En moyenne dans les pays de l’OCDE, les enseignantes sont minoritaires dans l’enseignement tertiaire, mais majoritaires dans l’enseignement primaire et secondaire. Dans la plupart des pays dont les données sont disponibles, le pourcentage d’enseignantes est supérieur dans l’enseignement tertiaire en formation de cycle court qu’en licence, en master ou en doctorat.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, le pourcentage d’enseignants en poste dans l’enseignement primaire et secondaire est plus élevé chez les 50-59 ans que chez les 25-34 ans, ce qui peut faire craindre des pénuries d’enseignants à l’avenir.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, moins de 15 % des enseignants sont âgés de moins de 30 ans, quel que soit le niveau d’enseignement, de l’enseignement primaire au deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
Regards sur l'éducation 2019
Indicateur D5. Qui sont les enseignants ?
Faits marquants
Contexte
La demande d’enseignants dépend d’un certain nombre de facteurs, dont la taille moyenne des classes, le temps d’instruction des élèves et étudiants, le recours aux auxiliaires d’éducation et aux personnels de l’éducation hors enseignants, les taux de scolarisation à chaque niveau d’enseignement et l’âge de début et de fin de la scolarité obligatoire. Comme un grand nombre d’enseignants partiront à la retraite dans les dix années à venir et que l’effectif scolarisé devrait augmenter dans certains pays de l’OCDE, les gouvernements concernés auront à former et à recruter de nouveaux enseignants. Comme il est de toute évidence établi que la qualité des enseignants est le facteur intra-établissement le plus déterminant de la performance de l’effectif scolarisé, des efforts concertés doivent être consentis pour inciter les meilleurs talents à embrasser la profession d’enseignant et proposer aux enseignants une formation de qualité (OCDE, 2015[1]).
Les politiques de maintien des enseignants dans la profession doivent promouvoir des environnements de travail qui encouragent les enseignants efficaces à rester dans la profession. Par ailleurs, la surreprésentation des enseignantes dans l’enseignement préprimaire et primaire et dans le premier cycle de l’enseignement secondaire est à l’origine d’un défaut de parité dans le corps enseignant dont l’impact potentiel sur l’apprentissage mérite une analyse approfondie (OCDE, 2018[2]).
Autres faits marquants
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 70 % des enseignants sont des femmes, tous niveaux d’enseignement confondus. Les pourcentages les plus élevés d’enseignantes s’observent dans les premières années de la scolarité et diminuent de niveau en niveau d’enseignement.
En une décennie, le pourcentage d’enseignants de plus de 50 ans a augmenté de 3 points de pourcentage en moyenne dans l’enseignement primaire et secondaire dans les pays de l’OCDE. Le corps enseignant a toutefois a rajeuni dans un tiers des pays de l’OCDE.
Analyse
Répartition des enseignants selon le sexe
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 70 % des enseignants sont des femmes, tous niveaux d’enseignement confondus. Les pourcentages les plus élevés d’enseignantes s’observent dans les premières années de la scolarité et diminuent à chaque niveau supérieur d’enseignement. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les femmes représentent 97 % du corps enseignant dans l’enseignement préprimaire et 83 % dans l’enseignement primaire, mais 60 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et 44 % seulement dans l’enseignement tertiaire (voir le tableau D5.2).
Les femmes représentent plus de 85 % du corps enseignant dans l’enseignement préprimaire dans tous les pays de l’OCDE dont les données sont disponibles et représentent plus de 60 % dans l’enseignement primaire dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, sauf en Inde (51 %). Dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignantes restent majoritaires, mais le pourcentage d’enseignants est plus élevé qu’aux niveaux inférieurs d’enseignement. Le pourcentage d’enseignantes va de 43 % au Japon à 88 % en Slovénie dans le premier cycle de l’enseignement secondaire. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les femmes représentent 31 % du corps enseignant au Japon (y compris dans certaines formations post-secondaires non tertiaires) mais 80 % du corps enseignant en Lettonie.
