On parle de cohésion de la société lorsque les citoyens font confiance aux institutions publiques et sont convaincus que les institutions économiques et sociales ne sont pas entachées de corruption. Les questions liées à la confiance et à la corruption sont étroitement corrélées au degré de confiance dans l’ensemble de la société.
Dans les pays de l’OCDE, moins de la moitié de la population (43 %) a déclaré avoir confiance dans les autorités nationales en 2016-17 ( 8.4). La Suisse, le Luxembourg et la Norvège se situent en tête du classement, avec plus des deux tiers de la population déclarant avoir confiance dans les autorités. À l’autre extrémité figurent la Grèce, le Chili, l’Italie et la Slovénie, où moins d’un tiers de la population se dit confiante. Le niveau de confiance varie de 1 à 6 entre la Suisse et la Grèce, ces deux pays affichant respectivement le niveau le plus haut et le plus bas. Parmi les pays émergents, les niveaux les plus élevés sont observés en Inde et en Indonésie, où ils sont comparables à celui de la Suisse ; le Brésil et la Colombie affichent les plus faibles, néanmoins supérieurs à celui de la Grèce.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, la proportion de la population déclarant avoir confiance dans les autorités nationales est supérieure dans le quintile le plus riche que dans le quintile le plus pauvre de la population ; les écarts les plus prononcés sont observés en Australie et en Nouvelle-Zélande. Néanmoins, le pourcentage le plus pauvre de la population affiche un taux de confiance supérieur à celui des plus riches dans quatre pays de l’OCDE (États-Unis, France, Grèce et Turquie) et dans plusieurs économies partenaires de premier plan (Afrique du Sud, Brésil, Colombie et Inde).
Le taux de confiance à l’égard de la police locale et de l’armée est considérablement supérieur à celui observé envers les autorités nationales puisque 74 % et 73 % de la population de l’OCDE, respectivement, ont déclaré avoir confiance dans ces deux institutions en 2016-17 ( 8.5). Les taux de confiance envers le système judiciaire (52 % en moyenne dans l’OCDE) et le système financier (46 %) sont également plus élevés, mais varient sensiblement d’un pays à l’autre, le premier étant compris entre 20 % environ au Chili et en Corée du Sud et quelque 85 % au Danemark et en Norvège. Les taux de confiance à l’égard de l’ensemble des institutions en 2016-17 ont progressé par rapport à ceux de 2006-07, sauf en ce qui concerne les institutions financières, en raison de la crise financière de 2007-08 qui a provoqué une grave crise économique. Par ailleurs, la confiance à l’égard des autorités nationales s’est effritée pendant la phase de contraction économique, les replis les plus marqués étant observés au Chili et en Grèce (30 points de pourcentage environ). Depuis 2014-15, la confiance à l’égard des autorités nationales se raffermit, de même qu’envers les institutions financières.
L’enquête Gallup World Poll présente également des données relatives au degré de corruption perçu des autorités (graphique 8.6). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, plus de la moitié des répondants (54 %) estimaient que la corruption était répandue au sein de l’administration publique en 2016‐17. Les taux les plus faibles sont observés au Danemark et en Suède (moins de 20 %), les plus élevés en Espagne, en Italie, en Lituanie et en République tchèque (plus de 80 %). Le degré de corruption perçu est supérieur à la moyenne de l’OCDE dans tous les principaux pays partenaires ; il est également supérieur à 80 % en Afrique du Sud, en Colombie et en Indonésie. C’est au Chili, en Espagne, et en Slovénie qu’il a le plus progressé au cours de la décennie écoulée, le recul le plus marqué étant observé en Allemagne et en Pologne.