En moyenne, dans les pays de l’OCDE, environ 25 % des diplômés de l’enseignement tertiaire âgés de 25 à 64 ans ont suivi une formation en commerce, en administration ou en droit, mais au plus 5 % d’entre eux, une formation en rapport avec les technologies de l’information et de la communication (TIC), les sciences naturelles, les mathématiques ou les statistiques.
Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire âgés de 25 à 64 ans a augmenté de 9 points de pourcentage en moyenne dans les pays de l’OCDE entre 2008 et 2018, tandis que le pourcentage d’adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué, passant de 19 % à 15 %.
Dans tous les groupes d’âge, mais surtout parmi les jeunes, les femmes sont maintenant plus nombreuses que les hommes parmi les diplômés de l’enseignement tertiaire dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE. Dans certains pays, le défaut de parité s’est inversé entre les générations plus âgées et plus jeunes.
Regards sur l'éducation 2019
Indicateur A1. Quel est le niveau de formation de la population adulte ?
Faits marquants
Contexte
Offrir à tous la possibilité de suivre un enseignement de haute qualité est une composante fondamentale du contrat social. Il est absolument essentiel d’éliminer l’inégalité des chances dans l’éducation pour améliorer la mobilité sociale et les retombées socio-économiques. Une population hautement qualifiée dans un éventail de domaines d’études promeut la croissance inclusive, car elle alimente le vivier de personnes susceptibles d’occuper des postes qui requièrent de grandes compétences.
L’indicateur du niveau de formation correspond au pourcentage d’individus officiellement diplômés d’un certain niveau d’enseignement dans la population. Le niveau de formation sert souvent d’indicateur pour juger des compétences des individus et rendre compte du capital humain – c’est-à-dire du niveau de compétence associé à un certain niveau de formation dans la population et la main-d’œuvre.
Des niveaux de formation plus élevés sont associés à plusieurs retombées sociales et économiques positives pour les individus (voir les indicateurs A2, A3, A4, A5 et A6). Les individus très instruits tendent dans l’ensemble à être plus engagés dans la vie sociale et à afficher des revenus relatifs et des taux d’emploi supérieurs. Une meilleure performance en littératie et en numératie est également en forte corrélation avec des niveaux de formation plus élevés (OCDE, 2016[1]).
Les individus sont donc incités à poursuivre leurs études tandis que les gouvernements sont eux incités à fournir les infrastructures appropriées pour favoriser l’élévation du niveau de formation de la population et à prévoir l’organisation requise pour ce faire. Au cours des dernières décennies, le niveau de formation de la population, en particulier des jeunes et des femmes, a sensiblement augmenté dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE.
Pour les employeurs, les qualifications certifient et décrivent les connaissances et les compétences que des personnes qu’ils envisagent d’engager ont acquises dans le cadre institutionnel. Cela peut les aider à choisir des candidats, voire l’endroit où s’implanter pour accéder aux profils les plus qualifiés. Il faut aussi être diplômé dans un domaine d’études spécifique pour exercer certaines professions ou accéder à certains secteurs. L’analyse des qualifications par domaine d’études peut donc donner des informations sur l’offre et la demande dans différentes catégories de professions dans les pays de l’OCDE.
Autres faits marquants
Entre 2008 et 2018, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, tandis que le pourcentage de jeunes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a augmenté en Afrique du Sud, au Brésil, au Costa Rica, en Indonésie, au Mexique et au Portugal.
Entre 2008 et 2018, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté chez les hommes et chez les femmes dans les pays de d’OCDE, mais les femmes ont creusé leur avance, de 9 points de pourcentage en 2008 à 12 points de pourcentage en 2018.
Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire dans le domaine de l’éducation varie fortement : il est de l’ordre de 20 % au Costa Rica, en Hongrie et en Islande, mais est inférieur ou égal à 5 % en France, en Italie et au Royaume-Uni.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 14 % des adultes ont obtenu leur diplôme à l’issue d’un master ou d’un doctorat. Ce pourcentage dépasse les 20 % en Estonie, en Fédération de Russie, au Luxembourg, en Pologne, en République slovaque et en Suisse, mais est de l’ordre de 2 % seulement en Afrique du Sud, en Arabie saoudite, en Argentine, au Brésil, au Chili, en Chine, au Costa Rica, en Indonésie, au Mexique et en Turquie.
Analyse
Niveau de formation inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est à présent le niveau minimum requis pour évoluer dans l’économie et la société modernes. Il s’ensuit que les jeunes qui arrêtent leurs études avant d’avoir terminé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire peinent à trouver leur place sur le marché du travail et sont de surcroît deux fois plus susceptibles d’être peu performants en numératie que ceux qui sont diplômés de ce niveau d’enseignement (OCDE, 2015[2]). Dans la plupart des pays de l’OCDE, la grande majorité des jeunes adultes (les 25-34 ans) sont au moins diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire selon les chiffres de 2018, tandis que le pourcentage moyen de jeunes non diplômés de ce niveau d’enseignement s’établit à 15 % (voir le graphique A1.2).
Le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire varie toujours sensiblement entre les pays membres et partenaires de l’OCDE. Chez les 25-34 ans, il est inférieur à 10 % dans 13 pays (au Canada, en Corée, aux États-Unis, en Fédération de Russie, en Finlande, en Irlande, en Israël, en Lituanie, en Pologne, en République slovaque, en République tchèque, en Slovénie et en Suisse), mais égal ou supérieur à 50 % au Costa Rica, en Inde, en Indonésie et en République populaire de Chine. En Corée, le pourcentage de femmes et d’hommes âgés de 25 à 34 ans qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’établit à 2 % seulement, le pourcentage le moins élevé chez les femmes et chez les hommes de tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, alors qu’en Chine et en Inde, le pourcentage de jeunes au plus diplômés du premier cycle de l’enseignement secondaire s’établit à 64 % (voir le graphique A1.2 et le tableau A1.2).
Chez les jeunes adultes, l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué, passant de 19 % en 2008 à 15 % en 2018, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, signe de l’élévation globale du niveau de formation dans les pays de l’OCDE. Dans certains pays, le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué dans une mesure nettement plus importante. Parmi les pays de l’OCDE dont les données de 2008 et de 2018 sont comparables, c’est au Portugal que le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a le plus diminué : il a chuté de 25 points de pourcentage durant cette période. Le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué sensiblement au Mexique aussi, de 15 points de pourcentage au moins entre 2008 et 2018. Dans ces deux pays, la diminution du pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est allée de pair avec une augmentation du pourcentage de jeunes adultes diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et de l’enseignement tertiaire (voir le tableau A1.2).
À l’inverse, le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire n’a pas varié de plus de 1 point de pourcentage entre 2008 et 2018 en Autriche, en Finlande et en Hongrie. La Norvège est le seul pays parmi ceux dont les données de 2008 et 2018 sont comparables où le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a augmenté (voir le tableau A1.2).
Dans la plupart des pays, le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est plus élevé chez les hommes (17 % en moyenne dans les pays de l’OCDE) que chez les femmes (14 %). La différence de pourcentage entre les sexes représente au moins 5 points de pourcentage dans un quart environ des pays membres et partenaires de l’OCDE : l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Costa Rica, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, l’Inde, l’Islande, l’Italie, la Lettonie, la Norvège, le Portugal et la Turquie. Cette différence représente au moins 10 points de pourcentage en Espagne, en Inde, en Islande et au Portugal. La différence est favorable aux jeunes hommes en Inde et en Turquie, mais aux jeunes femmes dans tous les autres pays. Le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est similaire chez les femmes et chez les hommes en Autriche, en Corée, en Hongrie, au Luxembourg, en République slovaque et en République tchèque (voir le tableau A1.2).
