désavantage des femmes, en Corée et au Danemark (voir le graphique B7.4).
Des tendances légèrement différentes s’observent dans les domaines de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction, même si en moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de femmes parmi les diplômés n’évolue pas entre le master et le doctorat. Dans ces domaines d’études, près de la moitié des pays membres et partenaires de l’OCDE ont fait progresser la parité entre les sexes en doctorat par rapport au master. Ces progrès sont particulièrement frappants en Israël et en Lettonie, où le pourcentage de femmes diplômées a augmenté respectivement de 12 et de 20 points de pourcentage entre le master et le doctorat. Par contraste, dans les domaines de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction, le pourcentage de femmes a diminué d'au moins 10 points de pourcentage entre ces deux niveaux d’enseignement en Afrique du Sud, en Colombie, en Islande, en Inde, en Nouvelle-Zélande et en République tchèque (voir le tableau B7.1).
Le pourcentage moins élevé de femmes dans les domaines scientifiques se reflète dans leur contribution aux résultats de la recherche et de l’innovation. Les femmes ne représentent que 22 % des auteurs de publications scientifiques, et le pourcentage de brevets déposés par des femmes varie entre 4 % en Autriche et plus de 15 % au Portugal (OCDE, 2018[6]). Ce constat a incité certains pays à prendre des mesures politiques pour promouvoir le rôle des femmes dans le domaine des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) et, plus généralement, dans la recherche scientifique. L’Union européenne (UE) a adopté la Charte européenne et le code de conduite du chercheur qui mettent l’accent sur la parité entre les sexes pour toutes les catégories de personnel (Commission européenne, 2016[7]). En outre, le programme de recherche « Horizon 2020 » inclut la parité entre les sexes dans la recherche et l’innovation et, entre autres objectifs, vise à renforcer, dans les pays membres de l’UE, la présence et la progression des femmes dans le domaine des STIM. Certains pays ont mis en œuvre des incitations financières et des dispositifs de soutien pour favoriser l’accès d’un plus grand nombre de femmes à des domaines d’études scientifiques. Aux États-Unis, par exemple, la National Science Foundation octroie des bourses afin de soutenir le programme ADVANCE, qui vise à accroître l’accès des femmes à des carrières universitaires en sciences et en ingénierie ainsi qu’à améliorer leurs perspectives professionnelles dans ces carrières. En Corée, un fonds spécifique sert à financer les recherches menées par des équipes d’étudiantes sur des thèmes liés à l’architecture, à l’étude des matériaux et des machines, ou à l’informatique (Borgonovi et al., 2018[8])
Situation sur le marché du travail des titulaires d’un doctorat
Pour les étudiants, la perspective d’opportunités professionnelles prometteuses peut constituer une incitation à s’inscrire dans un programme de doctorat et à y poursuivre leurs études jusqu’à obtenir leur diplôme ; c’est aussi un facteur essentiel d’évaluation de l’attractivité des différents programmes de doctorats pour les candidats potentiels. Les titulaires d’un doctorat disposent d’une large gamme de possibilités d’emploi, le plus souvent en dehors des établissements d’enseignement supérieur (voir l’indicateur A3).
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, ce sont les titulaires d’un doctorat âgés de 25 à 64 ans qui affichent le taux d’emploi le plus élevé, tous niveaux d’enseignement confondus : 92 % des docteurs ont un emploi, contre 88 % pour les titulaires d’un master. L’avantage sur le marché du travail dont bénéficient les docteurs par rapport aux titulaires d’un master varie toutefois d’un pays à l’autre, entre 10 % en Finlande, en Hongrie et en Italie et 1 % en Islande et en Suède (voir le tableau B7.3).
Les docteurs les plus jeunes, soit ceux qui ont entre 25 et 34 ans, ont également de bonnes perspectives professionnelles, bien que leur taux d’emploi tende à être inférieur à celui des docteurs âgés de 25 à 64 ans, et que leur avantage relatif sur le marché du travail par rapport à leurs homologues titulaires d’un master tende à être plus variable (voir l’indicateur A3).
