Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, les femmes représentent au moins la moitié des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale. Par contraste, les femmes sont sous-représentées en filière professionnelle dans plus de trois quarts des pays dont les données sont disponibles.
Dans les pays de l'OCDE, l'âge moyen d'obtention d'un premier diplôme du deuxième cycle de l'enseignement secondaire est plus élevé en filière professionnelle (21 ans) qu'en filière générale (18 ans), et bien plus élevé en filière professionnelle dans l'enseignement post-secondaire non tertiaire (31 ans).
Selon les estimations actuelles, en moyenne 86 % des jeunes obtiendront un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire au cours de leur vie dans les pays de l’OCDE, parmi lesquels 81 % auront moins de 25 ans.
Regards sur l'éducation 2019
Indicateur B3. Quel est le profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ?
Faits marquants
Contexte
Le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, qui constitue le deuxième degré de l'apprentissage après le premier cycle de l'enseignement secondaire, est essentiel pour poursuivre des études supérieures et réussir son entrée sur le marché du travail. À ce niveau d'enseignement, les élèves peuvent opter pour une formation en filière générale ou en filière professionnelle, en s'inscrivant dans un établissement public ou privé, ou dans un institut technique ou professionnel. Dans de nombreux pays, ce niveau d’enseignement n’est pas obligatoire et dure entre deux et cinq ans. Les formations post-secondaires non tertiaires se situent à la frontière entre le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire : elles relèvent du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans certains pays, mais de l’enseignement post-secondaire dans d’autres.
Dans les pays les plus avancés, la quasi-totalité des élèves du premier cycle de l'enseignement secondaire poursuivent leurs études dans un établissement du deuxième cycle de l'enseignement secondaire, et la plupart d'entre eux suivent une formation leur permettant ensuite d'accéder à l'enseignement tertiaire. Dans l'ensemble, la demande de formation dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire augmente à travers le monde, et les filières d’études se multiplient. En fait, il est devenu de plus en plus important d’obtenir un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans tous les pays : les compétences requises sur le marché du travail sont de plus en plus spécifiques à l’économie de la connaissance et les travailleurs doivent progressivement s’adapter à une économie mondiale en constante évolution et aux incertitudes qui en résultent.
Les taux d’obtention d’un diplôme montrent certes dans quelle mesure les systèmes d’éducation réussissent à préparer les élèves à satisfaire aux exigences minimales requises sur le marché du travail, mais les taux en question ne permettent pas de mesurer la qualité des résultats de l’éducation.
Autres faits marquants
L'âge moyen d'obtention d'un premier diplôme varie considérablement entre les pays, en particulier en filière professionnelle. Au Canada, l'âge moyen d'obtention d'un premier diplôme en filière professionnelle est de 32 ans, contre 16 ans en Colombie.
Entre 2010 et 2017, le taux d’obtention d’un premier diplôme du deuxième cycle de l'enseignement secondaire a augmenté de 2 points de pourcentage, et celui d'un premier diplôme de l'enseignement post-secondaire non tertiaire d'un point de pourcentage, en moyenne, dans les pays de l'OCDE.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 54 % des diplômés de l’enseignement post secondaire non tertiaire sont des femmes ; ce pourcentage varie toutefois sensiblement entre les pays, allant de 19 % au Luxembourg à 75 % en Autriche et en Pologne.
Remarque
Le taux d’obtention d’un diplôme, lorsqu’il est calculé tous âges confondus, est une estimation du pourcentage d’individus d’un âge donné qui obtiendront un diplôme dans un pays à un certain moment de leur vie. Cette estimation est basée sur le nombre d’individus qui ont obtenu leur diplôme en 2017 et sur la pyramide des âges dans ce groupe. Comme les taux d’obtention d’un diplôme sont calculés sur la base des taux actuels, ils sont sensibles à tout changement instauré dans le système d’éducation, par exemple la création de nouvelles formations ou l’allongement ou le raccourcissement de la durée des formations. Les taux d’obtention d’un diplôme peuvent être très élevés durant une période où, contre toute attente, un certain nombre d’individus reprennent des études.