Niveau de formation égal au deuxième cycle de l’enseignement secondaire et à l’enseignement post-secondaire non tertiaire
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 42 % des individus âgés de 25 à 64 ans sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire : 37 % d’entre eux sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et 6 %, au plus diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Le pourcentage d’adultes au plus diplômés de l’enseignement post‑secondaire non tertiaire est particulièrement élevé en Allemagne, au Canada, en Fédération de Russie, en Grèce, en Irlande, en Lettonie, en Lituanie et en Nouvelle-Zélande : il est égal ou supérieur à 10 % (voir le tableau A1.1).
Parmi les pays membres et partenaires de l’OCDE, le pourcentage de jeunes adultes (les 25-34 ans) au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire représente 18 % seulement en Chine, mais atteint 77 % en Afrique du Sud (voir le graphique A1.3).
Le pourcentage de jeunes adultes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a diminué, passant de 46 % en 2008 à 41 % en 2018, en moyenne dans les pays de l’OCDE. Cette évolution s’inscrit dans le contexte de la diminution du pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (de 19 % en 2008 à 15 % en 2018) et de l’augmentation du pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire (de 35 % à 44 %) (voir le tableau A1.2).
La situation n’a pas évolué partout de la même façon. Parmi les pays de l’OCDE, le pourcentage de jeunes adultes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post‑secondaire non tertiaire a par exemple augmenté de 8 points de pourcentage au Mexique et de 13 points de pourcentage au Portugal entre 2008 et 2018. Dans la plupart des autres pays de l’OCDE, le pourcentage de jeunes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a diminué, tandis que le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté. En Autriche par exemple, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté de 7 points de pourcentage (passant de 33 % à 40 %), tandis que le pourcentage de jeunes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a diminué dans la même mesure (de 55 % à 48 %) (voir le tableau A1.2).
Niveau de formation égal à l’enseignement tertiaire
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 39 % des adultes (les 25-64 ans) sont diplômés de l’enseignement tertiaire selon les chiffres de 2018. L’enseignement tertiaire s’est fortement développé au cours des dernières décennies dans les pays de l’OCDE. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les jeunes adultes (les 25-34 ans) diplômés de l’enseignement tertiaire sont plus nombreux que les jeunes adultes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire selon les chiffres de 2018. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est nettement plus élevé chez les jeunes adultes, 44 % en moyenne dans les pays de l’OCDE, que chez les 55-64 ans (27 %), signe de l’amélioration de l’accessibilité de l’enseignement tertiaire ces toutes dernières décennies dans les pays de l’OCDE. Dans tous les pays de l’OCDE, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté entre 2008 et 2018 (voir le tableau A1.2 et (OCDE, 2019[3])).
Chez les 25-34 ans, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est égal ou supérieur à 60 % au Canada, en Corée, en Fédération de Russie et au Japon. Au Canada, en Corée et en Fédération de Russie, ce pourcentage élevé de diplômés de l’enseignement tertiaire va de pair avec un pourcentage peu élevé (moins de 7 %) d’adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Parmi les pays membres et partenaires de l’OCDE, c’est en Afrique du Sud, en Inde et en Indonésie que le pourcentage de jeunes adultes diplômés de l’enseignement tertiaire est le moins élevé (16 % ou moins). En Inde et en Indonésie, le niveau de formation le plus courant des 25-34 ans est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire, tandis qu’en Afrique du Sud, il correspond au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou à l’enseignement post‑secondaire non tertiaire (voir le tableau A1.2).
La majorité des 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire ont opté pour une licence (ou formation équivalente) dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE, même s’ils sont nombreux aussi à avoir choisi une formation tertiaire de cycle court dans certains pays. Les 25-34 ans diplômés à l’issue d’une formation tertiaire de cycle court représentent par exemple plus d’un cinquième de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire dans ce groupe d’âge au Canada, en Corée et en Fédération de Russie et le pourcentage le plus élevé de cet effectif en Autriche et en Chine. À l’inverse, il n’y a pratiquement aucun jeune adulte diplômé à l’issue d’une formation tertiaire de cycle court dans plus de 15 pays (voir le graphique A1.3).
