D’après la réglementation ou les accords en vigueur dans les pays et économies de l’OCDE, les enseignants dans les établissements publics, donnent, en moyenne et par an, 1 024 heures de cours dans l’enseignement préprimaire, 783 heures de cours dans l’enseignement primaire, 709 heures de cours dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (filière générale) et 667 heures de cours dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale).
Dans la majorité des pays dont les données sont disponibles, le temps d’enseignement statutaire dans l’enseignement primaire, le premier cycle de l’enseignement secondaire et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les établissements publics est resté largement inchangé entre 2000 et 2018. Toutefois, dans quelques pays, le temps d’enseignement a varié de 10 % ou plus dans un ou plusieurs niveaux d'enseignement durant cette période.
La plupart des pays fixent un nombre d’heures par an pendant lesquelles les enseignants sont légalement tenus de travailler, tant pour effectuer leurs tâches d’enseignement que pour d’autres activités. Certains pays règlementent le nombre d’heures déterminé que les enseignants doivent passer dans leur établissement, tandis que d’autres établissent le temps de travail total des enseignants, qui comprend à la fois le temps de présence à l’école et le temps passé ailleurs.
Regards sur l'éducation 2019
Indicateur D4. Quel est le temps de travail des enseignants ?
Faits marquants
Contexte
Bien que le temps de travail et le temps d’enseignement réglementaires ne déterminent qu’en partie la charge de travail des enseignants, ils permettent de mieux comparer les exigences des pays envers leurs enseignants. Le nombre d’heures de cours et l’importance des activités autres que l’enseignement peuvent également être déterminants pour l’attractivité du métier d’enseignant. Combiné avec le salaire des enseignants (voir l’indicateur D3) et la taille moyenne des classes (voir l’indicateur D2), cet indicateur décrit plusieurs aspects essentiels de la vie professionnelle des enseignants.
La part du temps de travail statutaire consacrée à l’enseignement permet d’évaluer le temps réservé à d’autres activités, comme la préparation des cours, la correction des copies, la formation continue et les réunions de travail. Si les enseignants doivent passer une plus grande partie de leur temps de travail statutaire à donner cours, il est possible qu’ils aient moins de temps à consacrer à la préparation des leçons et à l’évaluation des élèves, par rapport au nombre d’heures fixé par la réglementation. Cela peut également indiquer que les enseignants doivent effectuer ces tâches pendant leur temps libre et donc travailler davantage que ce que prévoit leur temps de travail statutaire.
Comme la taille des classes et le taux d’encadrement (voir l’indicateur D2), le temps d’instruction des élèves (voir l’indicateur D1) et le salaire des enseignants (voir l’indicateur D3), le temps que les enseignants passent à enseigner a un impact sur le budget que les pays doivent consacrer à l’éducation (voir l’indicateur C7).
Autres faits marquants
Le nombre d’heures de cours par an qu’est tenu de donner un enseignant type dans un établissement public varie considérablement selon les pays de l’OCDE, et ce, aux niveaux d’enseignement préprimaire, primaire et secondaire. Il tend en outre à diminuer avec l’élévation du niveau d’enseignement.
Dans l’enseignement préprimaire, le temps d’enseignement prévu dans les établissements publics varie davantage entre les pays qu’à tout autre niveau d’enseignement. Dans les pays et économies de l’OCDE, le temps d’enseignement statutaire dans les établissements publics d’enseignement préprimaire est, en moyenne, de 1 024 heures de cours par an. Il varie entre 519 heures d’enseignement au Mexique et 1 755 heures en Allemagne.
Les enseignants en poste dans l’enseignement primaire doivent donner, en moyenne, 783 heures de cours par an dans les pays et économies de l’OCDE. Ils en donnent 590 heures ou moins en Estonie, en Fédération de Russie et en Pologne, mais plus de 1 050 au Chili et au Costa Rica.
Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (filière générale), les enseignants donnent, en moyenne dans les pays et économies de l’OCDE, 709 heures de cours par an dans les établissements publics. Ce nombre varie entre 481 heures en Pologne et plus de 1 050 heures au Chili et au Costa Rica.
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale), les enseignants donnent, en moyenne dans les pays et économies de l’OCDE, 667 heures de cours par an dans les établissements publics. Ils en donnent 405 au Danemark, mais plus de 1 050 au Chili et au Costa Rica.
Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, 43 % du temps de travail des enseignants est consacré à l’enseignement proprement dit. Ce pourcentage va de 35 % ou moins en Autriche, en Corée, en Islande, au Japon, en Pologne et en Turquie, à 63 % en Écosse (Royaume-Uni).
Analyse
Temps d’enseignement
Le nombre d’heures de cours par an que doit légalement donner un enseignant travaillant à plein temps dans un établissement public varie sensiblement selon les pays, et ce, dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire (pour plus d’informations sur les variations infranationales du temps d’enseignement, voir l’encadré D4.1). Le fait que le temps d’enseignement soit réglementé et/ou signalé différemment selon les pays peut aussi expliquer en partie les variations du temps d’enseignement statutaire entre les pays (voir l’encadré D4.2).
