En moyenne, les pays de l’OCDE dépensent environ 1.7 fois plus par étudiant dans l’enseignement tertiaire que par élève dans l'enseignement non tertiaire (enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire). Les dépenses unitaires (c’est-à-dire par élève/étudiant) au titre des établissements d'enseignement, de l'enseignement primaire à l’enseignement tertiaire, s’élèvent à 10 500 USD en moyenne dans les pays de l’OCDE. Elles sont de l’ordre de 9 400 USD dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire, et de 15 600 USD dans l’enseignement tertiaire.
Dans l'enseignement non tertiaire, les dépenses au titre des services d’éducation représentent 93 % des dépenses unitaires au titre des établissements. Dans l’enseignement tertiaire, la part des dépenses unitaires d’éducation dévolue aux services d’éducation est nettement moins élevée (67 %), mais celle allouée aux activités de recherche et développement (R-D) est plus élevée, de l’ordre de 30 %.
Les dépenses unitaires cumulées entre l'âge de 6 et 15 ans s'élèvent à environ 93 000 USD, en moyenne, dans les pays de l'OCDE.
Regards sur l'éducation 2019
Indicateur C1. Quel est le montant des dépenses par élève/étudiant ?
Faits marquants
Contexte
Les responsables politiques veulent multiplier les possibilités d’apprentissage et dispenser un enseignement de qualité, mais ces objectifs peuvent donner lieu à une augmentation des coûts unitaires qui doit être équilibrée par rapport à d’autres postes de dépenses et à l’ensemble des charges fiscales. C’est pourquoi la question de savoir si l’investissement dans l’éducation est suffisamment rentable est une thématique majeure du débat public. Certes, il est difficile de déterminer le volume optimal de ressources requises pour préparer chaque individu à vivre et à travailler dans les sociétés modernes, mais les comparaisons internationales des dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement (voir les sections « Définitions » et « Méthodologie ») peuvent fournir des valeurs de référence utiles.
Cet indicateur évalue l’investissement dans la scolarité de chaque individu. Les dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement dépendent du salaire des enseignants (voir les indicateurs C7 et D3), des régimes de retraite, des temps d’instruction et d’enseignement (voir les indicateurs C7, D1 et D4), du coût des infrastructures scolaires et du matériel pédagogique (voir l’indicateur C6), des filières d’enseignement (générale ou professionnelle) et des effectifs scolarisés (voir l’indicateur B1). Les politiques mises en œuvre pour susciter des vocations d’enseignant, réduire la taille moyenne des classes ou modifier la dotation en personnel (voir l’indicateur D2) ont aussi contribué à la variation des dépenses unitaires. Les services auxiliaires et les activités de recherche et développement (R-D) peuvent en outre influer sur le niveau des dépenses unitaires.
Dans l’enseignement primaire et secondaire, les services d’éducation constituent le principal poste de dépenses. Dans l’enseignement tertiaire, d’autres services, en particulier les services auxiliaires et les activités de R-D, peuvent constituer un poste de dépenses considérable.
Autres faits marquants
En moyenne, les dépenses unitaires totales sont plus élevées dans les établissements privés que dans les établissements publics. Les dépenses totales au titre des établissements publics de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire s'élèvent à plus de 10 300 USD par étudiant/élève, contre 10 800 USD dans les établissements privés (voir le tableau C1.5, disponible en ligne).
Entre 2010 et 2016, les dépenses au titre des établissements d’enseignement non tertiaire ont augmenté de 5 % en moyenne dans les pays de l’OCDE, mais le nombre d'élèves est resté stable au cours de cette période. Les dépenses unitaires ont donc progressé de 5 % durant cette période.
Dans les pays de l’OCDE, les dépenses unitaires annuelles au titre des établissements d’enseignement représentent en moyenne 23 % du produit intérieur brut (PIB) par habitant dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire. Elles sont beaucoup plus élevées dans l’enseignement tertiaire : les pays investissent en moyenne l’équivalent de 38 % de leur PIB par habitant pour financer les formations de cycle court, les licences, les masters et les doctorats.