Pourquoi si peu d’hommes décident-ils d’enseigner aux niveaux d’enseignement préprimaire, primaire et secondaire ? L’une des raisons pourrait être d’ordre culturel : les perceptions sociales des liens entre le sexe et les professions pourraient influencer les choix de carrière des hommes et des femmes. Cette différenciation commence souvent très tôt, lorsque les parents nourrissent pour leurs enfants des ambitions professionnelles qui peuvent être basées sur des stéréotypes sexistes (Croft et al., 2014[3] ; Kane et Mertz, 2012[4] ; OCDE, 2015[1]). Dans le corps enseignant, des différences de parité s’observent même entre les domaines d’études. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les femmes sont moins nombreuses parmi les professeurs de sciences, de mathématiques et de technologie que dans l’ensemble du corps enseignant (OCDE, 2018[2] ; OCDE, 2014[5]). Ce constat pourrait lui aussi s’expliquer par le fait que la science et les technologies sont perçues comme des domaines masculins, ce qui pourrait décourager les femmes d’entreprendre des études tertiaires scientifiques (voir l’indicateur B4 et (OCDE, 2014[5]).
D’un point de vue économique, les jeunes choisissent aussi leur profession en fonction de leurs prétentions salariales. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les hommes diplômés de l’enseignement tertiaire gagnent moins s’ils sont enseignants que s’ils exercent d’autres professions, tandis que les femmes diplômées de ce niveau gagnent pratiquement autant : qu’elles enseignent dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire ou qu’elles exercent une autre profession (voir l’indicateur D3 et (OCDE, 2018[2])). À cause de ces différences salariales relatives, la profession d’enseignant est probablement plus attractive pour les femmes que pour les hommes, par rapport aux autres professions.
Les effets potentiels de ce défaut de parité dans le corps enseignant sur les résultats et la motivation des élèves et la rétention des enseignants méritent d’être étudiés, en particulier dans les pays où la profession d’enseignant attire peu les hommes (Drudy, 2008[6] ; OCDE, 2009[7] ; OCDE, 2006[8]). Il n’y a guère d’éléments à l’appui de la thèse selon laquelle le sexe des enseignants a un impact sur les résultats de leurs élèves (Antecol, Eren et Ozbeklik, 2012[9] ; Holmlund et Sund, 2008[10]), mais promouvoir une plus grande parité pourrait avoir des effets positifs sur tous les élèves. Les enseignantes et les enseignants peuvent en particulier contribuer à tordre le cou à des stéréotypes sexistes et aider leurs élèves à développer une identité sexuelle positive (Hutchings et al., 2008[11]). Certains éléments montrent en particulier que les attitudes des enseignantes à l’égard de certaines matières, telles que les mathématiques, peuvent influer sur les résultats de leurs élèves de sexe féminin (Beilock et al., 2010[12] ; OCDE, 2014[13]).
Répartition des enseignants selon le sexe
Dans l’enseignement tertiaire, le corps enseignant est majoritairement masculin dans les pays de l’OCDE. Les femmes représentent en moyenne 44 % du corps enseignant de ce niveau dans les pays de l’OCDE, mais leur pourcentage varie entre 28 % au Japon et 59 % en Fédération de Russie.
Le degré de parité du corps enseignant varie entre les niveaux de l’enseignement tertiaire. Les enseignantes sont plus nombreuses en formation tertiaire de cycle court qu’en licence, en master et en doctorat. Plus précisément, les enseignantes sont minoritaires en licence, en master et en doctorat dans plus de quatre cinquièmes des pays dont les données sont disponibles, mais majoritaires en formation tertiaire de cycle court dans deux tiers environ de ces pays (voir le graphique D5.1).
Les domaines où les enseignantes sont majoritaires en formation tertiaire de cycle court sont aussi les domaines typiquement féminins. En Lettonie par exemple, les femmes représentent plus de 60 % du corps enseignant en formation tertiaire de cycle court et près de 60 % des cursus de ce niveau portent sur les services, la santé et la protection sociale, des domaines d’études où les femmes sont surreprésentées (voir l’indicateur B4 et la Base de données de Regards sur l’éducation). Au plus 20 % de l’effectif total d’étudiants de l’enseignement tertiaire suit une formation de cycle court dans les pays de l’OCDE, sauf toutefois en Australie, en Canada, au Chili, en Corée, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Turquie (voir l’indicateur B1 et la Base de données de Regards sur l’éducation). Les enseignantes sont surreprésentées en formation tertiaire de cycle court, mais restent sous-représentées dans l’enseignement tertiaire (voir l’encadré D5.1).
