Le pourcentage d’individus qui, parmi une population donnée, bénéficient de la prise en charge d’un éventail de services de base donne une première mesure de l’accès aux soins et de la protection financière offerte. La plupart des pays de l’OCDE ont mis en place une couverture universelle ou quasi‑universelle pour un éventail de services de base qui comprennent d’ordinaire les consultations médicales, les tests et examens, et les soins hospitaliers (Graphique 5.1). Les systèmes nationaux de santé ou l’assurance maladie sociale sont généralement les dispositifs de financement permettant d’atteindre la couverture sanitaire universelle. Quelques pays (les Pays-Bas et la Suisse) sont parvenus à cet objectif au moyen de régimes d’assurance maladie privés obligatoires – accompagnés de subventions publiques et d’un cadre juridique fixant l’étendue et le niveau de la couverture.
Le taux de couverture des services de base reste inférieur à 95 % de la population dans sept pays de l’OCDE, des niveaux inférieurs à 90 % étant observés au Mexique et aux États-Unis. La couverture était également inférieure à 90 % en Roumanie. Le Mexique a élargi sa couverture depuis 2004, où elle était d’environ 50 %, mais elle a baissé ces dernières années. Aux États-Unis, la proportion de personnes non assurées a diminué à la suite de l’entrée en vigueur de l’Affordable Care Act, passant d’environ 13 % en 2013 à 9 % en 2015, avec une réduction plus progressive du nombre de personnes non assurées depuis lors (Bureau du recensement des États-Unis, 2022[1]). Les personnes non assurées sont le plus souvent des adultes en âge de travailler, avec un faible niveau d’éducation ou de revenu. En Irlande, bien que la couverture soit universelle, moins de la moitié de la population est couverte pour le coût de tous les services de médecine générale, mais de nouvelles mesures d’éligibilité introduites en 2023 vont augmenter la proportion couverte pour les services de médecine générale.
Au-delà des taux de couverture de la population, la satisfaction à l’égard de la disponibilité de services de santé de qualité permet de se faire une idée plus précise de la prise en charge effective. Le Gallup World Poll permet le recueil de données sur la satisfaction des citoyens en matière de santé et à l’égard d’autres services publics. Si les facteurs contextuels et culturels influent sur les réponses à l’enquête, le sondage permet de comparer les opinions des citoyens sur la base de la même question d’enquête. La satisfaction à l’égard de la disponibilité de services de santé de qualité était en moyenne de 67 % dans les pays de l’OCDE en 2022 (Graphique 5.2).Les citoyens suisses et belges sont les plus susceptibles d’être satisfaits (90 % ou plus), tandis que les citoyens chiliens, colombiens, hongrois et grecs sont les moins susceptibles d’être satisfaits (moins de 50 %). Si les niveaux de satisfaction ont légèrement diminué en moyenne dans les pays de l’OCDE au cours de la dernière décennie, cela masque d’importantes variations d’un pays à l’autre : la Hongrie, le Canada, la Nouvelle‑Zélande et le Royaume‑Uni ont tous connu d’importantes baisses de satisfaction (une chute d’environ 20 points de pourcentage), tandis qu’en Estonie et en Grèce, les niveaux de satisfaction ont augmenté de 15 points de pourcentage ou plus.
Les habitants de nombreux pays peuvent souscrire s’ils le souhaitent une assurance maladie additionnelle auprès d’un prestataire privé. Celle‑ci peut couvrir tous les frais non pris en charge par la couverture de base (assurance complémentaire), s’étendre à d’autres services (assurance supplémentaire) ou permettre un accès plus rapide aux soins ou un choix plus large de prestataires (assurance duplicative). Parmi les 28 pays de l’OCDE disposant de données comparables récentes, 11 disposaient d’une assurance additionnelle privée pour plus de la moitié de la population en 2021 (Graphique 5.3). L’assurance complémentaire qui couvre les dépenses laissées à la charge des patients est également largement répandue en Belgique, en France et en Slovénie (plus de 90 % de la population). Israël et les Pays-Bas représentaient le plus vaste marché de l’assurance supplémentaire (plus de 80 % de la population). C’est en Irlande et en Australie que l’assurance maladie duplicative était la plus développée. Aux États-Unis, environ 10 % de la population bénéficiait d’une assurance maladie privée complémentaire. Il faut compter également que 53 % des habitants avaient une couverture maladie primaire privée. Au cours de la dernière décennie, la population couverte par une assurance maladie privée additionnelle a augmenté dans 20 pays de l’OCDE sur 24 présentant des données comparables. Plusieurs facteurs déterminent l’évolution de l’assurance maladie privée additionnelle, en particulier l’ampleur du déficit d’accès aux services financés sur fonds publics et les interventions des pouvoirs publics visant les marchés de l’assurance maladie privée.