Cette édition de Regards sur l’éducation se concentre en priorité sur les titulaires d’un premier diplôme. Le terme « diplômés » (tous les diplômés, pas uniquement les titulaires d’un premier diplôme) est exclusivement réservé à la répartition des diplômés par domaine d’études (voir la section « Définitions »).
Analyse
Profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, selon la filière d’enseignement
Bien que de nombreux pays proposent désormais un vaste éventail de formations en filière professionnelle dans l’enseignement secondaire, dans la plupart des pays, la majeure partie des élèves optent pour des formations en filière générale. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 40 % des titulaires d’un premier diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont opté pour la filière professionnelle. Le pourcentage de titulaires d’un premier diplôme à l’issue d’une formation professionnelle à ce niveau d’enseignement est particulièrement peu élevé au Brésil, au Canada, en Colombie, en Corée, au Costa Rica, en Hongrie, en Islande, au Japon et en Lituanie (moins de 25 %). Par contraste, il est supérieur à 65 % en Autriche, en République slovaque, en République tchèque et en Slovénie.
L’éducation et la formation professionnelles (EFP) représentent une part importante du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans de nombreux pays de l’OCDE et peuvent jouer un rôle central quand il s’agit de préparer les jeunes à travailler, de développer les compétences des adultes et de répondre aux besoins du marché du travail (voir l’indicateur A1). Dans certains pays, l’EFP a été négligé et marginalisé dans les débats sur l’action publique, souvent relégué au second rang à cause de l’intérêt croissant porté à la filière générale. Suivre un programme initial d'EFP a pourtant des avantages tant au niveau microéconomique que macroéconomique : la possibilité d'acquérir des qualifications, une entrée sur le marché du travail avec un salaire convenable, des perspectives professionnelles prometteuses, un statut professionnel et une compétitivité économique accrue (CEDEFOP, 2011[1]).
Il a également été démontré que l'EFP a un effet positif sur l'employabilité des diplômés, en raison de leur entrée précoce sur le marché du travail. La transition vers le monde du travail est plus rapide pour les diplômés du deuxième cycle de l'enseignement secondaire issus de la filière professionnelle que pour ceux qui ont suivi une formation en filière générale ; ils sont en effet plus susceptibles d'obtenir un premier emploi permanent et courent moins le risque d'occuper un poste en inadéquation avec leurs qualifications. À une époque où l'expérience professionnelle constitue souvent un prérequis à l'entrée sur le marché du travail, les diplômés de la filière professionnelle du deuxième cycle de l'enseignement secondaire bénéficient d'un avantage certain par rapport aux diplômés ne disposant que de peu, voire d'aucune, expérience professionnelle. En revanche, le constat inverse s'observe dans l'enseignement tertiaire : dans l’Union européenne, les diplômés à l'issue d'une formation technique mettent beaucoup plus de temps à trouver un emploi que les diplômés à l'issue d'un cursus universitaire, principalement en raison du fait que les formations techniques tertiaires permettent aux étudiants de développer des compétences plus spécifiques qui nécessitent davantage de recherches pour trouver un emploi en adéquation avec ces compétences (CEDEFOP, 2013[2]).
Les formations en filière professionnelle intègrent des programmes « emploi-études », où entre 10 et 75 % de la formation est dispensée en milieu scolaire ou par enseignement à distance. Il s’agit notamment des formations dans lesquelles les périodes d’études en milieu scolaire et les périodes de formation pratique en entreprise sont soit concomitantes, soit en alternance (formation sous contrat d’apprentissage ou en alternance). Dans des pays tels que l’Allemagne, l’Australie, le Danemark, la Lettonie, la Norvège et la Suisse, ces systèmes de formation en alternance attirent au moins 30 % des élèves du deuxième cycle de l’enseignement supérieur qui suivent un programme « emploi-études » en filière professionnelle (voir la base de données de Regards sur l'éducation). La composante de formation en entreprise permet aux élèves d’acquérir des compétences prisées dans le monde du travail. L’apprentissage en entreprise est aussi un moyen de développer des partenariats public-privé et d’impliquer les partenaires sociaux et les employeurs dans la conception des formations en filière professionnelle, souvent en définissant les cadres des cursus.