Les enseignantes sont minoritaires en licence, en master et en doctorat dans tous les pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, sauf en Finlande (52 %), en Lettonie (55 %), en Lituanie (57 %) et en Nouvelle-Zélande (50 %). Elles représentent moins de 40 % du corps enseignant dans un tiers des pays dont les données sont disponibles et représentent 23 % seulement du corps enseignant en licence, en master et en doctorat au Japon. Toutefois, elles sont de plus en plus nombreuses dans l’enseignement tertiaire depuis 2005 dans la majeure partie des pays de l’OCDE pour lesquels les données sont disponibles (voir la Base de données de Regards sur l’éducation).
Encadré D5.1. Présence des femmes dans le monde académique
Malgré les progrès enregistrés ces derniers temps, le défaut de parité reste un problème dans la plupart des pays de l’OCDE ; il commence à s’observer chez les doctorants et se poursuit tout au long des carrières académiques (Winslow et Davis, 2016[14]). Les femmes restent sous-représentées dans le monde académique. Dans les pays européens, elles représentent un tiers seulement des chercheurs et un quart seulement des professeurs de haut rang (Commission européenne, 2019[15]), alors qu’elles représentent presque la moitié des doctorants (voir l’indicateur B7). Les chercheuses sont plus susceptibles que les chercheurs de travailler sous des contrats considérés comme précaires et un écart salarial important persiste entre les sexes dans la recherche scientifique et la recherche-développement (Commission européenne, 2019[15]). Les femmes sont pénalisées aussi dans d’autres pays, par exemple en Australie (Winchester et Browning, 2015[16]) et aux États-Unis (Curtis, 2011[17]). Le défaut de parité est encore plus frappant dans certains domaines, notamment en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques (STIM).
L’évolution de la carrière des femmes dans le monde académique est plus susceptible d’être freinée à cause des obligations familiales et du manque de politiques ou de programmes visant à réduire l’écart entre les sexes (Winslow et Davis, 2016[14]). Des pays de l’OCDE ont récemment entrepris de promouvoir un changement structurel en vue de féminiser le monde académique. L’Union européenne a par exemple massivement investi dans le projet « Institutional Transformation for Effecting Gender Equality in Research » (INTEGER) pour favoriser la carrière des femmes dans l’enseignement tertiaire et dans la recherche en Europe (Commission européenne, 2016[18]). Aux États-Unis, la National Science Foundation a financé des recherches et des interventions en vue d’améliorer la représentation des femmes dans le monde de la science et de l’ingénierie, notamment dans le cadre du programme de bourses « ADVANCE Institutional Transformation » (Winslow et Davis, 2016[14]). En Australie, la Universities Australia Strategy for Women (2011-14) a été conçue pour encourager les universités à se fixer des objectifs chiffrés de parité dans leur programmation stratégique et à promouvoir les femmes dans le monde académique (Winchester et Browning, 2015[16]). Des universités australiennes ont récemment adopté des quotas de femmes et décidé de réserver aux femmes certains postes à pourvoir dans les facultés d’ingénierie, d’informatique et de mathématiques (Pyke et White[19]). Toutefois, le défaut de parité qui persiste dans le monde académique à divers égards, notamment la représentation des femmes, leurs conditions de travail et leur rémunération, justifie la poursuite des recherches et des investissements à l’avenir pour combler l’écart entre hommes et femmes.
Pyramide des âges des enseignants
Chez les enseignants, la pyramide des âges varie sensiblement entre les pays et les niveaux d’enseignement sous l’effet de différents facteurs, dont la taille et la pyramide des âges de la population et la durée de l’enseignement tertiaire ainsi que les conditions de travail et le salaire des enseignants. Ainsi, la régression des taux de natalité peut entraîner un tassement de la demande de nouveaux enseignants ; et des études tertiaires plus longues peuvent expliquer pourquoi les enseignants sont plus âgés lorsqu’ils entrent dans la vie active. Des salaires compétitifs, de bonnes conditions de travail et des perspectives professionnelles prometteuses peuvent inciter les jeunes à embrasser la profession d’enseignant dans certains pays et favoriser la rétention des enseignants efficaces dans d’autres pays.
