La mortalité maternelle, c’est-à-dire le décès d’une femme pendant la grossesse, l’accouchement ou dans les 42 jours suivant la fin de la grossesse, constitue un indicateur important de l’état de santé d’une femme et de la performance du système de santé. Les Objectifs de développement durable fixent pour objectif de ramener le taux mondial de mortalité maternelle à moins de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030 (OMS, 2023[1]).
Dans les pays de l’OCDE, le taux de mortalité maternelle (TMM) s’élevait en moyenne à 10.9 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2020, soit un niveau nettement inférieur à l’objectif fixé par les Objectifs de développement durable (ODD). Des pays comme la Norvège, la Pologne, Israël et l’Australie affichaient des TMM inférieurs à 3 pour 100 000 naissances. En revanche, la Colombie, avec un taux de mortalité maternelle de 72 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2020, n’a pas encore atteint cet ODD. Le Mexique avait également un taux de mortalité maternelle significativement élevé de 55 décès pour 100 000 naissances. De nombreux pays candidats à l’adhésion à l’OCDE et pays partenaires de l’OCDE affichaient également des taux de mortalité maternelle élevés, allant de 69 décès pour 100 000 naissances pour le Pérou à 173 décès pour 100 000 naissances pour l’Indonésie (Graphique 3.17).
Les risques de décès maternel peuvent être réduits grâce à la planification familiale, à un meilleur accès à des soins prénatals de qualité, et au fait de confier l’accouchement et les soins postnatals à des professionnels de santé qualifiés. Toute stratégie doit s’attacher à remédier aux disparités dans la fourniture de ces services essentiels de santé reproductive aux populations mal desservies. En outre, le vaste programme de renforcement du système de santé et de couverture maladie universelle, ainsi que les actions multisectorielles (par exemple, l’éducation des femmes et la lutte contre la violence) constituent des efforts de collaboration qui sont essentiels pour réduire les décès maternels (OMS et al., 2018[2]).
La mortalité infantile, c’est-à-dire les décès d’enfants âgés de moins d’un an, traduit l’impact des conditions économiques, sociales et environnementales sur la santé des mères et des nourrissons, ainsi que sur l’efficacité des systèmes de santé. Des facteurs tels que l’éducation de la mère, la qualité des soins prénatals et de l’accouchement, la naissance prématurée et le poids à la naissance, les soins immédiats apportés aux nouveau-nés et les pratiques d’alimentation du nourrisson sont des déterminants importants de la mortalité infantile.
En 2021, le taux de mortalité infantile s’établissait en moyenne à 4 décès pour 1 000 naissances vivantes dans les pays de l’OCDE, contre 4.7 en 2011. La Finlande, le Japon, la Norvège, l’Islande et la Slovénie affichaient tous des taux de mortalité infantile inférieurs à 2 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2021. Toutefois, les taux demeurent relativement élevés en Colombie (16.5 décès pour 100 000 naissances) et au Mexique (12.7 décès pour 1 000 naissances vivantes), ce qui témoigne de la corrélation qui existe entre mortalité maternelle et mortalité infantile. Parmi les pays partenaires de l’OCDE, les taux sont d’environ 20 décès ou plus pour 1 000 naissances vivantes en Inde, en Afrique du Sud et en Indonésie, même si chacun de ces pays a réduit considérablement son taux de mortalité infantile depuis 2011 (Graphique 3.18).
Il est possible de réduire la mortalité infantile par des interventions appropriées et efficaces par rapport à leur coût. Il s’agit notamment du contact peau à peau immédiat entre la mère et le nouveau-né après l’accouchement, de l’allaitement exclusif de la naissance aux six premiers mois, et de la méthode kangourou pour les bébés pesant 2 000 g ou moins. Les soins postnatals dispensés aux mères et aux nouveau-nés dans les 48 heures suivant la naissance, le bain différé jusqu’à 24 heures après la naissance et les soins à sec du cordon ombilical sont importants pour réduire la mortalité infantile. La prise en charge et le traitement des infections néonatales, de la pneumonie, de la diarrhée et du paludisme sont également essentiels.