De plus, les formations de qualité en filière professionnelle peuvent être efficaces pour développer des compétences chez des individus qui pourraient autrement manquer de qualifications leur permettant de réussir leur entrée sur le marché du travail. Toutefois, il est important de veiller à ce que les diplômés de la filière professionnelle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire aient de bonnes perspectives sur le marché du travail, car les formations peuvent être plus coûteuses dans cette filière que dans d’autres (voir l’indicateur C1).
Profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, selon le sexe
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le pourcentage de femmes tend à être sensiblement plus élevé en filière générale qu’en filière professionnelle. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les femmes représentent 55 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, contre 48 % en filière professionnelle.
Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, les femmes représentent au moins la moitié des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale ; leur pourcentage va de 49 % en Corée à 61 % en République slovaque et en République tchèque, et jusqu'à 62 % en Italie. Par contraste, les femmes sont sous-représentées en filière professionnelle dans plus de trois quarts des pays dont les données sont disponibles (voir le graphique B3.2).
Le pourcentage de femmes en filière professionnelle varie toutefois sensiblement entre les pays. Il est inférieur à 36 % en Estonie et en Lituanie, mais passe la barre des 60 % en Irlande. En fait, l’Irlande fait partie des quatre seuls pays — avec le Brésil, la Colombie et le Royaume-Uni — où les femmes sont plus nombreuses en filière professionnelle qu’en filière générale. Dans ces pays, la différence entre le pourcentage de femmes en filière générale et celui en filière professionnelle va de moins de 4 points de pourcentage au Brésil, en Colombie, et au Royaume-Uni à 11 points de pourcentage en Irlande (voir le graphique B3.2).
Profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle, selon le domaine d’études
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 32 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle ont suivi une formation en rapport avec l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction. Ce pourcentage chute à 18 % pour une spécialisation en commerce, en administration et en droit, et à 12 % pour une formation dans le domaine de la santé et de la protection sociale. Cette tendance ne s’observe toutefois pas dans tous les pays. Au Chili, en Estonie, en Hongrie, en Islande et en Lituanie, près de la moitié des diplômés de la filière professionnelle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont suivi une formation en rapport avec l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction. Par contraste, au Brésil, en Italie, au Luxembourg et en Suisse, les domaines d’études les plus prisés par les élèves à ce niveau d'enseignement sont le commerce, l'administration et le droit. Au Danemark, en Espagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, les élèves optent plutôt pour des formations dans le domaine de la santé et de la protection sociale (voir le graphique B3.3).
Le pourcentage de femmes ayant opté pour une formation professionnelle en rapport avec l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est peu élevé : les femmes ne représentent que 12 % des diplômés de ces domaines d’études. Par contraste, les femmes sont surreprésentées dans les formations dans le domaine de la santé et de la protection sociale, où elles représentent 82 % des diplômés. En fait, le pourcentage de femmes dans l’effectif de diplômés dans le domaine de la santé et de la protection sociale est partout supérieur à 75 %, sauf en Lettonie (71 %), en Pologne (56 %), en Slovénie (73 %) et en Suède (72 %). Entre ces deux extrêmes, les pourcentages sont plus proches de la parité dans le secteur des services, où les femmes représentent 61 % des diplômés en moyenne, et en commerce, en administration et en droit, où les femmes représentent 65 % des diplômés (voir le tableau B3.1).
Le défaut de parité qui s’observe dans certains domaines d’études peut en partie s’expliquer par les stéréotypes sociaux au sujet des domaines dans lesquels hommes et femmes excellent et des professions qui leur conviennent le mieux. Ainsi, le pourcentage peu élevé de femmes en ingénierie, en industries de transformation et en construction pourrait s’expliquer par le fait que, socialement, ces domaines scientifiques sont perçus comme masculins, ce qui pourrait décourager les femmes de s’y aventurer (OCDE, 2015[3]).
Profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle, selon l'âge
Les diplômés du deuxième cycle de l'enseignement secondaire tendent à être plus âgés en filière professionnelle qu'en filière générale. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les étudiants obtiennent leur diplôme du deuxième cycle de l'enseignement secondaire à l'âge de 21 ans en filière professionnelle, mais à 18 ans en filière générale (voir le graphique B3.1).
Toutefois, des écarts s’observent entre les pays. Hommes et femmes sont en moyenne diplômés à un âge nettement plus avancé (au moins sept ans de plus) en filière professionnelle qu’en filière générale au Canada, au Danemark, en Islande et en Norvège. Par contraste, ils sont diplômés au moins un an plus tard en filière générale qu’en filière professionnelle au Chili, en Colombie, au Costa Rica et en Pologne. En Corée, en Israël, au Mexique, au Portugal, en République slovaque, en République tchèque, en Suède et en Turquie, l'âge moyen d’obtention d’un diplôme est identique, quelle que soit la filière choisie (voir le graphique B3.1).
La variation de l’âge d’obtention d’un diplôme entre les filières peut s’expliquer par les différences relatives à la durée des formations en filière générale et en filière professionnelle. En Norvège, par exemple, les formations en filière professionnelle durent un an de plus qu’en filière générale, ce qui peut expliquer que les élèves inscrits en filière professionnelle soient plus âgés lorsqu’ils obtiennent leur diplôme (GPS de l'éducation de l'OCDE, 2018[4]).
Profil des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire
Proposées sous différentes formes dans des pays de l’OCDE, les formations post-secondaires non tertiaires (niveau 4 de la CITE) se situent à la frontière entre le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire : elles relèvent du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans certains pays, mais de l’enseignement post-secondaire dans d’autres. Les formations post-secondaires non tertiaires ne sont pas nécessairement d’un niveau beaucoup plus élevé que celles du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais elles servent à enrichir les connaissances de ceux et celles qui sont déjà titulaires d’un diplôme de fin d’études secondaires. Ce type de formations n'est toutefois pas proposé dans 13 pays environ.
Profil des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, selon la filière d'enseignement
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, on estime qu'environ 94 % des titulaires d’un premier diplôme de l'enseignement post-secondaire non tertiaire ont suivi une formation en filière professionnelle. Les formations post-secondaires non tertiaires sont fortement professionnalisantes puisqu'elles visent à ce que leurs diplômés intègrent directement le marché du travail. Certains pays ont mis en place des initiatives visant à proposer des formations générales post-secondaires non tertiaires aux diplômés de la filière professionnelle du deuxième cycle de l'enseignement secondaire qui souhaitent multiplier leurs chances d'accéder à l'enseignement tertiaire. En Suisse, par exemple, une formation générale d'un an - le Programme Passerelle DUBS - prépare les diplômés de la filière professionnelle du deuxième cycle de l'enseignement secondaire à réussir une formation tertiaire en filière générale (OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l'UNESCO, 2016[5])
Profil des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, selon l'âge
L'âge moyen d'obtention d'un premier diplôme en filière professionnelle tend à être plus élevé dans l'enseignement post-secondaire non tertiaire que dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les étudiants de la filière professionnelle obtiennent leur premier diplôme à l'âge de 21 ans dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, mais à 31 ans dans l'enseignement post-secondaire non tertiaire. Toutefois, ces chiffres varient fortement entre les pays : tandis que dans certains pays comme l'Allemagne, la Belgique et la Hongrie, les premiers diplômés du deuxième cycle de l'enseignement secondaire et de l'enseignement post-secondaire non tertiaire n'ont, en moyenne, que deux ans de différence, dans d'autres pays comme l'Espagne, la Finlande et la Suède, ils peuvent avoir plus de 14 ans d'écart (voir le graphique B3.1).