Dans l’enseignement préprimaire, le temps d’enseignement statutaire dans les établissements publics varie davantage entre les pays qu’à tout autre niveau d’enseignement, dans les pays et économies dont les données sont disponibles. Le nombre de jours de cours est compris entre 159 jours en Communauté flamande de Belgique et 225 jours en Allemagne, en Islande et en Norvège. Les enseignants donnent entre 519 heures de cours par an au Mexique et 1 755 en Allemagne. En moyenne, dans les pays et économies de l’OCDE, les enseignants en poste à ce niveau d’enseignement sont tenus de donner 1 024 heures de cours par an, réparties sur 40 semaines ou 195 jours de cours (voir le tableau D4.1a et le graphique D4.2).
Encadré D4.1. Temps de travail et temps d’enseignement au niveau infranational
Des différences s’observent entre les régions en ce qui concerne le temps d’enseignement statutaire et le temps de travail des enseignants dans les quatre pays (la Belgique, le Canada, la Corée et le Royaume-Uni) qui ont fourni des données infranationales. En 2018, le nombre de semaines d’enseignement (dans l’enseignement préprimaire, primaire, ainsi que le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire) variait selon les régions dans deux de ces pays : d’une semaine en Belgique (de 36 à 37 semaines) et de deux semaines au Canada (de 36 à 38 semaines). En Corée et au Royaume-Uni, le nombre de semaines d'enseignement était identique dans toutes les entités infranationales. Toutefois, les données globales relatives au nombre de semaines d'enseignement occultent des écarts du temps d’enseignement en termes de nombre de jours ou d’heures d’enseignement au niveau infranational.
Les schémas de variations infranationales diffèrent entre les pays à l’étude. En Belgique, le nombre de jours d’enseignement varie bien plus (en valeur relative) entre les Communautés flamande et française que le nombre d’heures d’enseignement (sauf dans la filière professionnelle du deuxième cycle du secondaire). Par exemple, dans la filière générale du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le nombre de jours d’enseignement est 12 % plus élevé en Communauté française qu’en Communauté flamande (179 jours contre 160 jours), en raison de différences entre les réglementations définissant le nombre de journées d'école, tandis que le nombre d’heures d’enseignement varie de 4 % entre les deux communautés (622 heures en Communauté flamande contre 596 heures en Communauté française). Par contraste, le nombre de jours d’enseignement dans l’enseignement primaire et secondaire varie de 6 % entre les différents territoires/provinces au Canada (entre 180 jours et 190 jours), mais le nombre d’heures d’enseignement varie bien davantage entre les entités infranationales. Dans l'enseignement primaire, la région où les enseignants donnent le plus d'heures de cours enregistre un temps d'enseignement 29 % plus élevé que la région où les enseignants donnent le moins d'heures de cours (905 heures contre 700 heures). L’écart entre ces régions est de 58 % dans la filière générale du premier cycle de l'enseignement secondaire (971 heures contre 615 heures), et de 52 % dans la filière générale du deuxième cycle de l'enseignement secondaire (934 heures contre 615 heures). En Corée, les entités infranationales ne présentent aucune différence en termes de nombre de jours de cours, mais le nombre d'heures de cours dans la filière générale varie de 8 % dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire (passant de 522 à 564 heures) et de 24 % dans le premier cycle de l'enseignement secondaire (passant de 454 à 561 heures).
Toutefois la prudence est de mise lors de la comparaison des données au niveau infranational, compte tenu des potentielles différences de réglementation entre les pays et entre les régions au sein même des pays, ainsi que de la façon dont les données sont communiquées pour les différentes entités infranationales. À titre d’exemple, les entités infranationales de Belgique rendent compte du temps d’enseignement typique des enseignants, tandis que les différentes entités infranationales du Canada rendent compte du temps d’enseignement maximal ou d’une estimation du temps d’enseignement (pour de plus amples informations sur les potentielles différences liées à la façon dont les données sont communiquées, voir l’encadré D4.2).
Source : Base de données de Regards sur l'éducation, http://stats.oecd.org.
Dans les établissements publics d’enseignement primaire, les enseignants sont tenus de donner 783 heures de cours par an, en moyenne. Dans la plupart des pays dont les données sont disponibles, le temps d’enseignement quotidien varie entre trois et six heures, la moyenne de l'OCDE s'élevant à plus de quatre heures par jour. La répartition du temps d’enseignement au cours de l’année varie selon les pays. Au Costa Rica, par exemple, les enseignants doivent donner 1 188 heures de cours par an dans l’enseignement primaire, soit 160 heures de plus qu'en Lettonie. Toutefois, comme le nombre de jours de cours au Costa Rica est plus élevé qu'en Lettonie (198 jours contre 170 jours), les enseignants de ces deux pays donnent en moyenne six heures de cours par jour (voir le tableau D4.1a).
Dans les pays de l’OCDE, les enseignants en poste dans la filière générale donnent, en moyenne, 709 heures de cours par an dans les établissements publics du premier cycle de l’enseignement secondaire. Le temps annuel d’enseignement va de moins de 600 heures de cours en Corée, en Fédération de Russie, en Finlande, en Pologne et en Turquie à plus de 1 000 heures au Chili, au Costa Rica, en Lettonie et au Mexique. Cependant, les heures rapportées pour la Corée et la Finlande correspondent au nombre d'heures de cours minimum que les enseignants doivent donner (voir l'encadré D4.2) ; en Pologne, à la demande du chef d’établissement, les enseignants peuvent être contraints de donner jusqu’à 25 % de leurs heures de cours statutaires à titre d’heures supplémentaires (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire).
