Le capital intellectuel est l’atout le plus précieux à l’heure où les pays s’emploient avec détermination à relever les défis que leur lancent les transformations économiques, environnementales et sociales, liées notamment au progrès technologique, au changement climatique et aux migrations. Le savoir est à la base du capital humain, et son enrichissement et sa transmission sont au cœur de la mission de l’enseignement supérieur. L’enseignement tertiaire est essentiel pour aider les individus et les sociétés à faire face à ces changements profonds.
La demande de connaissances et de compétences d’ordre supérieur a une portée tant économique que sociale. Le taux d’emploi des adultes diplômés de l’enseignement tertiaire est supérieur d’environ 9 points de pourcentage à celui des adultes titulaires uniquement d’un diplôme de l’enseignement secondaire, et les premiers gagnent en moyenne 57 % de plus que les seconds. Les adultes diplômés de l’enseignement tertiaire sont également davantage susceptibles d’être en bonne santé, d’agir pour la protection de l’environnement ou de prendre part à la vie publique.
Ces grandes avancées vont de pair avec une incertitude accrue. Les progrès de l’intelligence artificielle devraient doper la productivité dans un certain nombre de secteurs, mais ils modifient aussi fondamentalement la façon de travailler dans certaines branches. Avec l’accès généralisé à l’information, il est plus facile que jamais d’apprendre, mais le rythme du changement s’est accéléré, de sorte que beaucoup se demandent comment s’adapter ou luttent pour ne pas perdre pied. La mondialisation ouvre de nouvelles voies, certes, mais elle est également à l’origine d’une concurrence féroce en quête de talents.
Les pays ont amélioré l’accès à l’enseignement et à l’apprentissage pour relever ces défis. Les dispositifs de soutien financier réduisent le poids de la poursuite des études, un investissement payant sur le marché du travail, et sont assortis d’options souples de remboursement. Le parcours scolaire linéaire traditionnel, de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire, cède progressivement la place à une approche plus holistique de l’apprentissage tout au long de la vie. Comme l’évolution de la demande de compétences sur le marché du travail est trop rapide pour que certains établissements d’enseignement puissent l’anticiper, bon nombre de ceux‑ci s’emploient à promouvoir des parcours flexibles dans l’enseignement tertiaire et à établir des partenariats avec d’autres acteurs, dont des entreprises et des organismes de formation. Un nombre croissant d’adultes sont séduits par l’enseignement tertiaire grâce à ces politiques, mais les établissements d’enseignement doivent concilier l’accroissement de leur effectif et la nécessité de maîtriser leurs coûts, tout en veillant à la pertinence et à la qualité des formations qu’ils proposent.