Les diplômés à l’issue d’un master (ou formation équivalente) sont les plus nombreux dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire en Espagne, en Fédération de Russie, en France, en Hongrie, en Italie, au Luxembourg, en Pologne, au Portugal, en République slovaque, en République tchèque et en Slovénie. Cela peut refléter des tendances différentes dans l’organisation de l’enseignement tertiaire entre les pays ; la tradition des premiers cursus de type long sanctionnés par un diplôme de master est par exemple plus fortement ancrée dans certains pays. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 1 % environ des jeunes adultes sont titulaires d’un doctorat (ou titre équivalent), un pourcentage qui est toutefois de l’ordre de 2 % aux États-Unis, au Luxembourg et en Suisse. C’est en Slovénie que le pourcentage de titulaires d’un doctorat (ou titre équivalent) est le plus élevé, 5 % environ (voir le graphique A1.3).
Différences entre les hommes et les femmes dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire
Dans les pays de l’OCDE, le défaut de parité dans l’effectif de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté, passant de 9 points de pourcentage en 2008 à 12 points de pourcentage en 2018. Dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, les femmes sont plus nombreuses que les hommes parmi les 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire. Leur pourcentage représente au moins 50 % de plus que celui des hommes dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire en Estonie, en Islande, en Lettonie et au Portugal, tandis que les hommes ne sont plus nombreux qu’elles dans cet effectif que dans neuf pays seulement. En Inde, les femmes représentent moins de 60 % du pourcentage d’hommes dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (voir le graphique A1.4 et le tableau A1.2).
Le défaut de parité qui s’observe dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire est dans l’ensemble plus important chez les jeunes adultes que chez les adultes plus âgés, sauf en Estonie, en Fédération de Russie, en Islande, en Lituanie et en Suède. Le défaut de parité s’est inversé entre les adultes plus jeunes et plus âgés dans certains pays. En Corée par exemple, les femmes diplômées de l’enseignement tertiaire représentent 50 % du pourcentage d’hommes diplômés du même niveau d’enseignement chez les 55-64 ans, mais en représentent 18 % de plus chez les 25-34 ans (voir le graphique A1.4).
Domaines d’études des diplômés de l’enseignement tertiaire
Certains domaines d’études sont plus courants chez les diplômés de l’enseignement tertiaire. En moyenne, dans les pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, 24 % des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire ont suivi une formation en commerce, en administration ou en droit, le domaine d’études le plus courant. Ce pourcentage s’établit à 12 % en République tchèque, mais à plus de 30 % au Costa Rica, en France, au Luxembourg, au Mexique et en Turquie. Dans la plupart des pays dont les données désagrégées de ce domaine d’études sont disponibles, les diplômés sont plus nombreux à avoir opté pour le commerce ou l’administration que pour le droit (voir le graphique A1.1 et le tableau A1.3)
En Belgique, aux États-Unis, en Grèce, en Hongrie, en Islande, en Italie, en Pologne et en République tchèque, les lettres et arts, les sciences sociales, le journalisme et l’information sont les domaines d’études les plus prisés. Chez les diplômés de l’enseignement tertiaire, le domaine d’études le plus populaire est celui de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction en Allemagne, en Autriche en Fédération de Russie et en République slovaque, mais celui de la santé et de la protection sociale au Danemark, en Norvège et en Suède (voir le tableau A1.3).