Dans la filière générale du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants qui enseignent dans des établissements publics donnent, en moyenne, 667 heures de cours par an. Le temps d’enseignement annuel varie de moins de 500 heures au Danemark, en Fédération de Russie, en Islande, en Pologne et en Turquie à plus de 1 000 heures au Chili, au Costa Rica et en Lettonie. Les heures rapportées pour le Chili correspondent toutefois au temps de travail maximal que les enseignants sont tenus d’enseigner et non à leur temps d’enseignement typique (voir l’encadré D4.2). En moyenne, les enseignants donnent au plus trois heures de cours par jour en Corée, en Finlande, en Islande, au Japon, en Norvège, en Pologne, en République slovaque, en Slovénie et en Turquie, mais en donnent plus de six au Costa Rica et en Lettonie (voir le tableau D4.1).
Variation du nombre d’heures de cours, selon le niveau d’enseignement
Le temps d’enseignement a tendance à diminuer avec le niveau d’enseignement. Dans la plupart des pays, le temps d’enseignement statutaire est plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale). Échappent à ce constat le Chili et l’Écosse (Royaume-Uni) – où le temps d’enseignement que les enseignants sont tenus de donner est identique à tous les niveaux d’enseignement – et la Colombie, le Costa Rica, la Lituanie et le Mexique, où les enseignants en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire doivent donner plus d’heures de cours que ceux en poste dans l’enseignement préprimaire (voir le tableau D4.1a et le graphique D4.2).
C’est entre l’enseignement préprimaire et l’enseignement primaire que le nombre légal d’heures de cours varie le plus. En moyenne, les enseignants en poste dans l’enseignement préprimaire sont tenus de donner près de 31 % d’heures de cours de plus que ceux en poste dans l’enseignement primaire. En Allemagne, en Estonie, en Hongrie, en Islande, en République tchèque et en Slovénie, le temps d’enseignement annuel des enseignants en poste dans l’enseignement préprimaire représente au moins le double de celui des enseignants en poste dans l’enseignement primaire (voir le tableau D4.1a).
En Autriche, en Corée, en France, au Portugal et en Turquie, les enseignants donnent au moins 25 % d’heures de cours de plus par an dans l’enseignement primaire que dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, tandis qu’ils donnent le même nombre d’heures de cours par an à ces deux niveaux d’enseignement au Chili, en Écosse (Royaume-Uni), en Hongrie, en Islande, en Lettonie, en République tchèque et en Slovénie. Le nombre d’heures de cours est légèrement plus élevé dans le premier cycle de l’enseignement secondaire que dans l’enseignement primaire au Costa Rica, en Estonie et en Lituanie, et beaucoup plus élevé au Mexique (voir le tableau D4.1a).
Dans la plupart des pays, le nombre d’heures de cours par an est similaire dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Toutefois, en Islande, en Norvège et en Suisse, les enseignants donnent au moins 20 % d’heures de cours de plus par an dans le premier cycle de l’enseignement secondaire que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le tableau D4.1a).
Variation du nombre d’heures de cours, selon la filière d'enseignement
Dans la plupart des pays, le temps d’enseignement statutaire ne varie pas entre la filière générale et la filière professionnelle. Si l’on se penche plus particulièrement sur le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, qui dans la plupart des pays comprend à la fois des formations en filière générale et en filière professionnelle, il en ressort que le temps d’enseignement est similaire dans les deux filières dans près de deux tiers des pays dont les données sont disponibles. Toutefois, le temps d’enseignement est au moins 15 % plus élevé en filière professionnelle qu’en filière générale en Finlande, en Lettonie et en Suisse, et au moins 40 % plus élevé en Communauté flamande de Belgique (pour les cours pratiques dispensés dans le cadre des formations en filière professionnelle) et au Danemark. Le Canada et le Mexique sont les seuls pays où le temps d’enseignement est nettement moins élevé (d’au moins 15 %) en filière professionnelle qu’en filière générale (voir le graphique D4.3).
Temps réel d’enseignement
Le temps d’enseignement statutaire communiqué par la plupart des pays et mentionné dans cet indicateur correspond au nombre d’heures de cours tel qu’il est fixé par la réglementation. Toutefois, le nombre d’heures de cours données par les enseignants peut différer du temps fixé par la réglementation, notamment en raison des heures supplémentaires prestées. Le temps réel d’enseignement correspond au nombre d’heures de cours qu’un enseignant travaillant à temps plein donne par an à un groupe ou à une classe d’élèves, et tient compte des heures supplémentaires. Il dresse donc un tableau exhaustif de la charge réelle d’enseignement incombant aux enseignants. Cependant, le temps réel d'enseignement ne tient pas compte du fait qu'une part du temps de travail des enseignants est consacrée à d’autres activités que l'enseignement, notamment le maintien de la discipline et les tâches administratives. En moyenne, dans les pays de l’OCDE ayant participé à l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS), les enseignants du premier cycle de l'enseignement secondaire ont déclaré que l'apprentissage et l'enseignement représentaient 78 % du temps passé en classe en 2018 (OCDE, 2019[1]).