Analyse
Dépenses unitaires annuelles au titre des établissements d’enseignement par niveau d’enseignement
Les dépenses unitaires annuelles au titre des établissements d’enseignement de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire chiffrent l’investissement consenti dans la scolarité de chaque individu. Selon les chiffres de 2016, les dépenses unitaires annuelles de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire sont égales ou légèrement supérieures à 3 600 USD en Colombie et au Mexique, et sont supérieures à 15 000 USD en Autriche, aux États-Unis et en Norvège ; elles frôlent même la barre des 22 000 USD au Luxembourg (voir le tableau C1.1 et le graphique C1.1). Les dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement, de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire, s’élèvent à 10 500 USD en moyenne dans les pays de l’OCDE.
La méthode de répartition des ressources varie fortement entre les différents niveaux d’enseignement et reflète largement le mode d’organisation de l’enseignement. L’enseignement reste essentiellement dispensé dans des cadres où l’organisation, les programmes, les méthodes pédagogiques et la gestion sont similaires dans l’ensemble. Ces caractéristiques communes tendent à se traduire par des tendances similaires de dépenses unitaires de l’enseignement primaire à l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Ces dernières décennies, l’augmentation des dépenses privées au titre de l’enseignement tertiaire a modifié la répartition des ressources à ce niveau d’enseignement, par comparaison avec les niveaux inférieurs (voir l’indicateur C3 et le tableau C1.5, disponible en ligne). Selon les chiffres de 2016, les dépenses unitaires des pays de l’OCDE s’élèvent en moyenne à 9 400 USD dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire, et à 15 600 USD dans l’enseignement tertiaire, mais cette moyenne est biaisée dans l’enseignement tertiaire à cause des dépenses élevées de quelques pays, en particulier le Canada, les États-Unis, le Luxembourg, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède (voir le tableau C1.1 et le graphique C1.1). Ces différences peuvent également entraîner une forte variation des dépenses unitaires cumulées sur toute la durée théorique de la scolarité (voir le tableau C1.6, disponible en ligne). En outre, des différences importantes s’observent entre les entités infranationales (voir l’encadré C1.1).
Encadré C1.1. Variation infranationale des dépenses unitaires annuelles au titre des établissements d’enseignement
Les dépenses unitaires annuelles peuvent être très hétérogènes d'un pays à l'autre, avec de grandes différences entre les régions. Parmi les trois pays dont les données des entités infranationales sont disponibles, c’est au Canada que les dépenses unitaires annuelles au titre des établissements d’enseignement primaire et secondaire varient le plus entre les entités infranationales : la région où ces dépenses sont les plus élevées (23 000 USD) dépense près de trois fois plus par élève et par an que la région où ces dépenses sont les moins élevées (8 000 USD). Les différences régionales sont les plus ténues en Allemagne et en Belgique (OCDE, 2019[1]).
L'analyse des différences régionales des dépenses au titre des établissements d'enseignement primaire et secondaire révèle des tendances contrastées. En Allemagne, huit des douze Länder où les dépenses unitaires sont inférieures à la moyenne nationale se situent dans la partie occidentale du pays. Cela pourrait s’expliquer par le grave déclin démographique enregistré dans les Länder situés à l’est qui a entrainé une réduction des effectifs scolarisés (OCDE, 2019[1]).
Afin de garantir la comparabilité internationale des données, les dépenses ont été converties dans la même devise (USD) à l’aide des parités de pouvoir d’achat (PPA). Il convient toutefois de noter que la variation du coût de la vie au sein même des pays n’a pas été prise en considération.
La répartition des dépenses entre les différents niveaux d'enseignement permet de montrer la priorité que les gouvernements accordent à ces niveaux ainsi que le coût relatif de l’enseignement. Les dépenses unitaires d’éducation augmentent avec le niveau d’enseignement dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, mais l’ampleur des différentiels varie sensiblement d’un pays à l’autre (voir le tableau C1.1). Les pays de l’OCDE dépensent en moyenne 18 % de plus par élève dans l’enseignement secondaire que dans l’enseignement primaire. Ce pourcentage est égal ou supérieur à 50 % au Canada, en France, aux Pays-Bas et en République tchèque, tandis que d'autres pays comme le Chili, la Colombie, l'Islande, Israël, la Lituanie, la République slovaque, le Royaume-Uni et la Slovénie investissent davantage par élève dans l'enseignement primaire que dans l'enseignement secondaire – et ce en dépit du fait que les salaires des enseignants tendent à augmenter avec le niveau d'enseignement. Dans les pays de l’OCDE, les établissements d’enseignement dépensent en moyenne 31 % de plus par étudiant dans l’enseignement tertiaire (activités de R-D non comprises) que par élève dans l’enseignement primaire. Les États-Unis et la Turquie dépensent deux fois plus par étudiant dans l’enseignement tertiaire (activités de R-D non comprises) que par élève dans l’enseignement primaire (voir le tableau C1.1).