Les titulaires d’un doctorat, hommes ou femmes, bénéficient d’un taux d’emploi supérieur à celui des titulaires d’un master, et les différences entre les sexes s’atténuent avec l’élévation du niveau de formation. En moyenne dans les pays de l’OCDE, le taux d’emploi des hommes âgés de 25 à 64 ans et titulaires d’un doctorat est supérieur de 5 points de pourcentage à celui des femmes du même âge diplômées du même niveau d’enseignement. Parmi les titulaires d’un master, l’avantage des hommes sur le marché du travail s’élève à 6 points de pourcentage (voir le tableau B7.3). Toutefois, certains pays affichent des différences de taux d’emploi faibles ou non significatives entre titulaires d’un master et titulaires d’un doctorat, et la prudence est de mise lors de l’interprétation de ces résultats.
L’atténuation des différences entre les sexes en matière d’emploi parmi les titulaires d’un doctorat s’explique par le fait que le taux d’emploi des femmes augmente davantage que celui des hommes à ce niveau d’enseignement. Alors que parmi les titulaires d’un master le taux d’emploi des femmes est inférieur à celui des hommes dans tous les pays de l’OCDE, la situation tend à évoluer en doctorat. Les femmes titulaires d’un doctorat ont un taux d’emploi supérieur à celui de leurs homologues masculins en Australie, en Belgique, en Grèce, au Portugal et en Suède. Dans de nombreux autres pays, le fait d’avoir un doctorat plutôt qu’un master se traduit par une augmentation du taux d’emploi plus importante chez les femmes que chez les hommes. Dans les pays de l’OCDE, les femmes titulaires d’un doctorat affichent un taux d’emploi supérieur de 5 % en moyenne par rapport à celui des diplômées de master, et l’écart atteint au moins 15 % en Grèce et en Hongrie. Par contraste, les hommes titulaires d’un doctorat affichent un taux d’emploi supérieur de 3 %, en moyenne, à celui des diplômés de master dans les pays de l’OCDE, et cet avantage ne dépasse les 8 % dans aucun des pays membres ou partenaires de l’OCDE (voir le graphique B7.5).
Dans certains pays, les adultes titulaires d’un doctorat continuent d’afficher un taux d’emploi inférieur à celui des titulaires d’un master : c’est le cas pour les femmes en Estonie et en Norvège, et pour les hommes en Australie, en Norvège et en Suède.
Tout comme la probabilité de trouver un emploi, les perspectives de carrière et le niveau de salaire attendu sont autant d’éléments que les étudiants prennent en compte lorsqu’ils décident d’entamer un programme de doctorat et de faire carrière dans la recherche. Les débouchés sur le marché du travail des titulaires d’un doctorat peuvent être multiples, allant de l’enseignement supérieur, au commerce et à l’industrie, en passant par l’administration publique et les professions libérales (voir l’encadré A3.1 dans l’indicateur A3).
Si l’enseignement supérieur a longtemps constitué le principal débouché des titulaires d’un doctorat, nombre d’entre eux se tournent aujourd’hui vers le commerce et l’industrie, qui leur offrent des emplois généralement mieux rémunérés. En Corée, aux États-Unis, en Israël et au Japon, le secteur du commerce emploie le pourcentage le plus important de chercheurs (plus de 70 %) (OCDE, 2018[6]). Les opportunités offertes dans les différents domaines d’études peuvent toutefois être inégales, reflétant les variations de la demande en compétences et en savoirs spécialisés sur le marché du travail. Par exemple, dans de nombreux pays, la rémunération des docteurs dans les domaines de l’agriculture et des sciences humaines est inférieure au revenu médian de l’ensemble des titulaires d’un doctorat, tandis que les docteurs en médecine et en sciences de la santé tendent à bénéficier d’une rémunération supérieure au revenu médian (Auriol, Misu et Freeman, 2013[9])
Définitions
Le doctorat correspond au niveau 8 de la CITE 2011, qui désigne les programmes de recherche de haut niveau donnant directement lieu à la délivrance d’un titre équivalent à un doctorat. Ces formations correspondent en théorie à trois années d’études à temps plein dans la plupart des pays (soit un total cumulé d’au moins sept années d’études à temps plein dans l’enseignement tertiaire), mais elles durent généralement plus longtemps. Les programmes de ce niveau de la CITE sont consacrés à des études approfondies et à des travaux de recherche originaux, et sont généralement proposés par des établissements d’enseignement tertiaire axés sur la recherche, comme les universités. Les programmes de doctorat existent aussi bien dans des domaines académiques que professionnels (OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l'UNESCO, 2016[10]).