Seuls quelques pays ont communiqué le temps d’enseignement statutaire et le temps réel d’enseignement, mais ces données suggèrent que le temps réel d’enseignement peut parfois s’écarter des exigences statutaires. En Pologne, par exemple, le temps réel d’enseignement des enseignants du premier cycle de l’enseignement secondaire est 15 % plus élevé que le temps d’enseignement statutaire. Ainsi, le temps réel d’enseignement des enseignants en poste dans le premier cycle de l’enseignement secondaire est supérieur de 6 % au temps de travail statutaire en Slovénie, et jusqu’à 5 % en Lettonie et en Lituanie. Par contraste, au même niveau d’enseignement, le temps réel d’enseignement des enseignants est inférieur d’environ 1 % au temps statutaire d’enseignement au Portugal (voir le graphique D4.5, disponible en ligne).
Les variations entre le temps d’enseignement statutaire et le temps réel d’enseignement peuvent résulter en partie des heures supplémentaires imputables à l’absentéisme ou à la pénurie des enseignants. Elles peuvent également s’expliquer en partie par la nature des données. En effet, les chiffres concernant le temps statutaire d’enseignement correspondent aux normes et conventions officielles, alors que le temps réel d’enseignement est calculé sur la base de registres administratifs, de bases de données statistiques, d’enquêtes par échantillonnage représentatif ou d’autres sources de données représentatives.
Évolution du temps d’enseignement
Alors que le nombre moyen d’heures d’enseignement a peu évolué ces dix-huit dernières années, certains des pays dont les données sont disponibles (et sans ruptures dans les séries chronologiques) ont fait état d’une variation du temps d’enseignement de 10 % au moins à la hausse ou à la baisse entre 2000 et 2018 (voir le tableau D4.2 et le graphique D4.1).
Entre 2000 et 2018, le temps d’enseignement a progressé d’au moins 15 % (soit de plus de 100 heures) dans l’enseignement primaire en Israël et au Japon (voir le tableau D4.2). En Israël, cette augmentation du temps de travail et d’enseignement s’inscrit dans le cadre de la réforme « Nouvel horizon » qui a été mise en œuvre progressivement à partir de 2008. L’une des mesures phares de cette réforme a été d’allonger la semaine de classe des enseignants pour permettre la prise en charge des élèves en petits groupes, en échange d’une rémunération plus élevée. Le temps d’enseignement y est passé de 30 à 36 heures par semaine, et les enseignants doivent désormais donner cinq heures de cours à des petits groupes d’élèves dans l’enseignement primaire. Le salaire des enseignants a considérablement augmenté à titre de compensation (voir l’indicateur D3).
Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le temps d’enseignement a également progressé de plus de 20 % (soit 120 heures) en Israël durant cette période. Cette progression dans le premier cycle de l’enseignement secondaire est également notable au Japon, quoique dans une moindre mesure (plus de 9 %, soit 53 heures). Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, c’est en Israël que le temps d’enseignement a progressé le plus : en 2018, les enseignants devaient donner près de 19 % d’heures de cours de plus (soit 99 heures de plus) qu’en 2000. Ces dernières années, le temps d’enseignement a aussi connu une forte hausse en Lettonie, où il a augmenté de 42 % entre 2016 et 2018, en raison de modifications récemment apportées à la réglementation (voir le tableau D4.2).
Par contraste, dans certains pays et économies, le temps d’enseignement a diminué entre 2000 et 2018. Dans les quelques pays et économies dont les données de 2000 et 2018 sont disponibles, le temps d’enseignement a diminué dans l’enseignement préprimaire durant cette période de 10 % ou plus (soit 95 heures ou plus) en Écosse (Royaume-Uni) et au Portugal. Aux autres niveaux d’enseignement, le temps d’enseignement a diminué de 10 % ou plus en Écosse (Royaume-Uni) dans l’enseignement primaire (de 95 heures), au Mexique dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (de 162 heures), aux Pays-Bas dans l’enseignement secondaire (de 117 heures) et en Turquie dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (de 117 heures). Dans l’enseignement primaire, le temps d’enseignement a diminué de plus de 22 % en Corée (de 190 heures). En Écosse (Royaume-Uni), la diminution du nombre d’heures de cours pour les enseignants en poste dans l’enseignement primaire s’inscrit dans le cadre de l’Accord « A teaching profession for the 21st century » adopté en 2001 : ce texte prévoit un temps de travail de 35 heures par semaine pour tous les enseignants et la réduction progressive du temps maximal d’enseignement à 22.5 heures par semaine dans l’enseignement primaire, secondaire et spécial. Malgré cette réduction, le temps maximal d’enseignement des enseignants en poste en Écosse (Royaume-Uni) demeure supérieur à la moyenne de l’OCDE (voir le tableau D4.2).
Encadré D4.2. Comparabilité des données relatives au temps d’enseignement statutaire (2017)
Les données relatives au temps d’enseignement utilisées dans cet indicateur portent sur le nombre d’heures de cours tel qu’il est défini dans la réglementation de chaque pays. La collecte de données internationale effectuée pour recueillir ces informations garantit l’utilisation des mêmes définitions et méthodologies pour compiler les données de l’ensemble des pays. Par exemple, le temps d’enseignement est converti en heures (de 60 minutes) afin d’éviter les différences résultant de la variation de la durée des périodes d’enseignement entre les pays. Le temps d’enseignement n’est cependant pas officiellement répertorié de la même manière selon les pays. Cela étant, l’impact sur la comparabilité des données a été minimisé autant que possible.