Dépenses unitaires au titre des services d’éducation, des services auxiliaires et de la R-D
Dans les pays de l’OCDE, les dépenses au titre des services d’éducation proprement dits (dont le coût de l’enseignement et d'autres dépenses au titre de l'éducation) représentent en moyenne 87 % des dépenses unitaires totales au titre des établissements d’enseignement, de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire ; ce pourcentage passe la barre des 90 % au Chili, en Lettonie et en Pologne. Dans environ un tiers des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles, les dépenses unitaires annuelles au titre de la recherche et du développement (R-D) et des services auxiliaires représentent environ au moins 15 % des dépenses unitaires annuelles totales de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire. En République slovaque et en Suède, ce pourcentage atteint 20 %.
Cette tendance globale occulte pourtant une variation importante entre les niveaux d’enseignement (voir le tableau C1.2 et le graphique C1.2). Dans l’enseignement non tertiaire (enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire), ce sont les services d’éducation qui représentent le poste de dépenses le plus important. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les dépenses au titre des services d’éducation représentent 93 % (soit environ 8 700 USD) des dépenses unitaires totales des établissements à ces niveaux d'enseignement. Les dépenses au titre des services auxiliaires représentent toutefois 10 %, voire un peu plus, des dépenses unitaires en Finlande, en France, en République slovaque et en Suède (voir le tableau C1.2).
Des différences plus marquées s’observent dans le pourcentage des dépenses unitaires totales au titre des établissements d’enseignement tertiaire consacré aux services d’éducation, car les dépenses au titre de la R-D peuvent représenter une part importante des dépenses d’éducation (voir le tableau C1.2). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les services d’éducation absorbent 67 % des dépenses totales au titre des établissements d’enseignement tertiaire, mais la recherche et le développement représentent environ 30 % de ces dépenses. Les pays de l’OCDE où les activités de R-D sont en grande partie menées par les établissements d’enseignement tertiaire ont tendance à afficher des niveaux plus élevés de dépenses unitaires que les pays où ces activités sont essentiellement du ressort de l’industrie ou d’autres institutions publiques. Abstraction faite des activités de R-D, les dépenses unitaires moyennes s’élèvent à plus de 11 000 USD en moyenne dans les pays de l’OCDE, allant de moins de 6 000 USD en Lituanie et au Mexique à plus de 25 000 USD aux États-Unis et au Luxembourg.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les dépenses unitaires au titre de la R-D et des services auxiliaires représentent 33 % des dépenses unitaires totales au titre des établissements d’enseignement tertiaire. Dans cinq des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles, les dépenses unitaires au titre de la R-D et des services auxiliaires représentent au moins 40 % des dépenses unitaires totales au titre des établissements d’enseignement tertiaire ; ce pourcentage est le plus élevé en Suède (54 %). Toutefois, le pourcentage des dépenses unitaires au titre des services auxiliaires tend à être moins élevé dans l'enseignement tertiaire qu’aux niveaux inférieurs d’enseignement. En moyenne, ils représentent 5 % seulement des dépenses au titre des établissements d’enseignement tertiaire ; leur pourcentage est même négligeable (avec moins de 100 USD par étudiant) en Autriche, au Chili, en Corée, en Estonie, en Finlande, en Israël, en Pologne, en République tchèque et en Suède. Parmi tous les pays de l'OCDE, ce sont les États-Unis et le Royaume-Uni qui consacrent le budget le plus important aux dépenses unitaires au titre des services auxiliaires dans l'enseignement tertiaire, avec plus de 2 000 USD par étudiant.