Cette tendance s'explique en partie par le fait que certains pays ont mis en œuvre des stratégies d'apprentissage tout au long de la vie. En fait, certains pays développent progressivement des filières spécifiques pour les adultes dans le cadre de leur stratégie d'EFP. Au Danemark, la formation professionnelle pour adultes (AMU) vise à doter les adultes de compétences et aptitudes pertinentes sur le marché du travail. Le programme aide les apprenants à approfondir leurs connaissances dans un domaine donné ou à développer de nouvelles connaissances dans des domaines connexes (CEDEFOP, 2019[6]).
Profil des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, selon le domaine d’études
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 21 % des diplômés de la filière professionnelle de l’enseignement post-secondaire non tertiaire se sont spécialisés dans le domaine de la santé et de la protection sociale, 20 % ont opté pour une spécialisation en commerce, en administration et en droit, 21 % ont suivi une formation dans le domaine des services et 19 % se sont tournés vers l’ingénierie, les industries de transformation et la construction. Cette tendance ne s'observe toutefois pas dans tous les pays. Au Luxembourg, par exemple, 80 % des diplômés de l'enseignement post-secondaire non tertiaire ont obtenu une qualification en ingénierie, en industries de transformation et en construction, alors qu'ils ne sont qu’1 % à avoir opté pour ce domaine en Autriche (voir le tableau B3.2).
Profil des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, selon le sexe
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 54 % des diplômés de l’enseignement post secondaire non tertiaire sont des femmes ; ce pourcentage varie toutefois sensiblement entre les pays, allant de 19 % au Luxembourg à 75 % en Autriche et en Pologne.
Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, les femmes représentent plus de la moitié des diplômés de la filière professionnelle de l'enseignement post-secondaire non tertiaire, sauf en Australie, en Belgique, au Danemark, en Fédération de Russie, en Islande, au Luxembourg, au Portugal et en République tchèque. Le pourcentage de femmes ayant opté pour une formation en rapport avec l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire est peu élevé : les femmes ne représentent en effet que 18 % des diplômés de ces domaines d’études. Par contraste, les femmes sont surreprésentées dans les formations liées au domaine de la santé et de la protection sociale, où elles représentent au moins 75 % des diplômés dans tous les pays, à l'exception de l'Australie (70 %). Les pourcentages sont plus proches de la parité dans le secteur des services, où les femmes représentent 57 % des diplômés en moyenne, et en commerce, en administration et en droit, où les femmes représentent 66 % des diplômés (voir le tableau B3.2).
Taux d’obtention d’un premier diplôme
Taux d’obtention d’un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Les connaissances et compétences qui s’acquièrent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont souvent considérées comme le bagage minimal requis pour réussir à entrer sur le marché du travail ; elles sont indispensables aussi pour poursuivre des études. Les coûts découlant du fait de ne pas terminer ce niveau d’enseignement dans le délai imparti peuvent être considérables, tant pour les individus que pour la société (voir l'indicateur A5).
Les taux d’obtention d’un diplôme montrent si les mesures prises par les pouvoirs publics pour accroître le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont efficaces. Les différences marquées de taux d’obtention d’un diplôme entre les pays reflètent la diversité des systèmes d’éducation et des formations proposées, ainsi que d’autres facteurs spécifiques à chaque pays, tels que les normes sociales et la performance économique.
Selon les estimations actuelles, en moyenne 86 % des jeunes obtiendront un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire au cours de leur vie dans les pays de l’OCDE, parmi lesquels 81 % auront moins de 25 ans. Le taux d’obtention d’un premier diplôme avant l’âge de 25 ans passe la barre des 80 % dans plus de la moitié des pays de l'OCDE dont les données sont disponibles, mais il va de 60 % au Mexique à 90 % en Corée, en Grèce et en Slovénie (voir le tableau B3.3).
Le taux d’obtention d’un diplôme plus élevé en filière générale peut s’expliquer par le pourcentage moins important d’élèves inscrits en filière professionnelle qu’en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir l’indicateur B1), ainsi que par un taux de réussite moins élevé en filière professionnelle (voir l'encadré B3.1 dans (OCDE, 2017[7])).