Dans cette comparaison internationale, le temps d’enseignement statutaire fait abstraction du temps de préparation et du temps officiellement réservé aux pauses entre les cours ou séries de cours. Toutefois, aux niveaux d’enseignement préprimaire et primaire, les courtes pauses (de dix minutes ou moins) sont incluses dans le temps d’enseignement si les enseignants sont responsables de leur classe pendant ce temps (voir la section « Définitions »).
D’autres activités des enseignants, telles que les journées consacrées aux activités de développement professionnel et à l’évaluation des élèves ainsi que la participation à des conférences, sont également exclues du temps d’enseignement calculé dans cet indicateur. Toutefois, la réglementation ne spécifie pas toujours le nombre de journées consacrées auxdites activités et il peut donc s’avérer difficile d’estimer ces heures et de les exclure du temps d’enseignement. À tous les niveaux d’enseignement, au moins deux pays et économies sur cinq sont en mesure d’exclure du temps d’enseignement statutaire la plupart ou la totalité des heures consacrées à ces activités. Toutefois, exclure les journées d’examen peut s’avérer plus complexe pour les pays. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, près de 40 % des pays ne sont pas en mesure de les exclure, et dans 10 % des pays les données relatives à l’inclusion ou l’exclusion des journées d’examen ne sont pas disponibles. Ce constat peut avoir pour conséquence la surestimation du temps d’enseignement à raison de quelques jours dans ces pays.
Par ailleurs, les différentes réglementations officielles fixent un temps minimal, typique ou maximal pour le temps d’enseignement, ce qui peut expliquer en partie les différences entre les pays. La plupart des données se rapportent au temps d’enseignement typique, mais près d’un quart des pays fournissent des valeurs maximales ou minimales du temps d’enseignement.
Des informations plus détaillées concernant la manière dont les pays et économies participants fournissent des données sur le temps d’enseignement sont disponibles à l’annexe 3.
Temps de travail des enseignants
Dans la majorité des pays, le temps d’enseignement est déterminé en partie par le temps statutaire d’enseignement prévu par le règlement de travail. En outre, les enseignants sont légalement tenus de travailler sur une base annuelle pendant un nombre d’heures déterminé dans la plupart des pays, conformément au temps de travail annuel fixé dans des conventions collectives ou autres accords contractuels. Ce nombre d’heures peut concerner le temps de présence obligatoire des enseignants dans leur établissement, tant pour les tâches d’enseignement que pour d’autres activités, ou le nombre total d’heures de travail. Dans les deux cas, il s’agit du temps de travail officiel prévu dans les accords contractuels, et la répartition du temps de travail pour chaque activité varie selon les pays. En Israël, par exemple, de récentes réformes de l’enseignement prennent en compte des heures de travail supplémentaires au sein des établissements d’enseignement, en plus des heures d’enseignement. La règlementation spécifie désormais le temps que les enseignants doivent passer dans leur établissement, tant pour les tâches d’enseignement que pour d’autres activités. À la suite de la réforme, le nombre d’heures consacrées à des activités au sein des établissements autres que l’enseignement, telles que les réunions avec les élèves ou les parents, la préparation des cours et la correction des copies des élèves, a été élargi.
Plus de la moitié des pays et économies de l’OCDE spécifient le temps que les enseignants doivent passer dans leur établissement, tant pour les tâches d’enseignement que pour d’autres activités, à au moins un des niveaux d’enseignement. Dans plus de la moitié de ces pays, le temps de présence obligatoire des enseignants dans l’établissement ne varie pas de plus de 5 % entre le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement préprimaire. En revanche, en Hongrie, en Islande, en Lettonie, au Portugal, en Suède et en Turquie, le temps de présence obligatoire des enseignants dans l’établissement est 20 % plus important dans l’enseignement préprimaire que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (bien que le temps de travail statutaire total soit identique à ces deux niveaux d’enseignement en Hongrie, en Lettonie et en Turquie) (voir le tableau D4.1b).
Dans certains autres pays, le temps de travail statutaire annuel total des enseignants est spécifié, mais la répartition entre le temps de présence dans l’établissement et le temps passé ailleurs ne l’est pas. C’est le cas en Allemagne, en Angleterre (Royaume-Uni), en Autriche (dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire), en Communauté française de Belgique (dans l’enseignement préprimaire et primaire), en Corée, au Danemark, en Estonie (dans l’enseignement primaire et secondaire) en France (dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire), au Japon, en Lituanie (dans l’enseignement primaire et secondaire), aux Pays-Bas, en Pologne, en République slovaque, en République tchèque et en Suisse (voir le tableau D4.1b). En Allemagne (dans certains Länder), en Corée, en France et au Japon, le même temps de travail statutaire total s'applique aux enseignants et aux fonctionnaires.