Les responsables politiques s’intéressent à la relation entre le budget de l’éducation et le rendement des systèmes d’éducation (voir l’encadré B1.1 dans l’édition de 2017 de Regards sur l’éducation (OCDE, 2017[2])). Le coût de l'enseignement dans les pays dépend non seulement des dépenses unitaires annuelles, mais également de la durée totale des études à chaque niveau d'enseignement et des effectifs scolarisés. Des dépenses unitaires élevées peuvent par exemple être compensées par l’existence de formations courtes ou par l’accessibilité limitée de certains niveaux d’enseignement. À l’inverse, un système d’éducation à première vue économe en termes de dépenses unitaires peut se révéler dispendieux si l’effectif scolarisé est important et que les études sont longues.
Comme l’enseignement primaire et secondaire relève généralement de la scolarité obligatoire dans les pays de l’OCDE, les dépenses unitaires cumulées sur ces deux niveaux entre l’âge de 6 et 15 ans permettent d’évaluer le budget à consacrer à chaque individu durant la scolarité obligatoire dans les conditions actuelles (voir le graphique C1.3 et le tableau C1.6, disponible en ligne). Les dépenses unitaires cumulées entre l'âge de 6 et 15 ans s'élèvent à environ 92 700 USD, en moyenne, dans les pays de l'OCDE. Les dépenses théoriques cumulées au titre des établissements d’enseignement varient considérablement entre les pays : elles sont supérieures à 120 000 USD en Autriche, aux États-Unis, en Islande, au Luxembourg, en Norvège et en Suède, mais inférieures à 50 000 USD en Colombie et en Turquie durant la période de référence.
Dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement en pourcentage du PIB par habitant
Les dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) par habitant sont un indicateur qui tient compte de la richesse relative des pays de l’OCDE. Comme la scolarisation est généralisée (et le plus souvent obligatoire) aux premiers niveaux d’enseignement dans la plupart des pays de l’OCDE, rapporter les dépenses unitaires au PIB par habitant permet de déterminer si le budget consacré à chaque individu est proportionnel à la capacité financière des pays. Aux niveaux supérieurs d’enseignement, cet indicateur n’est plus aussi probant, car les taux de scolarisation varient fortement entre les pays. Dans l’enseignement tertiaire, la valeur de cet indicateur peut par exemple être assez élevée dans les pays de l’OCDE qui consacrent une part relativement importante de leur richesse aux études d’un nombre relativement restreint d’individus.
Dans les pays de l’OCDE, les dépenses unitaires d’éducation tous niveaux d’enseignement confondus (de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire) représentent en moyenne 26 % du PIB par habitant ; plus précisément 23 % dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire et 38 % dans l’enseignement tertiaire (voir le tableau C1.4, disponible en ligne). Certains des pays où les dépenses unitaires sont peu élevées peuvent toutefois investir davantage dans l’éducation en pourcentage de leur PIB par habitant. Au Portugal par exemple, les dépenses unitaires au titre de tous les niveaux d’enseignement et le PIB par habitant sont tous deux inférieurs à la moyenne de l’OCDE, mais le budget unitaire est supérieur à la moyenne en pourcentage du PIB par habitant à chaque niveau d’enseignement.
La relation entre le PIB par habitant et les dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement est complexe. Il existe toutefois une relation positive manifeste entre les dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement non tertiaire, et le PIB par habitant. En d’autres termes, les dépenses unitaires tendent à être moins élevées dans les pays moins riches que dans les pays plus riches. Cette relation est généralement positive à ces niveaux d’enseignement, mais des différences s’observent même entre des pays dont le PIB par habitant est comparable, en particulier parmi ceux où il est supérieur à 30 000 USD. Par exemple, l’Autriche et les Pays-Bas affichent un PIB par habitant du même ordre (de 50 000 USD environ, voir le tableau X2.1 à l'annexe 2), mais en affectent un pourcentage très différent à l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire. L'Autriche consacre l'équivalent de 28 % de son PIB par habitant aux établissements d'enseignement non tertiaire (soit un pourcentage supérieur à la moyenne de l'OCDE de 23 %), alors que les Pays-Bas y consacrent 22 % de leur PIB par habitant (voir le tableau C1.4, disponible en ligne).
