Le nombre de médecins dans les pays de l’OCDE est passé d’environ 2.9 millions en 2001 à 3.5 millions en 2011, et a atteint 4.3 millions en 2021. Dans tous les pays de l’OCDE, ce nombre a progressé plus rapidement que la taille de la population au cours de la dernière décennie, de sorte qu’en moyenne, il est passé de 3.2 pour 1 000 habitants en 2011 à 3.7 en 2021 (Graphique 8.4).
En 2021, le nombre de médecins dans les pays de l’OCDE allait de 2.5 ou moins pour 1 000 habitants en Türkiye, en Colombie, et au Mexique, à plus de 5 pour 1 000 en Norvège, en Autriche, au Portugal et en Grèce. Toutefois, les chiffres au Portugal et en Grèce sont surestimés parce qu’ils comprennent l’ensemble des médecins autorisés à exercer et pas seulement ceux en activité.
Parmi les pays partenaires clés ou candidats à l’adhésion, l’Indonésie, l’Afrique du Sud et l’Inde comptaient moins d’un médecin pour 1 000 habitants en 2021. En Chine, la densité de médecins a rapidement augmenté, passant de 1.5 pour 1 000 habitants en 2011 à 2.5 pour 1 000 en 2021. Au Brésil et au Pérou, le nombre de médecins pour 1 000 habitants a également augmenté fortement au cours des dix dernières années, mais est resté faible par rapport à la plupart des pays de l’OCDE.
Plusieurs facteurs expliquent l’augmentation du nombre de médecins dans les pays de l’OCDE. La principale raison est une augmentation du nombre d’étudiants admis en médecine et en sortant diplômés (voir la section « Médecins nouvellement diplômés »). Les inquiétudes de longue date concernant les pénuries de médecins et le vieillissement du personnel médical ont incité de nombreux pays de l’OCDE à accroître le nombre d’étudiants dans les programmes d’enseignement en médecine il y a plusieurs années ; de ce fait le nombre d’étudiants en médecine continue d’augmenter dans la plupart des pays (OCDE, 2023[1]). Dans certains pays, l’immigration de docteurs formés à l’étranger a également contribué à l’augmentation des médecins disponibles (voir la section « Migrations internationales de médecins et de personnel infirmier »). Cette augmentation s’explique aussi par un troisième facteur : dans plusieurs pays, un nombre croissant de médecins restent en activité au-delà de l’âge normal de la retraite. Dans des pays comme l’Italie et Israël, près d’un médecin sur quatre en 2021 était âgé de plus de 65 ans (voir la section sur les « Médecins par âge, sexe et catégorie )»). Si le nombre de médecins a bien augmenté en termes d’effectif brut total, ce n’est peut-être pas le cas en équivalents temps plein, si des réductions du temps de travail ont été plus fortes que l’augmentation de leur nombre.
L’analyse de la hausse du nombre de médecins doit tenir compte de la situation de départ. Des pays comme la Corée et le Royaume‑Uni ont enregistré de fortes augmentations durant la dernière décennie, mais affichaient comparativement de faibles niveaux en 2011. La Norvège, l’Allemagne et la Suisse ont elles aussi connu de fortes hausses du nombre de médecins, mais ces pays se trouvaient déjà au-dessus de la moyenne en 2011 (Graphique 8.5).
La progression a été plus modeste en Grèce. La France et le Japon ont également enregistré des hausses plus limitées entre 2011 et 2021. En France, le nombre de médecins a suivi le rythme de croissance de la population, et il devrait diminuer jusqu’en 2030, tant en valeur absolue que par habitant, car on s’attend à ce qu’il y ait plus de médecins qui partent à la retraite que de médecins qui entrent dans la profession. Cette situation a amené les autorités françaises à augmenter de 20 % supplémentaires le nombre d’étudiants admis en faculté de médecine en 2021‑25 par rapport aux cinq années précédentes (Ministère des Solidarités et de la Santé, 2021[2]). Le nombre d’étudiants en médecine a également augmenté au Japon ces dernières années, entraînant une hausse des diplômés (voir la section sur les « Médecins nouvellement diplômés »). Au Royaume‑Uni, le gouvernement a annoncé en juin 2023 son plan visant à augmenter davantage le nombre d’étudiants en médecine afin de faire face aux pénuries actuelles et futures (NHS England, 2023[3]). Il faut cependant plusieurs années avant qu’une telle décision ne permette la hausse attendue du nombre de médecins diplômés.
Dans de nombreux pays de l’OCDE, les inquiétudes relatives aux pénuries de médecins concernent plus particulièrement les généralistes (voir la section « Médecins par âge, sexe et catégorie ») et les médecins dans les zones rurales et isolées (voir la section « Répartition géographique des médecins »).