Dans les pays dont les données sont disponibles, le taux d’obtention d’un premier diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire avant l’âge de 25 ans a augmenté de 4 points de pourcentage entre 2010 et 2017, alors que le taux d’obtention d’un premier diplôme tous âges confondus a augmenté de 2 points de pourcentage durant la même période. Cette augmentation a été spectaculaire dans trois pays, à savoir en Espagne, en Turquie (de 18 points de pourcentage dans les deux pays) et au Mexique (de 15 points de pourcentage). Par contraste, le taux d'obtention d'un premier diplôme avant l'âge de 25 ans a diminué de 5 points de pourcentage en Autriche, en Lituanie et en Suède, et de 13 points de pourcentage en République slovaque durant la même période (voir le tableau B3.3).
Il ne faut toutefois pas déduire de l'augmentation des taux d’obtention d’un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire que tous les diplômés entameront des études tertiaires ou entreront immédiatement dans la vie active, ni qu’ils possèderont le bon éventail de compétences pour réussir une fois embauchés. En fait, le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l'enseignement secondaire qui ne travaillent pas et qui ne sont ni scolarisés, ni en formation (neither employed nor in education or training, NEET) a augmenté dans près de la moitié des pays de l’OCDE (voir l’indicateur A2). Dans ce contexte, il est important de proposer des formations de qualité dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et d’offrir la bonne combinaison de possibilités d’apprentissage et d’orientations pour que des individus ne se retrouvent pas dans une impasse une fois leur diplôme en poche.
Taux d’obtention d’un diplôme post-secondaire non tertiaire
Les taux d’obtention d’un premier diplôme de l’enseignement post-secondaire non tertiaire sont peu élevés par comparaison avec ceux qui s’observent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans les pays de l’OCDE, on estime qu’en moyenne, 12 % des jeunes d’aujourd’hui décrocheront un diplôme de l’enseignement post-secondaire non tertiaire durant leur vie. Les seuls pays où le taux d’obtention d’un premier diplôme de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (tous âges confondus) passe la barre des 20 % sont l’Allemagne, les États-Unis, la Hongrie, la Lituanie, la Nouvelle-Zélande et la République tchèque. Dans les pays de l’OCDE dont les données de 2005, 2010 et 2017 sont disponibles, le taux d’obtention d’un premier diplôme de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (parmi les individus âgés de moins de 30 ans) est resté constant durant les dix dernières années (3 % en moyenne). Ce niveau d’enseignement n’existe pas dans neuf pays, à savoir au Chili, en Corée, au Costa Rica, en Indonésie, au Mexique, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Slovénie et en Turquie (voir le tableau B3.3).
Définitions
Les individus diplômés durant la période de référence peuvent être soit titulaires d’un premier diplôme, soit titulaires de plusieurs diplômes. Par titulaires d’un premier diplôme, on entend les individus diplômés pour la première fois durant la période de référence du niveau d’enseignement considéré. Si un individu a obtenu plusieurs diplômes au fil du temps, il sera donc comptabilisé comme diplômé chaque année, mais comme titulaire d’un premier diplôme une seule fois durant la période de référence.
Le taux net d’obtention d’un diplôme, en l’occurrence du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, correspond au pourcentage d’individus d’un âge donné dont on estime qu’ils réussiront ce niveau d’enseignement sur la base des taux actuels d’obtention d’un diplôme.
Par âge typique, on entend l’âge qu’ont les individus au début de la dernière année scolaire du niveau d’enseignement considéré, à l’issue de laquelle ils seront diplômés.
Méthodologie
Sauf mention contraire, les taux d’obtention d’un diplôme sont nets (ils correspondent à la somme des taux d’obtention d’un diplôme par âge). Dans les pays qui ne peuvent fournir des données aussi détaillées, ce sont les taux bruts qui sont indiqués. Les taux bruts sont calculés sur la base de l’âge typique d’obtention d’un diplôme communiqué par les pays (voir l’annexe 1). Le nombre de diplômés du niveau d’enseignement considéré, quel que soit leur âge, est divisé par l’effectif de la population ayant l’âge typique d’obtenir ce diplôme. Toutefois, dans de nombreux pays, il est difficile de définir un âge typique d’obtention d’un diplôme, car celui-ci est très variable.