Les dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement varient davantage dans l’enseignement tertiaire selon les pays, et la relation entre la richesse relative des pays et leur niveau de dépenses est plus variable à ce niveau d’enseignement. Dans l’enseignement tertiaire, le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni consacrent par étudiant l’équivalent de plus de 50 % de leur PIB par habitant (voir le tableau C1.4, disponible en ligne). Le pourcentage élevé des dépenses unitaires du Royaume-Uni par exemple s’explique principalement par le montant extrêmement élevé de ses dépenses au titre de la R-D, qui représentent environ un quart des dépenses unitaires totales (voir le tableau C1.2).
Évolution des dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement entre 2010 et 2016
Les dépenses au titre des établissements d’enseignement sont largement soumises à l’évolution de la population d’âge scolaire et du niveau de rémunération des enseignants. La rémunération des enseignants (qui est le principal poste de dépenses d'éducation) a progressé au cours des dix dernières années dans la majorité des pays (voir l’indicateur D3). La taille de la population d’âge scolaire a un impact sur l’effectif scolarisé et sur les ressources et les efforts d’organisation que les pays doivent consacrer à leur système d’éducation. Plus la population à scolariser est importante, plus la demande potentielle de services d’éducation est forte. Les dépenses unitaires peuvent également varier entre les différents niveaux d’enseignement au sein même des pays, car les effectifs et les dépenses peuvent suivre des tendances différentes à chaque niveau d’enseignement.
Dans l'enseignement non tertiaire, les effectifs sont restés en moyenne plutôt stables, dans les pays de l'OCDE, entre 2010 et 2016. Durant cette même période, les dépenses au titre des établissements d’enseignement non tertiaire ont progressé de 5 % en moyenne (voir le tableau C1.3). Par conséquent, les dépenses unitaires dans l'enseignement non tertiaire ont augmenté de 5 % en 2016, par rapport à leur niveau de 2010. Les dépenses unitaires sont plus élevées en 2016 qu’elles ne l’étaient en 2010 dans la plupart des pays de l'OCDE, sauf dans certains pays durement touchés par la crise économique de 2008, tels que l’Australie, l’Estonie, l’Espagne, la France, l’Irlande, l'Italie et la Slovénie. Les dépenses unitaires ont augmenté de plus de 20% au Chili, en Israël, et en Lettonie. Au Chili, en Lettonie, en Pologne et en République slovaque, la diminution de plus de 5 % de l’effectif scolarisé a coïncidé avec une forte augmentation des dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement entre 2010 et 2016. Par contraste, en Espagne, en Irlande et en Slovénie, l’augmentation de l’effectif scolarisé est allée de pair avec une diminution des dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement.
Dans l’enseignement tertiaire, les dépenses ont augmenté à un rythme nettement plus soutenu qu’aux niveaux inférieurs d’enseignement : elles ont progressé de 9 % en moyenne entre 2010 et 2016. Elles ont également augmenté plus rapidement que l'effectif d'élèves durant cette période (3 %). Les pays de l'OCDE ont donc enregistré une augmentation moyenne de 8 % des dépenses unitaires entre 2010 et 2016. Des écarts importants s’observent toutefois entre les pays. Parmi les pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles, l’Allemagne, l'Australie, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Italie, la Lituanie, le Mexique et le Portugal ont enregistré une baisse des dépenses unitaires au titre de l’enseignement tertiaire. Dans la quasi-totalité de ces pays, cette diminution s’explique en grande partie par l’augmentation rapide des effectifs d’étudiants dans l'enseignement tertiaire. Par contraste, dans des pays tels que l’Estonie, l'Islande et la République slovaque par exemple, l’augmentation des dépenses unitaires à ce niveau d'enseignement est imputable à l’augmentation des dépenses totales et à la diminution de l’effectif de l’enseignement tertiaire (voir le tableau C1.3). L'évolution des dépenses au titre des établissements d'enseignement tertiaire peut influer sur l'affectation des ressources parmi les différents types de service et, en particulier, sur l'investissement dans les biens et services d’éducation (voir l’encadré C1.2).
