Les maladies chroniques telles que le cancer, les problèmes respiratoires chroniques et le diabète sont non seulement les principales causes de décès dans les pays de l’OCDE, mais représentent aussi une charge de morbidité majeure chez les personnes en vie. De nombreuses maladies chroniques sont évitables moyennant la modification de facteurs de risques majeurs, comme le tabagisme, la consommation d’alcool, l’obésité et l’inactivité physique. La pandémie de COVID‑19 a mis en évidence l’impact des maladies chroniques sur les résultats sanitaires d’autres maladies, les données montrant que les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents sont plus susceptibles que les autres de mourir du COVID‑19 (Lafortune et Levy, 2023[1]). La pandémie a également contribué à l’augmentation de la multimorbidité des maladies chroniques ainsi qu’à leur diagnostic et à leur prise en charge tardifs.
Plus d’un tiers des personnes âgées de 16 ans et plus ont déclaré pâtir d’un problème de santé ou d’un handicap de longue durée, en moyenne dans 24 pays de l’OCDE, en 2021 (Graphique 3.15). Ce chiffre varie de plus d’un adulte sur deux en Finlande à un peu moins d’un sur quatre en Italie. Avec le vieillissement de la population, la prévalence des maladies chroniques, y compris la multimorbidité, augmente. Les systèmes de santé doivent être de plus en plus préparés à gérer efficacement les soins de longue durée pour répondre aux besoins des populations vieillissantes.
Les disparités socioéconomiques sont également prononcées : en moyenne, dans les pays de l’OCDE, 43 % des personnes situées dans le quintile inférieur de la distribution des revenus font état d’un problème de santé ou d’un handicap de longue durée, contre 27 % des personnes situées dans le quintile supérieur (Graphique 3.15). Cet écart de revenu est le plus important en Lithuanie, en Belgique, en Estonie et en Irlande, où les personnes appartenant au quintile de revenu le plus bas sont au moins 2 fois plus susceptibles de présenter au moins un problème de santé ou un handicap de longue durée que les individus appartenant au quintile de revenu le plus élevé. L’écart de revenu est le plus faible en Italie et en Türkiye, où les personnes appartenant au quintile de revenu le plus bas sont légèrement moins susceptibles de faire état d’un problème de santé ou d’un handicap de longue durée que les personnes appartenant au quintile de revenu le plus élevé.
Le diabète est l’une des maladies chroniques les plus importantes. Il s’agit d’une maladie chronique qui est particulièrement lourde de conséquences en termes d'incapacité ; elle peut en effet entraîner des maladies cardiovasculaires, la cécité, une insuffisance rénale et l’amputation d’un membre inférieur. Il survient lorsque le corps n’est plus capable de réguler les niveaux excessifs de glucose dans le sang. En 2021, 6.9 % de la population adulte étaient diabétiques en moyenne dans la zone OCDE (données standardisées par âge). On estime en outre à 48 millions le nombre de cas non diagnostiqués chez les adultes dans les pays de l’OCDE (FID, 2022[2]).
Parmi les pays membres de l’OCDE, les taux de prévalence du diabète les plus élevés sont observés au Mexique, en Türkiye, au Chili, aux États-Unis et en Espagne, où plus de 10 % des adultes en souffrent (données standardisées par âge). Dans les pays partenaires de l’OCDE, ce taux est également élevé en Afrique du Sud, en Indonésie et en Chine : 10 % sinon davantage (Graphique 3.16).
Les taux de prévalence du diabète standardisés par âge se sont stabilisés dans de nombreux pays de l’OCDE au cours de la dernière décennie, surtout en Europe occidentale. Toutefois, ils ont sensiblement augmenté en Türkiye, en Islande et en Espagne (60 % ou plus), ainsi que dans des pays partenaires de l’OCDE comme l’Indonésie et l’Afrique du Sud. Cette évolution à la hausse tient en partie à l’augmentation des taux d’obésité, à une mauvaise alimentation et à l’inactivité physique, mais aussi à leur interaction avec le vieillissement démographique (Kotwas et al., 2021[3]).
Le diabète est beaucoup plus fréquent chez les personnes âgées, et un peu plus chez les hommes que chez les femmes. Il touche aussi de façon disproportionnée les catégories de population défavorisées sur le plan socioéconomique. Les conséquences économiques du diabète sont non négligeables : on estime à 650 milliards USD le montant consacré à son traitement et à la prévention de ses complications dans les pays de l’OCDE en 2021 (FID, 2022[2]).