Les diplômés par filière d’enseignement dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire ne sont pas comptabilisés comme titulaires d’un premier diplôme, car ils sont nombreux à obtenir plus d’un diplôme à ces niveaux d’enseignement. Il est impossible d’additionner les taux bruts d’obtention d’un diplôme, car certains titulaires de plusieurs diplômes seraient comptabilisés plus d’une fois. De plus, l’âge typique d’obtention d’un diplôme n’est pas nécessairement identique dans toutes les formations (voir l’annexe 1). Les formations professionnelles comprennent les formations organisées en milieu scolaire et en alternance (en milieu scolaire et en entreprise) qui sont reconnues par le système d’éducation. Les formations dispensées entièrement en entreprise sans la supervision des autorités de l’éducation sont exclues.
L’âge moyen des élèves est calculé à la date du 1er janvier dans les pays où l’année scolaire débute au deuxième semestre de l’année civile et à la date du 1er juillet dans ceux où elle débute au premier semestre. Par voie de conséquence, l’âge moyen des titulaires d’un premier diplôme peut être sous-estimé de six mois.
Si la répartition par âge n’est pas disponible, c’est le taux brut d’obtention d’un diplôme qui est calculé. Le taux brut correspond au nombre total de diplômés divisé par l’effectif de la population ayant l’âge typique d’être diplômé du niveau d’enseignement considéré, qui est communiqué par les pays concernés.
Dans cet indicateur, l’âge des étudiants correspond en règle générale à l’âge qu’ils avaient au début de l’année civile ; des étudiants peuvent donc avoir un an de plus que l’âge indiqué lorsqu’ils obtiennent leur diplôme à la fin de l’année scolaire. L’âge de 25 ans est considéré comme l’âge maximal de fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, car plus de 95 % des diplômés en 2017 du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale avaient moins de 25 ans dans les pays de l’OCDE (voir la Base de données de Regards sur l’éducation). Les individus diplômés de ce niveau d’enseignement après l’âge de 25 ans ont généralement suivi une formation spécifique, dans le cadre d’un programme dit de « seconde chance ». Dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire, l’âge de 30 ans est considéré comme l’âge maximal d’obtention d’un diplôme.
Voir les remarques spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Les données se rapportent à l’année académique 2016/17 et proviennent de l’exercice UNESCO-ISU/OCDE/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2018 (pour plus de précisions, voir l’annexe 3, https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Note concernant les données d’Israël
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Références
[6] CEDEFOP (2019), Spotlight on VET - 2018 compilation: vocational education and training systems in Europe, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg.
[2] CEDEFOP (2013), Labour market outcomes of vocational education in Europe, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg.
[1] CEDEFOP (2011), The benefits of vocational education and training, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg.
[4] GPS de l’éducation de l’OCDE (2018), Diagram of the education system: Norway.
[7] OCDE (2017), Regards sur l’éducation 2017: Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/eag-2017-fr.
[3] OCDE (2015), L’égalité des sexes dans l’éducation: Aptitudes, comportement et confiance, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264230644-fr.
[5] OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l’UNESCO (2016), Guide opérationnel CITE 2011: Directives pour la classification des programmes éducatifs nationaux et des certifications correspondantes, Institut de statistique de l’UNESCO, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264248823-fr.
Tableaux de l’indicateur B3
Tableau B3.1 Profil des diplômés de la filière professionnelle du deuxième cycle du secondaire (2017)
Tableau B3.2 Profil des diplômés de la filière professionnelle de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (2017)
Tableau B3.3 Évolution des taux d’obtention d’un premier diplôme du deuxième cycle du secondaire (2005, 2010 et 2017)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2019. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne sur : http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Statlink : https://doi.org/10.1787/888933980963