Encadré C1.2. Évolution des dépenses au titre des biens et des services d'éducation dans les établissements d'enseignement tertiaire
Les dépenses au titre des biens et des services d'éducation fournissent aux établissements d'enseignement les ressources nécessaires pour accomplir leur mission principale : développer les compétences de leurs étudiants. Comparer l'évolution des dépenses au titre des services d'éducation à celle des dépenses publiques totales permet de mieux comprendre comment les changements intervenus dans les dépenses totales au titre des établissements d'enseignement influent sur le financement des biens et des services d’éducation. Ces comparaisons sont particulièrement pertinentes au regard des différents niveaux de l’enseignement tertiaire, où un pourcentage plus élevé des dépenses totales est alloué aux services autres que les biens et services d’éducation, tels que les services auxiliaires ou la recherche et le développement (R-D). Accorder la priorité aux dépenses dans ces domaines peut, certes, être justifié, mais réduire les investissements dans les services d'éducation peut avoir un impact sur la qualité de l'apprentissage et les conditions dans lesquelles l’enseignement est dispensé, en particulier dans les pays marqués par l’augmentation massive des taux de scolarisation dans l’enseignement tertiaire.
Entre 2012 et 2016, les dépenses au titre des services d’éducation et les dépenses totales au titre des établissements d'enseignement tertiaire ont évolué à un rythme sensiblement différent selon les pays (voir le graphique C1.a). Les dépenses totales au titre des établissements d'enseignement tertiaire ont augmenté dans deux tiers des pays membres et partenaires de l'OCDE durant cette période. Dans la plupart d'entre eux, les dépenses au titre des biens et services d’éducation ont également augmenté, mais de manière contrastée. Les dépenses au titre des biens et services d’éducation ont augmenté d'au moins 24 points de pourcentage de plus que les dépenses totales au titre des établissements d'enseignement tertiaire en Estonie et en République slovaque. Par contraste, les dépenses au titre des biens et services d’éducation ont évolué à un rythme moins soutenu que les dépenses totales au titre des établissements d'enseignement tertiaire en Belgique, au Chili, aux États-Unis, en Fédération de Russie, en Finlande, en Irlande, en Israël, en Lituanie, au Royaume-Uni et en Suède. Le Luxembourg est le seul pays à enregistrer à la fois une hausse des dépenses totales au titre de l'enseignement tertiaire (+34 %) et une diminution des dépenses au titre des services d’éducation (-24 %). Cet écart suggère des investissements accrus dans les services auxiliaires ou la R-D au cours de la période de référence au détriment des services d'éducation, ce qui caractérise un système d'enseignement supérieur axé sur la recherche.
L'autre tiers des pays ont vu leurs investissements totaux au titre des établissements d'enseignement tertiaire décliner entre 2012 et 2016. En Hongrie et au Portugal, les gouvernements sont néanmoins parvenus à accroître leurs dépenses totales au titre des biens et services d’éducation malgré les coupes budgétaires, en réallouant une partie du budget affecté aux services auxiliaires ou à la R-D. Par contraste, les dépenses au titre des biens et des services d’éducation ont diminué en Italie, en Lettonie, en République tchèque et en Slovénie, quoique dans une moindre mesure, par rapport aux dépenses totales au titre des établissements d'enseignement tertiaires.
Définitions
Par services auxiliaires, on entend les services fournis par les établissements d’enseignement en marge de leur mission principale d’éducation. Il s’agit principalement des services à caractère social à l’intention des élèves/étudiants. Dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire, ces services à caractère social englobent la cantine, les soins de santé ainsi que le transport scolaire. Dans l’enseignement tertiaire, ils comprennent le logement (résidences d’étudiants), la cantine et les soins de santé.
Les dépenses au titre des services d’éducation comprennent toutes les dépenses en rapport direct avec l’enseignement que dispensent les établissements, soit la rémunération des enseignants, la construction et l’entretien des bâtiments scolaires, le matériel pédagogique et les manuels et, enfin, la gestion des établissements.
Les activités de recherche et développement sont les activités de recherche menées par les universités et autres établissements d’enseignement tertiaire, qu’elles soient financées par des fonds institutionnels ou par des bourses ou des contrats proposés par des entités publiques ou privées.