Un pourcentage élevé d’enseignants ont au moins 50 ans. Leur pourcentage augmente avec le niveau d’enseignement : il s’établit à 33 % dans l’enseignement primaire, à 37 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 40 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Cette tendance est assez frappante dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, où le pourcentage d’enseignants plus âgés est supérieur à 30 % dans plus de deux tiers des pays dont les données sont disponibles. Ce pourcentage varie toutefois fortement entre les pays : de 15 % en Turquie à 63 % en Italie dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, plus de la moitié des enseignants en poste dans l’enseignement primaire et secondaire ont entre 30 et 49 ans.
Dans l’enseignement tertiaire, la plupart des enseignants ont plus de 40 ans dans tous les pays dont les données sont disponibles. En fait, 35 % au moins des enseignants ont plus de 50 ans dans tous les pays, sauf en Allemagne (26 %), au Brésil (32 %), en Colombie (32 %), au Costa Rica (33 %), au Luxembourg (16 %), aux Pays-Bas (33 %) et en Turquie (19 %). Quant aux enseignants de moins de 30 ans, ils sont moins de 1 % en Grèce, en Italie et en Slovénie, mais 24 % en Allemagne (voir la Base de données de Regards sur l’éducation).
Par contraste, les jeunes – de moins de 30 ans – sont peu nombreux dans le corps enseignant : ils ne sont en moyenne que 13 % dans l’enseignement primaire, 11 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et 8 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE. Cette tendance est particulièrement frappante dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : le pourcentage de jeunes enseignants est inférieur à 10 % dans près de deux tiers des pays dont les données sont disponibles et à 5 % dans un environ un tiers d’entre eux. Dans l’ensemble, les moins de 30 ans représentent moins de 25 % du corps enseignant tous niveaux d’enseignement confondus dans tous les pays. Deux pays seulement font figure d’exception : le Royaume-Uni (où plus ils représentent plus de 30 % du corps enseignant dans l’enseignement primaire) et la Turquie (où ils en représentent 27 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire) (voir le tableau D5.1 et le graphique D5.2).
Le vieillissement du corps enseignant a un certain nombre d’implications pour les systèmes d’éducation des pays. De nouveaux enseignants devront être engagés pour remplacer ceux qui partiront à la retraite ces dix prochaines années, en particulier dans les pays où l’effectif à scolariser augmente (voir l’indicateur B1). Les gouvernements concernés pourraient devoir investir davantage dans la profession d’enseignant afin de renforcer son attractivité. Outre les efforts de formation et de recrutement à consentir pour remplacer les enseignants qui partent à la retraite, le vieillissement du corps enseignant pourrait aussi influer sur les décisions budgétaires. Dans la plupart des systèmes d’éducation, la rémunération des enseignants augmente avec l’ancienneté. Le vieillissement des enseignants entraîne donc une augmentation des coûts de l’éducation, laquelle réduit les marges budgétaires permettant de prendre de nouvelles initiatives (voir l’indicateur D3).
Évolution de la pyramide des âges des enseignants entre 2005 et 2017
Les données tendancielles révèlent que le pourcentage d’enseignants âgés d’au moins 50 ans parmi ceux en poste dans l’enseignement primaire et secondaire a augmenté en moyenne de 5 points de pourcentage au cours des dix dernières années dans les pays de l’OCDE dont les données sont disponibles. Au cours de cette période, le pourcentage d’enseignants au moins quinquagénaires a augmenté d’au moins 13 points de pourcentage (voir la Base de données de Regards sur l’éducation) en Grèce, en Hongrie, en Lituanie, en Pologne, au Portugal et en Slovénie, bien que ce pourcentage reste inférieur à la moyenne de l’OCDE en Pologne. Par contraste, le pourcentage d’enseignants plus âgés est supérieur de plus de 10 points de pourcentage à la moyenne de l’OCDE en Italie, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie où le vieillissement du corps enseignant se poursuit.
