Le mode de vie des enfants est important parce qu’il peut influencer leur taux de prestations d’aide sociale et leur taux de pauvreté. Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, les enfants vivent pour la plupart dans des ménages comptant deux parents ( 4.10). Les taux varient selon les pays, de moins de 70 % en Lettonie et aux États-Unis à pas moins de 90 % en Turquie et en Grèce. La part restante vit principalement avec un parent seul, plutôt que sans aucun parent. Avec une proportion de 28 %, la Lettonie affiche le taux le plus élevé d’enfants vivant avec un parent seul. Cette proportion est également importante en Belgique, aux États-Unis, en Lituanie et au Royaume-Uni, où un enfant sur quatre environ vit avec un parent seul.
Parmi les enfants qui vivent avec deux parents, la majorité a des parents mariés plutôt que concubins. En Allemagne, en Espagne, aux États-Unis, en Grèce, en Italie, en Lituanie, au Luxembourg, en République slovaque et en Suisse, moins de 10 % des enfants vivent avec des parents concubins. En Estonie, en Islande, en Slovénie et en Suède, ils sont plus de 25 %. Toutefois, même dans ces pays, le mode de vie le plus courant est, de loin, au sein d’un ménage composé de deux parents mariés. Ces dix dernières années, la part d’enfants vivant avec des couples concubins a augmenté dans la plupart des pays (OCDE, 2018).
Dans l’OCDE, l’âge moyen au mariage a considérablement augmenté ( 4.11). Au début des années 90, l’âge moyen au premier mariage était dans les pays de l’OCDE de 25 ans pour les femmes et de 27 ans pour les hommes. En 2016, l’âge moyen est passé à 30 ans pour les femmes et à 32 ans pour les hommes. Si tous les pays connaissent un ralentissement de la progression de l’âge au premier mariage, on continue d’observer des différences notables entre eux. L’âge moyen est très avancé dans les pays nordiques. En Israël et en Turquie, en revanche, l’âge moyen au premier mariage s’établit autour de 25 ans pour les femmes et de 28 ans pour les hommes. Les différences entre les pays mettent en évidence la diversité des trajectoires de transition vers la conclusion de partenariats de longue durée : le concubinage est devenu une forme importante de partenariat de longue durée dans, par exemple, les pays nordiques, retardant, voire souvent remplaçant, le mariage en tant que norme de partenariat.
La progression de l’âge au mariage s’est accompagnée de la diminution des taux de mariage et de la stabilisation des taux de divorce. En 2016, les taux de mariage bruts se situaient entre 3.5 et 7 mariages pour 1 000 habitants, la moyenne de l’OCDE s’élevant à 4.8 ( 4.12). Les taux sont très faibles en Italie, au Luxembourg, au Portugal et en Slovénie, avec 3.5 mariages ou moins pour 1 000 habitants, tandis qu’ils sont au moins deux fois plus élevés aux États-Unis, en Lituanie et en Turquie. Les taux de mariage sont encore supérieurs dans la Fédération de Russie (8.5 pour 1 000) et en Chine (9.6 pour 1 000). En revanche, en 1990, la plupart des pays de l’OCDE affichaient un taux de mariage de cinq à huit pour 1 000 habitants. Seules la Suède et la Turquie ont connu une hausse de leurs taux de mariage entre 1990 et 2016. Les taux de divorce bruts varient également entre les pays, depuis 0.1 divorce pour 1 000 habitants au Chili à plus de 3 pour 1 000 aux États-Unis, en Lettonie et en Lituanie en 2016. Entre 1990 et 2014, leur évolution a été contrastée : les taux de divorce ont en effet augmenté dans 20 pays de l’OCDE mais ont diminué dans 16 autres. Le recul a été le plus prononcé aux États-Unis, avec 4.8 divorces pour 1 000 en 1992 et 3.2 en 2016, tandis que l’Espagne a enregistré la plus forte hausse, avec 0.6 divorce pour 1 000 en 1990 et 2.1 en 2016.
En janvier 2019, le mariage entre personnes de même sexe était légalisé dans 20 pays de l’OCDE (Graphique 1.18). Les données sur les mariages et les divorces entre personnes de même sexe ne sont pas encore disponibles pour tous ces pays. En France, en 2018, 3 % des mariages ont été contractés par des personnes de même sexe, à part égale entre les couples de femmes et les couples d’hommes (INSEE, 2019).