Méthodologie
Les dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement d’un niveau d’enseignement donné sont calculées comme suit : les dépenses totales au titre des établissements d’enseignement de ce niveau sont divisées par l’effectif de ce niveau converti en équivalents temps plein. Ne sont pris en compte que les établissements d’enseignement et les programmes de cours dont les données sur les effectifs et les dépenses sont disponibles. Les dépenses exprimées en devise nationale sont divisées par l’indice de parité de pouvoir d’achat (PPA) pour le PIB pour obtenir leur équivalent en dollars des États‑Unis (USD). La conversion basée sur l’indice PPA est préférée à celle basée sur le taux de change du marché, car celui-ci subit l’influence de nombreux facteurs (taux d’intérêt, politiques commerciales, prévisions de croissance économique, etc.) sans grand rapport avec le pouvoir d’achat relatif du moment dans les différents pays de l’OCDE (voir l’annexe 2 pour davantage de précisions).
Les dépenses unitaires d’éducation des entités infranationales sont ajustées sur la base des parités de pouvoir d’achat (PPA) à l’échelle nationale. Des travaux plus approfondis s’imposent au sujet de la variation infranationale du coût de la vie pour ajuster les dépenses unitaires utilisées dans cette section.
Les dépenses unitaires au titre des établissements d’enseignement en pourcentage du PIB par habitant correspondent aux dépenses unitaires rapportées au PIB par habitant. Dans les pays de l’OCDE où les données sur les dépenses d’éducation et les données sur le PIB portent sur des périodes de référence différentes, les données sur les dépenses sont corrigées à l’aide des taux d’inflation nationaux de manière à correspondre à la période de référence des données du PIB (voir l’annexe 2).
Effectif d’élèves/étudiants en équivalents temps plein : le classement des pays de l’OCDE en fonction des dépenses unitaires annuelles d’éducation est influencé par les différences de définition des notions de scolarisation à « temps plein » et à « temps partiel », et d’« équivalent temps plein » entre les pays. Certains pays de l’OCDE comptabilisent tous les inscrits dans l’enseignement tertiaire comme des étudiants à temps plein, alors que d’autres mesurent l’intensité de leur scolarisation d’après les unités de valeur qu’ils ont obtenues à l’issue de modules spécifiques de cours pendant une période de référence donnée. Les pays de l’OCDE qui peuvent évaluer avec précision le taux de scolarisation à temps partiel affichent des dépenses apparemment plus élevées par étudiant en équivalent temps plein que les pays qui ne peuvent établir de distinction entre les diverses modalités de scolarisation.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[3]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Les données se rapportent à l’année budgétaire 2016 (sauf mention contraire) et proviennent de la collecte de données statistiques sur l’éducation de l’UNESCO, de l’OCDE et d’Eurostat (UOE) réalisée en 2017 par l’OCDE (pour plus de précisions, voir l’annexe 3, https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en). Les données de l’Afrique du Sud, de l’Arabie saoudite, de l’Argentine, de l’Inde, de l’Indonésie et de la République populaire de Chine proviennent de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU).
Les données relatives aux dépenses de 2005, de 2011 et de 2016 proviennent d’une enquête menée en 2018-19. Les dépenses de 2005 à 2015 ont été ajustées en fonction des méthodes et des définitions appliquées lors du dernier exercice UOE de collecte de données en date.
Les données infranationales sont actuellement disponibles pour trois pays : l'Allemagne, la Belgique et le Canada. Les estimations infranationales ont été fournies par les pays sur la base de sources nationales. Les données infranationales sont issues d'une enquête spéciale menée par l'OCDE en 2019.
Note concernant les données d’Israël
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Références
[1] OCDE (2019), Base de données de statistiques régionales, http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=REGION_DEMOGR.
[3] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018: Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[2] OCDE (2017), Regards sur l’éducation 2017 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/eag-2017-fr.
Tableaux de l’indicateur C1
Tableau C1.1 Dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein, sources finales de financement (2016)
Tableau C1.2 Dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein pour les services d’éducation, les services auxiliaires et la R-D (2016)
Tableau C1.3 Indice de variation des dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein (2005, 2011 et 2016)
WEB Tableau C1.4 Dépenses totales au titre des établissements d'enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein, en pourcentage du PIB par habitant (2016)
WEB Tableau C1.5 Dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein, selon le type d'établissement (2016)
WEB Tableau C1.6 Dépenses cumulées au titre des établissements d’enseignement par élève entre les âges de 6 et 15 ans en équivalents temps plein (2016)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2019. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne sur : http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
StatLink : https://doi.org/10.1787/888933981058