De plus, la charge de travail et d’enseignement peut évoluer tout au long de la carrière d’un enseignant. Certains pays accordent un horaire de cours réduit aux enseignants débutants dans le cadre de leur initiation. D’autres proposent aux enseignants plus âgés de diversifier leurs tâches et de réduire leur horaire de cours pour les encourager à rester dans la profession. Par exemple, au Portugal les enseignants peuvent se voir accorder un horaire de cours réduit en fonction de leur âge, du nombre d’années passées à enseigner, ou pour effectuer des activités périscolaires au sein de l’établissement. En Islande, les enseignants du deuxième cycle de l’enseignement secondaire peuvent également se voir accorder un horaire de cours réduit en fonction de leur âge : les enseignants âgés de 30 à 37 ans bénéficient d’un jour de congé supplémentaire par an, et ceux de 38 ans ou plus se voient accorder deux jours de congé supplémentaires par an. En outre, dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants âgés de 55 ans ou plus bénéficient d’une réduction de leur temps d’enseignement (de 58 heures pour les 55-59 ans jusqu’à 290 heures pour les enseignants âgés de 60 ans ou plus).
Part du temps de travail consacrée à d’autres activités que l’enseignement
Le temps d’enseignement est une composante importante de la charge de travail des enseignants, mais d’autres activités telles que l’évaluation des élèves, la préparation des cours, la correction des copies, la formation continue et les réunions pédagogiques doivent également être prises en considération pour bien comprendre ce que l’on attend des enseignants dans les différents pays. Le temps consacré à ces activités autres que l’enseignement varie entre les pays ; si les enseignants consacrent une plus grande partie du temps de travail statutaire à l’enseignement, il est possible qu’ils aient moins de temps à consacrer à d’autres activités.
Bien que l’enseignement constitue l’activité principale des enseignants dans un grand nombre de pays, une grande part de leur temps de travail est consacrée à d’autres activités. Dans les 24 pays et économies ayant fourni des données sur le temps de travail total et le temps d’enseignement définis dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, en moyenne 43 % du temps de travail des enseignants est consacré à l’enseignement proprement dit. Ce pourcentage va de 35 % ou moins en Autriche, en Corée, en Islande, au Japon, en Pologne et en Turquie, à 63 % en Écosse (Royaume-Uni). La part du temps de travail consacrée à l’enseignement augmente avec le nombre annuel d’heures de cours, mais elle varie sensiblement entre les pays. À titre d’exemple, au Japon et au Portugal, les enseignants donnent presque le même nombre d’heures de cours (610 heures au Japon et 612 heures au Portugal) mais 32 % du temps de travail est consacré à l’enseignement au Japon contre 48 % au Portugal. En outre, dans certains pays, les enseignants consacrent une part quasi identique de leur temps de travail à l’enseignement même si le nombre d’heures de cours diffère nettement. En Espagne et aux États-Unis, par exemple, les enseignants du premier cycle de l’enseignement secondaire consacrent environ la moitié de leur temps de travail à l’enseignement mais donnent 713 heures de cours en Espagne, contre 966 heures aux États-Unis. Seuls les enseignants au Chili, en Écosse (Royaume-Uni), en Espagne, en Israël et en Lettonie consacrent au moins 50 % de leur temps de travail statutaire à l’enseignement (voir le graphique D4.4).
Dans certains pays, le temps consacré à d’autres activités que l’enseignement n’est pas réglementé. C’est le cas en Autriche (dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire), au Costa Rica, dans les Communautés flamande et française de Belgique (dans l’enseignement secondaire) et en Italie. Cela ne signifie toutefois pas que les enseignants jouissent d’une liberté totale concernant ces autres tâches. En Communauté flamande de Belgique, le temps qui doit être consacré à la préparation des leçons, à la correction des copies et des devoirs des élèves et à diverses activités autres que l’enseignement, n’est pas réglementé, mais le nombre d’heures à consacrer à des activités autres que l’enseignement au sein de l’établissement est fixé par les établissements eux-mêmes. En Italie, la réglementation prévoit de consacrer jusqu’à 80 heures par an à des activités collégiales autres que l’enseignement dans les établissements. Sur ces 80 heures obligatoires par an, jusqu’à 40 doivent être consacrées aux réunions pédagogiques et de planification et aux rencontres avec les parents, et les 40 autres, aux conseils de classe (voir le tableau D4.1b).
Encadré D4.3. Temps de travail et d’enseignement des chefs d’établissement
Les chefs d’établissement constituent une ressource humaine précieuse pour les établissements, et participent à des activités d'enseignement en plus de leur charge de gestion de leur établissement. En moyenne, dans les pays de l'OCDE qui ont participé à l'enquête TALIS, les chefs d'établissement ont indiqué consacrer 16 % de leur temps de travail à l'enseignement et à d'autres activités liées à l'enseignement en 2018 (OCDE, 2019[1]). Les chefs d’établissement peuvent être des enseignants qui ont décidé de prendre d'autres responsabilités dans l'établissement où ils travaillaient. Une récente enquête de l'OCDE s'est penchée sur la définition du temps de travail des chefs d’établissement. Les résultats de cette enquête pourraient permettre de mieux cerner les différences entre le temps de travail des enseignants et celui des chefs d’établissement.
Parmi les 27 pays participant à l'enquête, 21 ont déclaré que le même type de règlement officiel fixait le temps de travail des chefs d’établissement et celui des enseignants, pour au moins un niveau d’enseignement. Bien que le temps de travail des enseignants et celui des chefs d’établissement ne soient pas nécessairement définis par le même règlement officiel, cela peut suggérer que ces deux professions sont étroitement liées. Dans quatre pays et économies – l'Angleterre (Royaume-Uni), l'Espagne, Israël et la Slovénie –, les activités pédagogiques sont explicitement reprises comme faisant partie des responsabilités des chefs d’établissement dans la définition de leur temps de travail. En Pologne, les chefs d’établissement sont des enseignants à qui on a confié cette fonction et dont les heures d'enseignement ont été réduites voire supprimées. Le temps de travail des enseignants et celui des chefs d’établissement sont même similaires dans les quelques pays qui ont transmis des données comparables pour les enseignants et les chefs d’établissement.