Le pourcentage d’enseignants plus âgés a diminué dans un tiers environ des pays dont les données sont disponibles – à savoir en Allemagne, au Chili, aux États-Unis, en France, en Irlande, au Luxembourg et au Royaume-Uni –, signe de la tendance opposée : le corps enseignant rajeunit. Cela s’explique en partie par les efforts déployés pour mettre en œuvre les politiques de recrutement d’enseignants. Le Royaume-Uni, où le pourcentage d’enseignants plus âgés a le plus diminué, a par exemple lancé une grande campagne de recrutement au début des années 2000 dans le but d’améliorer le statut des enseignants. La campagne a été rythmée par des slogans tels que « Use your head : teach » ou « Turn your talent to teaching », le but étant d’attirer des jeunes tentés par la profession d’enseignant, mais rebutés par plusieurs obstacles, dont le fardeau financier de la formation initiale. Le Royaume-Uni a également prévu d’accorder un soutien financier aux futurs enseignants en formation (OCDE, 2011[20]). De même, le Chili a mis en œuvre en 2017 la Politique nationale relative aux enseignants, qui définit une nouvelle grille salariale et un système de développement professionnel pour les enseignants en poste dans les établissements publics. Le gouvernement chilien a aussi mis sur pied le programme d'octroi de bourses « Vocation d’enseignant », qui couvre les frais d’inscription des étudiants à l’université.
Pourcentage d’enseignants dans la population
Examiner le pourcentage d’enseignants par groupe d’âge est un autre moyen d’analyser l’évolution de la pyramide des âges dans le corps enseignant. Dans la plupart des pays de l’OCDE, les enseignants en poste dans l’enseignement primaire et secondaire sont plus nombreux chez les 50-59 ans que chez les 25-34 ans. Les différences les plus marquées s’observent en Grèce, en Italie, en Lituanie et au Portugal. Les jeunes enseignants sont plus nombreux que les enseignants plus âgés dans la population dans moins d’un quart des pays (voir le graphique D5.3).
La répartition des enseignants en poste dans l’enseignement primaire et secondaire entre les groupes d’âge fait aussi craindre des pénuries d’enseignants à l’avenir. En Italie et au Portugal, les enseignants ne représentent que 0.6 % ou moins des 25-34 ans, mais près de 3 % des 50-59 ans. Ces pourcentages sont similaires dans les deux groupes d’âge en Allemagne, au Brésil, au Canada, aux États-Unis, en France, en Israël, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suisse (voir le graphique D5.3).
Dans la plupart des pays de l’OCDE, de nouveaux enseignants devront être engagés pour remplacer ceux qui partiront à la retraite ces dix prochaines années. Les gouvernements concernés pourraient avoir à développer la formation des enseignants et à inciter les étudiants à embrasser la profession d’enseignant (voir l’indicateur D6 (OCDE, 2014[21]). De plus, des difficultés budgétaires (en particulier celles résultant des régimes de retraite et des soins de santé des retraités) pourraient contraindre des gouvernements à réduire l’offre de formations, à augmenter la taille des classes ou à intégrer un apprentissage en ligne plus individualisé (Peterson, 2011[22]).
Définitions
Il existe deux catégories d’enseignants :
La catégorie des auxiliaires d’éducation et des assistants de recherche inclut le personnel non certifié et les étudiants qui aident les enseignants à donner cours.
La catégorie des enseignants inclut le personnel certifié directement impliqué dans l’instruction des élèves/étudiants. Elle englobe les enseignants qui ont une charge de cours, qui dispensent un enseignement spécialisé, qui prennent en charge des élèves/étudiants constituant une classe entière dans une salle de classe ou des élèves/étudiants réunis en petits groupes dans une salle spécialisée ou qui donnent des cours particuliers dans une salle de classe ou un autre local. Dans l’enseignement tertiaire, le personnel académique inclut le personnel dont la mission principale relève de l’enseignement ou de la recherche. Cette catégorie inclut également les chefs de département qui ont une charge de cours, mais exclut le personnel non certifié qui assiste les enseignants lors des cours aux étudiants, comme les auxiliaires d’éducation ou le personnel paraprofessionnel.
Méthodologie
Le pourcentage d’enseignants dans la population correspond au pourcentage d’enseignants par groupe d’âge (par exemple chez les 25-34 ans et les 50-59 ans) dans l’effectif total de la population du même âge.
Pour de plus amples informations, veuillez consulter le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications (OCDE, 2019[23]) et l’annexe A3 pour les notes spécifiques aux pays (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Les données se rapportent à l’année académique 2016/17 et proviennent de l’exercice UNESCO-ISU/OCDE/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2018 (pour plus de précisions, voir l’annexe 3, https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Remarque concernant les données fournies par Israël
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Références
[9] Antecol, H., O. Eren et S. Ozbeklik (2012), « The Effect of teacher gender on student achievement in primary school: Evidence from a randomized experiment », IZA Discusssion Papers, No.6453, http://ftp.iza.org/dp6453.pdf (consulté le 20 avril 2018).