Le terme doctorant désigne tout individu poursuivant des études donnant lieu à la délivrance d’un doctorat, quel que soit son statut légal dans le pays d’études (étudiant ou employé).
Les titulaires d’un doctorat sont des adultes âgés de 25 à 64 ans ayant obtenu un diplôme de docteur.
Les individus diplômés sont ceux qui ont obtenu leur diplôme durant l'année de référence. Ils peuvent être soit titulaires d’un premier diplôme, soit titulaires de plusieurs diplômes. Par titulaires d’un premier diplôme, on entend les individus diplômés pour la première fois du niveau d’enseignement considéré, tandis que les titulaires de plusieurs diplômes peuvent avoir déjà obtenu précédemment un diplôme du même niveau d’enseignement.
Les étudiants en mobilité internationale sont ceux qui ont quitté leur pays d’origine pour se rendre dans un autre pays dans l’intention d’y suivre des études. Les étudiants en mobilité internationale qui s’inscrivent pour la première fois dans une formation sont souvent considérés comme de nouveaux inscrits dans ce pays.
L’âge moyen des étudiants est calculé à la date du 1er janvier dans les pays où l’année académique débute au deuxième semestre de l’année civile et à la date du 1er juillet dans ceux où elle débute au premier semestre. Par voie de conséquence, l’âge moyen des titulaires d’un premier diplôme peut être sous-estimé de six mois.
Méthodologie
Voir la section « Méthodologie » des indicateurs A1, A3 et B4.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[11]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Voir les indicateurs A1 et A3 pour des informations sur les sources des données sur le niveau de formation et l'emploi.
Les données sur les nouveaux inscrits et les diplômés se rapportent à l’année académique 2016/17 et proviennent de l’exercice UNESCO-ISU/OCDE/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2018 (pour plus de précisions, voir l’annexe 3, https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Remarque concernant les données fournies par Israël
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Références
[9] Auriol, L., M. Misu et R. Freeman (2013), « Careers of doctorate holders: Analysis of labour market and mobility indicators », Documents de travail de l’OCDE sur la science, la technologie et l’industrie, n° 2013/04, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/5kmh8phxvvf5-en.
[8] Borgonovi, F. et al. (2018), Empowering Women in the Digital Age; Where Do We Stand?, OCDE, Paris, https://www.oecd.org/social/empowering-women-in-the-digital-age-brochure.pdf (consulté le 30 août 2018).
[7] Commission européenne (2016), PEGASUS - Giving Wings to the Career of Experienced Researchers, Commission européenne, Bruxelles, https://cordis.europa.eu/result/rcn/191992_en.html (consulté le 23 mai 2018).
[1] Commission européenne (2016), She Figures 2015, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg, http://dx.doi.org/10.2777/064694.
[3] Eurydice Report (dir. pub.) (2017), Modernisation of Higher Education in Europe: Academic Staff – 2017, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg, https://publications.europa.eu/en/publication-detail/-/publication/40f84414-683f-11e7-b2f2-01aa75ed71a1/language-en (consulté le 18 octobre 2018).
[2] OCDE (2019), Benchmarking Higher Education System Performance, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/be5514d7-en.
[11] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018: Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[6] OCDE (2018), Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l’OCDE 2017: La transformation numérique, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/sti_scoreboard-2017-fr.
[5] OCDE (2018), Statistiques de l’OCDE de la science et technologie et de la R-D, https://doi.org/10.1787/strd-data-fr.
[10] OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l’UNESCO (2016), Guide opérationnel CITE 2011: Directives pour la classification des programmes éducatifs nationaux et des certifications correspondantes, Institut de statistique de l’UNESCO, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264248823-fr.
[4] Wächter, B. et F. Maiworm (2014), « English-taught programmes in European higher education », ACA Papers on International Cooperation in Education, http://www.aca-secretariat.be/fileadmin/aca_docs/images/members/ACA-2015_English_Taught_01.pdf (consulté le 28 mai 2019).
Tableaux de l’indicateur B7
Tableau B7.1 Profil des diplômés à l'issue d'un doctorat (2017)
Tableau B7.2 Répartition des diplômés à l'issue d'un doctorat, selon le domaine d’études (2017)
Tableau B7.3 Niveau de formation et taux d’emploi des adultes âgés de 25 à 64 ans titulaires d'un master ou d'un doctorat (2018)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2019. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne à l’adresse : http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-fr. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
StatLink : https://doi.org/10.1787/888933981039