Dans la plupart des 26 pays dont les données sont disponibles, il se peut que l'on demande aux chefs d’établissement de donner cours. Dans environ un tiers des pays, les chefs d’établissement sont obligés de donner cours ; dans un autre tiers, cette exigence ne s'applique que dans certaines conditions propres aux écoles. Par ailleurs, dans quelques pays, les chefs d’établissement ont la possibilité de prendre volontairement part à des activités d'enseignement (voir le graphique D4.a).
En général, les chefs d’établissement doivent participer à des activités d'enseignement à différents niveaux d'enseignement. Toutefois, dans quatre pays, ces activités varient d'un niveau d'enseignement à un autre. Le nombre de pays dans lesquels les chefs d’établissement prennent part à des activités d'enseignement est plus élevé pour l'enseignement primaire que pour l'enseignement préprimaire ou secondaire.
Dans la quasi-totalité des pays dont les données sur le temps d’enseignement des chefs d’établissement sont disponibles (16 pays sur 17), le temps consacré par les chefs d’établissement aux activités d'enseignement varie en fonction des caractéristiques des établissements ou selon les entités infranationales du pays. Dans 10 de ces pays, la taille et/ou la complexité des établissements affectent les activités d'enseignement des chefs d’établissement. En général, plus un établissement est grand et complexe (en termes de nombre d'élèves inscrits, de nombre d'enseignants qui y travaillent à temps plein ou de nombre de classes), moins les chefs d’établissement doivent prendre part aux activités d'enseignement. Cela implique que les chefs des établissements plus petits doivent parfois assumer la fonction d'enseignant supplémentaire et assister les enseignants qui travaillent à temps plein.
Tâches et responsabilités autres que l'enseignement assignées aux enseignants
Les tâches autres que les activités d’enseignement font partie intégrante de la charge et des conditions de travail des enseignants. Ces autres activités que l’enseignement prévues par la législation, la réglementation ou les accords entre les parties prenantes (syndicats d’enseignants, autorités locales, conseils d’établissement, etc.) ne reflètent pas nécessairement la participation effective des enseignants à ces activités. Cependant, elles offrent un aperçu de l’étendue et de la complexité du rôle des enseignants (voir l'encadré D4.3 pour des informations sur la charge de travail des chefs d’établissement).
Souvent, les enseignants n'ont pas de pouvoir de décision quant à la possibilité ou non d'effectuer certaines tâches, qui sont en général liées à l'enseignement. Conformément à la réglementation de plus de 31 des 39 pays et économies dont les données sont disponibles, parmi les autres activités comprises dans le temps de présence dans l’établissement ou dans le temps de travail total statutaires, la préparation individuelle des cours, la correction et la notation des copies et les relations avec les parents sont les plus courantes dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (filière générale). Dans au moins 26 pays, le travail d’équipe et le dialogue entre collègues, ainsi que les tâches administratives générales, sont obligatoires pour les enseignants. Dans un cinquième des pays dont les données sont disponibles, cette décision reste à la discrétion des établissements scolaires. Dans 21 pays, la participation à des activités de développement professionnel est obligatoire pour les enseignants de tous les niveaux. Des contreparties incitatives telles qu'une réduction du temps d’enseignement ou une compensation financière sont rarement prévues pour la participation à ces tâches obligatoires (voir les tableaux D4.3a et D4.3b).
Les responsabilités venant s’ajouter à la charge de travail habituelle, telles que la fonction de professeur principal, la formation des futurs enseignants, la participation à la vie scolaire ou à d’autres activités de gestion, sont largement réparties entre les enseignants au sein des établissements. Les enseignants peuvent recevoir une compensation spéciale s'ils participent à la vie scolaire ou à d’autres activités de gestion. Dans certains pays, le temps d’enseignement peut être réduit pour que la charge de travail entre les tâches d'enseignement et de gestion soit équilibrée, et une compensation financière peut être octroyée. Une compensation financière et/ou une réduction du temps d’enseignement sont souvent accordées aux enseignants qui se sont acquittés volontairement de ces tâches (voir le tableau D4.3b).
Parmi les différentes tâches que les enseignants peuvent accomplir, les enseignants qui travaillent à temps plein sont souvent priés ou tenus d'orienter les élèves dans plus de deux tiers des pays et économies dont les données sont disponibles. Toutefois, en Israël, seuls les enseignants qui ont au moins un diplôme de master peuvent endosser cette responsabilité (voir le tableau D4.3b).
Les enseignants n’effectuent pas uniquement les tâches prévues par la réglementation ou les chefs d'établissement. En effet, ils effectuent souvent volontairement certaines tâches telles que s’occuper de plus de classes ou donner plus de cours que prévu dans leur contrat de travail à temps plein, participer à des activités périscolaires, superviser des enseignants stagiaires, exercer des fonctions de conseiller d’orientation et participer à des programmes de tutorat/soutien destinés aux nouveaux enseignants. Dans près de la moitié des pays, les enseignants décident d’effectuer ou non ces tâches. Jusqu'à deux tiers des pays proposent une compensation financière lorsque ces tâches sont effectuées volontairement (voir le tableau D4. 3b).