En dépit des excellents débouchés qui s’offrent sur le marché du travail aux diplômés en technologies de l’information et de la communication (TIC) (voir les indicateurs A3 et A4), le pourcentage d’étudiants qui optent pour une formation dans ce domaine est relativement peu élevé dans les pays de l’OCDE. En moyenne, 4 % des diplômés de l’enseignement tertiaire ont suivi une formation dans ce domaine, et leur pourcentage varie nettement moins entre les pays que dans de nombreux autres domaines d’études. Parmi les pays membres et partenaires de l’OCDE, le pourcentage de diplômés en TIC atteint 6 % environ en Espagne, en Finlande, en Hongrie et au Mexique ; c’est au Costa Rica et au Luxembourg qu’il est le plus élevé : 7 %. À l’inverse, au plus 1 % seulement des diplômés de l’enseignement tertiaire ont opté pour une formation en rapport avec les TIC en Fédération de Russie et en Turquie (voir le tableau A1.3).
Le pourcentage de diplômés dans des matières en rapport avec les services sociaux (l’éducation, la santé et la protection sociale, par exemple) donne un aperçu de l’offre potentielle de travailleurs à même de fournir ces services essentiels à la population. Ainsi, de nombreux pays en proie à une pénurie d’enseignants et de professionnels de la santé ces dernières années ont adopté des politiques visant à accroître les effectifs dans ces domaines et à rendre ces professions plus attractives.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 12 % des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire ont suivi une formation dans le domaine de l’éducation, mais ce pourcentage varie énormément entre les pays : il est inférieur ou égal à 5 % en France, en Italie et au Royaume-Uni, mais est égal ou supérieur à 18 % au Costa Rica, en Hongrie et en Islande. Le pourcentage de diplômés dans des matières en rapport avec la santé et la protection sociale varie autant entre les pays dont les données sont disponibles. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire dans ces matières s’établit par exemple à 27 % au Danemark, mais à 6 % seulement en Turquie (voir le tableau A1.3).
Encadré A1.1. Évolution des domaines d’études les plus prisés
Le niveau de formation est un indicateur du niveau global des qualifications de la population, tandis que l’effectif diplômé correspond au nombre d’individus qui ont obtenu leur diplôme une année donnée (en 2017 en l’espèce). Toutefois, la comparaison de la répartition des domaines d’études entre l’effectif total de diplômés et les étudiants qui viennent d’être diplômés donne des indications sur l’évolution des préférences au fil du temps.
Le commerce, l’administration et le droit, les lettres et arts, les sciences sociales, le journalisme et l’information sont les grands domaines d’études les plus souvent choisis dans l’enseignement tertiaire par les jeunes diplômés et l’effectif total de diplômés, même si les jeunes tendent à avoir un léger penchant pour le commerce, l’administration et le droit. Ce penchant est particulièrement marqué en Hongrie, au Luxembourg, en République slovaque et en République tchèque : le pourcentage de jeunes diplômés dans ce domaine est supérieur de 6 points de pourcentage au moins à celui qui s’observe dans l’effectif total de diplômés de l’enseignement tertiaire (voir le graphique A1.a).
La différence est plus importante dans le domaine de la santé et de la protection sociale. Le pourcentage de diplômés dans ce domaine en 2017 s’établit à 16 %, soit 3 points de pourcentage de plus que dans l’effectif total de diplômés de l’enseignement tertiaire. Cette différence représente plus de 7 points de pourcentage en Belgique, aux États-Unis, en Lettonie et en Lituanie. Cette variation peut s’expliquer par un changement dans les préférences des étudiants, mais aussi par les qualifications supérieures désormais exigées pour travailler dans ce domaine (voir le graphique A1.a et le tableau A1.3).
Par contraste, les jeunes diplômés ont semblé légèrement moins attirés par l’ingénierie, les industries de transformation et la construction. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire dans ce domaine s’établit à 16 % chez les 25-64 ans en 2017, mais à 14 % seulement chez les jeunes diplômés cette année‑là (voir le graphique A1.a et le tableau A1.3).
