Malgré une progression régulière et substantielle au cours de la dernière décennie, l’utilisation de l’internet demeure très variable selon les pays de l’OCDE et les catégories sociales. En 2018, 97 % au moins de la population adulte se sont connectés au réseau au Danemark, en Islande et en Norvège, mais seulement 65 % au Mexique ( 8.13). Les écarts en matière d’utilisation de l’internet sont essentiellement liés à l’âge et au niveau d’instruction, auxquels s’ajoutent souvent les niveaux de revenu.
Dans la plupart des pays, l’usage de l’internet est quasiment universel chez les jeunes, mais il existe de fortes différences dans les générations antérieures. Globalement, dans l’OCDE, plus de 97 % des jeunes âgés de 16 à 24 ans utilisaient l’internet en 2018 contre environ 67 % des personnes âgées de 55 à 74 ans. Le taux d’utilisation du réseau chez les jeunes de 16 à 24 ans frôle les 100 % dans la plupart des pays de l’OCDE à l’exception du Mexique et de la Turquie (90 %), d’Israël et des États-Unis (85-87 %). Il demeure en revanche très hétérogène chez les 55-74 ans : plus de 90 % au Danemark, en Islande, en Norvège et aux Pays-Bas, mais seulement 40 % en Grèce, 31 % en Turquie et 28 % au Mexique.
L’essentiel du temps passé en ligne est consacré à la messagerie instantanée et aux réseaux sociaux. Dans les pays pour lesquels on dispose de données, les personnes âgées de 14 ans et plus passaient plus de trois heures par jour sur l’internet en 2016, cette durée atteignant 4.5 heures par jour chez les jeunes (14-24 ans) ( 8.14). L’écart entre les âges est encore plus accentué dans les pays où l’usage de l’internet est plus répandu, comme les Pays-Bas, la Suède ou le Portugal. La connectivité permanente, qui favorise le transfert d’une partie des relations sociales en ligne et estompe les frontières entre le travail et les loisirs, modifie les attitudes et le comportement des individus dans leur vie personnelle.
Plus d’un adolescent sur dix dans l’OCDE déclare avoir été victime de cyberharcèlement, par le biais de messages ou de photographies ( 8.15). Les taux de cyberharcèlement les plus élevés de l’OCDE sont observés en Lettonie (près d’un sur quatre), ainsi qu’en Estonie, en Hongrie, en Irlande et au Royaume-Uni (Écosse), où plus d’un adolescent sur cinq signale en avoir été victime. Le taux le plus faible est celui de la Grèce, où cinq pour cent seulement des adolescents disent en avoir été la cible.
L’espace numérique peut aussi introduire de nouveaux risques et de nouvelles sources de tensions dans la vie des jeunes. Tout comme les formes classiques de harcèlement, l’exposition au cyberharcèlement – la création et la diffusion rapides de messages ou de commentaires blessants, la propagation de rumeurs, l’exclusion des victimes des groupes en ligne et d’autres formes de harcèlement – est corrélée à de nombreuses manifestations négatives, notamment des symptômes dépressifs, la toxicomanie, des idées suicidaires et des tentatives de suicide. (OCDE, Brief Children & Young People’s Mental Health in the Digital Age, Shaping the Future).
Les adolescentes sont plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de cyberharcèlement que les adolescents. L’écart entre les sexes est particulièrement prononcé en Irlande et au Royaume-Uni, où les taux de cyberharcèlement des filles dépassent de plus de 10 points de pourcentage ceux des garçons. L’Espagne est le seul pays où les garçons affichent des taux de cyberharcèlement supérieurs (de 3 points) à ceux des filles.