En général, les conditions à réunir pour pouvoir s'acquitter de certaines tâches et responsabilités ne varient pas entre les niveaux d'enseignement. Toutefois, des différences peuvent exister en fonction de l'évolution des besoins des élèves dans les différents niveaux d'enseignement. Par exemple, le nombre de pays où les enseignants sont tenus de surveiller les élèves pendant les pauses dans le premier cycle de l'enseignement secondaire (soit 16 pays) est moins élevé que pour l'enseignement préprimaire (22 pays) et l'enseignement primaire (20 pays) (voir le tableau D4.3a).
Définitions
Par temps réel d’enseignement, on entend le nombre d’heures de cours qu’un enseignant travaillant à temps plein donne, sur une base annuelle, à un groupe ou à une classe d’élèves, heures supplémentaires comprises. Les données peuvent provenir de registres administratifs, de bases de données statistiques, d’enquêtes par échantillonnage représentatif ou d’autres sources de données représentatives.
Le nombre de jours de cours correspond au nombre de semaines de cours multiplié par le nombre de jours de cours par semaine, déduction faite des jours de vacances pendant lesquels les établissements sont fermés.
Le nombre de semaines de cours correspond au nombre de semaines de cours, déduction faite des semaines de vacances.
Le temps d’enseignement statutaire correspond au nombre normal d’heures de cours qu’un enseignant travaillant à temps plein donne par an à un groupe ou à une classe d’élèves conformément à la réglementation, aux contrats de travail des enseignants ou à d’autres documents officiels. Le temps d’enseignement peut être défini sur une base hebdomadaire ou annuelle. En règle générale, le temps d’enseignement annuel est calculé comme suit : le nombre annuel de jours de cours est multiplié par le nombre d’heures de cours qu’un enseignant donne par jour (abstraction faite du temps réservé à la préparation des cours). Il correspond au nombre d’heures de cours, abstraction faite du temps officiellement réservé aux pauses entre les cours ou séries de cours et des jours de vacances pendant lesquels les établissements sont fermés. Dans l’enseignement préprimaire et primaire, les courtes pauses entre les leçons sont incluses si les enseignants sont responsables de leur classe pendant ce temps.
Par temps de travail statutaire total, on entend le nombre réglementaire d’heures de travail d’un enseignant à temps plein. Il peut être défini sur une base hebdomadaire ou annuelle. Il ne comprend pas les heures supplémentaires rémunérées. Selon la réglementation en vigueur dans chaque pays, le temps de travail comprend :
Les heures directement consacrées à l’enseignement ainsi qu’à d’autres activités concernant les élèves, notamment la correction des devoirs et des contrôles.
D’une part, les heures directement consacrées à l’enseignement et, d’autre part, les heures consacrées à d’autres activités liées à l’enseignement, telles que la préparation des cours, l’orientation des élèves, la correction des devoirs et des copies, les activités de développement professionnel, les réunions avec les parents, les réunions de personnel et des tâches générales à caractère scolaire.
Par temps de présence obligatoire dans l’établissement, on entend le temps que les enseignants sont censés passer dans leur établissement, que ce soit pour enseigner ou pour se livrer à d’autres activités.
Méthodologie
Lors de l’interprétation de la variation du temps d’enseignement entre les pays, il faut tenir compte du fait que le nombre d’heures de cours, tel qu’il est défini dans le présent indicateur, ne correspond pas nécessairement à la charge d’enseignement. Le nombre d’heures de cours représente une composante importante de la charge d’enseignement, mais la préparation et le suivi des leçons (y compris la correction des copies) sont également à prendre en considération dans les comparaisons de la charge d’enseignement. D’autres éléments pertinents, comme le nombre de matières enseignées, le nombre d’élèves pris en charge et le nombre d’années pendant lesquelles les enseignants s’occupent des mêmes élèves, interviennent aussi.
Pour de plus amples informations, veuillez consulter le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[2]) ainsi que l’annexe 3 pour les notes spécifiques aux pays (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Les données proviennent de l’Enquête OCDE-INES de 2018 sur les enseignants et les programmes et se rapportent à l’année scolaire 2017/18 (données statutaires) ou à l’année scolaire 2016/17 (données réelles).
Note concernant les données d’Israël
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Références
[2] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018: Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[1] OCDE (2019), Résultats de TALIS 2018 (Volume I): Des enseignants et chefs d’établissement en formation à vie, TALIS, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/5bb21b3a-fr.
Tableaux de l’indicateur D4
Tableau D4.1a Organisation du temps d'enseignement des enseignants (2018)
Tableau D4.1b Organisation du temps de travail des enseignants (2018)
Tableau D4.2 Nombre annuel d’heures d’enseignement (2000, 2005 à 2018)
Tableau D4.3a Tâches assignées aux enseignants, selon le niveau d’enseignement (2018)
Tableau D4.3b Autres responsabilités assignées aux enseignants, selon le niveau d’enseignement (2018)
WEB Tableau D4.5 Temps d’enseignement réel et statutaire en filière générale du premier cycle du secondaire (2017)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2019. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne sur : http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Statlink : https://doi.org/10.1787/888933981248