Les profils spécialisés en TIC et en ingénierie sont très demandés sur le marché du travail et sont appelés à le rester à l’avenir sous l’effet du progrès technologique. Dans la plupart des pays toutefois, la popularité de ces domaines parmi les étudiants est soit stable, soit en recul. Parmi les pays de l’OCDE, le pourcentage de 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire dans le domaine de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction est par exemple inférieur à 10 % aux États-Unis, mais égal ou supérieur à 20 % en Allemagne, en Autriche, en Estonie, en Fédération de Russie et en Lituanie. Toutefois, le pourcentage de jeunes diplômés dans le domaine de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction est inférieur dans tous les pays, sauf en Grèce, en Italie, au Mexique, en Norvège, en Pologne, au Portugal et en Slovénie (voir le graphique A1.b).
Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire dans le domaine de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction varie sensiblement (de plus de 6 points de pourcentage) entre les 25‑64 ans et les 25-34 ans en Autriche, en Fédération de Russie, en République slovaque et au Royaume-Uni. Le Royaume-Uni se caractérise par un pourcentage de jeunes diplômés dans ce domaine inférieur de plus de moitié à celui qui s’observe dans l’effectif total de diplômés et connaît une forte pénurie de travailleurs spécialisés dans ce domaine (voir le graphique A1.b).
Variation infranationale du niveau de formation
Les données nationales occultent souvent de fortes inégalités régionales. Dans l’ensemble, les inégalités régionales relatives au niveau de formation se sont en partie comblées ces dernières années, en particulier grâce à l’embellie dans les régions accusant les niveaux de formation les moins élevés (OCDE, 2018[4]). Toutefois, des différences sensibles de niveau de formation s’observent toujours entre les régions dans de nombreux pays. Selon les données les plus récentes, le pourcentage de 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire varie au moins du simple au triple dans les régions les mieux loties et les régions les plus mal loties au Brésil, en Italie, en République tchèque et en Turquie. De nombreux pays où l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire est relativement élevé dans la population accusent aussi de fortes inégalités régionales. À titre d’exemple, en Fédération de Russie (85 régions) l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire en 2016 atteint 53 % à l’échelle nationale, mais varie entre 26 % et 75 % selon les régions. La situation est la même au Canada : 57 % des adultes sont diplômés de l’enseignement tertiaire, mais la différence entre les provinces les mieux loties et les plus mal loties atteint 28 points de pourcentage (OCDE (2019[5])).
À l’inverse, dans de nombreux autres pays, le niveau de formation varie nettement moins entre les régions. Les différences les plus ténues tendent à s’observer dans les pays où les régions sont moins nombreuses. Les différences les moins importantes (moins de 1.5 point de pourcentage) entre les régions où l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire est le plus élevé et le moins élevé s’observent en Belgique, en Finlande, en Hongrie, en Irlande, en Pologne, en Slovénie et Suisse, des pays principalement constitués de petites régions. En Belgique par exemple, l’effectif de diplômés de l’enseignement tertiaire ne varie pas de plus de 10 points de pourcentage entre les trois régions. En Hongrie, qui compte huit régions, l’effectif de diplômés de l’enseignement tertiaire varie de moins de 4 points de pourcentage entre la région la mieux lotie et la région la plus mal lotie (OCDE, 2019[5]).
Définitions
Groupes d’âge : le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans ; l’expression « jeunes (adultes) », la population âgée de 25 à 34 ans ; et l’expression « (adultes) plus âgés », la population âgée de 55 à 64 ans.
Par formations intermédiaires, on entend au sens de la Classification internationale type de l’éducation (CITE 2011) les formations reconnues relevant d’un niveau d’enseignement qui sont toutefois insuffisantes pour que les individus qui les ont réussies soient considérés comme diplômés de ce niveau d’enseignement ; c’est pourquoi ces formations se classent au niveau d’enseignement inférieur. De plus, la réussite d’une formation intermédiaire ne donne pas directement accès à un niveau d’enseignement supérieur.
Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Les domaines d’études sont dérivés des domaines d’études et de formation de la CITE 2013 (CITE-F 2013). La liste de tous les domaines d’études à l’étude dans ce rapport figure dans le Guide du lecteur.
Niveaux de formation : les niveaux de la CITE 2011 sont tous décrits dans le Guide du lecteur, au début du présent rapport.
Méthodologie
Les niveaux de formation sont établis à partir des données annuelles sur le pourcentage de la population adulte (les 25-64 ans) diplômé d’un niveau spécifique de formation dans chaque groupe d’âge.
Dans les statistiques de l’OCDE, les qualifications obtenues à l’issue de formations relevant du niveau 3 de la CITE 2011 dont la durée est insuffisante pour que les individus concernés puissent être considérés comme diplômés du niveau 3 de la CITE 2011 sont classées au niveau 2 de la CITE 2011 (voir le Guide du lecteur). Dans les pays qui ont pu démontrer l’équivalence, en termes de valeur sur le marché du travail, des qualifications officiellement délivrées à l’issue de formations intermédiaires relevant du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (par exemple, le fait d’obtenir cinq bonnes notes au General Certificate of Secondary Education [GCSE] au Royaume-Uni) et le diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les diplômés à l’issue de ces formations intermédiaires sont inclus dans la catégorie des diplômés du niveau 3 de la CITE 2011 dans les tableaux sur les trois niveaux de formation agrégés (Institut de statistique de l’UNESCO, 2013[6]).
La plupart des pays de l’OCDE classent les individus sans formation formelle au niveau 0 de la CITE 2011. Les moyennes relatives au niveau de formation inférieur à l’enseignement primaire en subissent donc vraisemblablement l’influence.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[7]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Dans la plupart des pays, les données démographiques et les chiffres sur le niveau de formation proviennent des bases de données de l’OCDE et d’Eurostat qui ont été compilées à partir d’enquêtes nationales sur la population active par le Réseau LSO (Network on Labour Market and Social Outcomes of Learning) de l’OCDE, chargé d’élaborer les données relatives aux retombées de l’éducation sur l’économie, le marché du travail et la société. Les données relatives au niveau de formation proviennent de la base de données de l’Organisation internationale du travail (OIT) en Arabie saoudite et en Indonésie et de la base de données de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) en Chine.
Les données infranationales de certains indicateurs sont disponibles dans la Base de données régionales de l’OCDE (OCDE, 2019[5]).
Note concernant les données d’Israël
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Références
[6] Institut de statistique de l’UNESCO (2013), Classification internationale type de l’éducation CITE 2011, UNESCO-UIS, Montréal, http://uis.unesco.org/sites/default/files/documents/international-standard-classification-of-education-isced-2011-fr.pdf.
[3] OCDE (2019), Base de données de Regards sur l’éducation - Niveau de formation et situation au regard de l’emploi, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=EAG_NEAC.
[5] OCDE (2019), Base de données des statisques régionales - Niveau d’éducation par groupe d’âge, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=REGION_EDUCAT.
[7] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[4] OCDE (2018), OECD Regions and Cities at a Glance 2018, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/reg_cit_glance-2018-en.
[1] OCDE (2016), Regards sur l’éducation 2016: Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/eag-2016-fr.
[2] OCDE (2015), « Quels avantages offre aujourd’hui un diplôme du deuxième cycle du secondaire ? », Les indicateurs de l’éducation à la loupe, n° 34, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/5jrts3mv6llp-fr.
Tableaux de l’indicateur A1
Tableau A1.1 Niveau de formation des adultes âgés de 25 à 64 ans (2018)
Tableau A1.2 Évolution du niveau de formation des adultes âgés de 25 à 34 ans, selon le sexe (2008 et 2018)
Tableau A1.3 Domaines d’études des diplômés de l’enseignement tertiaire âgés de 25 à 64 ans (2018)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2019. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne sur : http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
StatLink : https://doi.org/10.1787/888933980792