[12] Beilock, S. et al. (2010), « Female teachers’ math anxiety affects girls’ math achievement. », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 107/5, pp. 1860-3, http://dx.doi.org/10.1073/pnas.0910967107.
[15] Commission européenne (2019), She Figures 2018.
[18] Commission européenne (2016), INTEGER Report Summary, http://www.integer-tools-for-action.eu.
[3] Croft, A. et al. (2014), « The second shift reflected in the second generation », Psychological Science, vol. 25/7, pp. 1418-1428, http://dx.doi.org/10.1177/0956797614533968.
[17] Curtis, J. (2011), Persistent Inequity: Gender and Academic Employment, American Association of University Professors, Washington, DC, https://www.aaup.org/NR/rdonlyres/08E023AB-E6D8-4DBD-99A0-24E5EB73A760/0/persistent_inequity.pdf.
[6] Drudy, S. (2008), « Gender balance/gender bias: the teaching profession and the impact of feminisation », Gender and Education, vol. 20/4, pp. 309-323, http://dx.doi.org/10.1080/09540250802190156.
[10] Holmlund, H. et K. Sund (2008), « Is the gender gap in school performance affected by the sex of the teacher? », Labour Economics, vol. 15/1, pp. 37-53, http://dx.doi.org/10.1016/j.labeco.2006.12.002.
[11] Hutchings, M. et al. (2008), « Nice and kind, smart and funny: What children like and want to emulate in their teachers », Oxford Review of Education, vol. 34/2, pp. 135-157, http://dx.doi.org/10.1080/03054980701663959.
[4] Kane, J. et J. Mertz (2012), « Debunking myths about gender and mathematics performance », Notices of the AMS, vol. 59/1, http://dx.doi.org/10.1090/noti790.
[23] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018: Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[2] OCDE (2018), « Les déséquilibres entre les sexes dans la profession enseignante », Les indicateurs de l’éducation à la loupe, n° 49, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/026cb10b-fr.
[1] OCDE (2015), « Comment expliquer l’inégalité entre les sexes dans l’éducation ? », PISA à la loupe, n° 49, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/5js4xffc0pbr-fr.
[21] OCDE (2014), Regards sur l’éducation 2014: Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/eag-2014-fr.
[13] OCDE (2014), Résultats de TALIS 2013: Une perspective internationale sur l’enseignement et l’apprentissage, TALIS, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264214293-fr.
[5] OCDE (2014), Résultats du PISA 2012 : Savoirs et savoir-faire des élèves (Volume I): Performance des élèves en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264208827-fr.
[20] OCDE (2011), Lessons from PISA for the United States, Strong Performers and Successful Reformers in Education, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264096660-en.
[7] OCDE (2009), Creating Effective Teaching and Learning Environments: First Results from TALIS, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/9789264068780-en.
[8] OCDE (2006), Le rôle crucial des enseignants: Attirer, former et retenir des enseignants de qualité, Politiques d’éducation et de formation, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264018051-fr.
[22] Peterson, P. (2011), Saving schools : from Horace Mann to virtual learning, Belknap Press of Harvard University Press.
[19] Pyke, J. et K. White (s.d.), Are gender quotas in academia a good idea?, https://www.weforum.org/agenda/2018/09/gender-quotas-may-speed-up-equity-in-academia (consulté le 16 mai 2019).
[16] Winchester, H. et L. Browning (2015), « Gender equality in academia: a critical reflection », Journal of Higher Education Policy and Management, vol. 37/3, pp. 269-281, http://dx.doi.org/10.1080/1360080X.2015.1034427.
[14] Winslow, S. et S. Davis (2016), « Gender Inequality Across the Academic Life Course », Sociology Compass, vol. 10/5, pp. 404-416, http://dx.doi.org/10.1111/soc4.12372.
Tableaux de l’indicateur D5
Tableau D5.1 Pyramide des âges des enseignants (2017)
Tableau D5.2 Répartition des enseignants selon le sexe (2017)
Tableau D5.3 Répartition des enseignants par sexe selon le groupe d’âge (2017) et pourcentage de femmes parmi les enseignants, tous groupes d’âge confondus (2005 et 2017)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2019. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne sur : http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
StatLink : https://doi.org/10.1787/888933981267