Comme le laissait présager le niveau d’insatisfaction à l’égard des services publics, la plupart des personnes interrogées disent souhaiter un renforcement de l’action publique en leur faveur. Dans tous les pays sauf deux, la majorité des répondants déclarent que les autorités devraient prendre davantage de mesures pour assurer leur sécurité économique et sociale, par opposition au statu quo ou à une baisse des prestations ( 3.6). Même au Danemark et en France – qui comptent le plus fort pourcentage de personnes satisfaites des politiques sociales – plus de 45 % des répondants estiment que l’État devrait intensifier ses efforts. Au Chili, en Grèce, en Israël, en Italie, en Lituanie, au Mexique, au Portugal et en Slovénie, cette proportion atteint 80 % ou plus.
Les priorités en matière de prestations diffèrent et varient selon les catégories sociales, mais une augmentation de l’investissement dans les régimes de retraite et de santé figure souvent au premier plan. Globalement, dans les 21 pays de l’enquête, 54 % des répondants citent la hausse des pensions et 48 % l’amélioration des soins parmi les trois prestations publiques dont « ils auraient le plus besoin » pour renforcer leur sentiment de sécurité économique et celui de leur famille (OECD, 2019).
Les citoyens sont prêts à accepter une augmentation de leurs cotisations pour bénéficier de meilleures prestations de retraite et de soins. Dans 19 des 21 pays ayant participé à l’enquête, les répondants sont plus susceptibles de souscrire à l’idée d’une hausse des dépenses publiques consacrées aux retraites que de la rejeter, même si cela suppose une augmentation des impôts et la réduction d’autres programmes, et ils sont dans l’ensemble près de 40 % à se déclarer disposés à consacrer 2 % de plus de leurs revenus à des impôts à cet effet ( 3.7). C’est en Irlande que les répondants sont le plus disposés à voir leurs cotisations de santé augmenter (51 %) ; viennent ensuite le Portugal (49 %), la Grèce et le Chili (48 % dans les deux cas).
Le soutien au renforcement des politiques dans d’autres domaines est moins massif, mais un quart des répondants environ se déclarent favorables à une augmentation des impôts pour améliorer les services de logement, d’éducation et de soins de longue durée (OECD, 2019).
Les répondants des pays moins riches sont plus susceptibles que les autres de donner priorité aux mesures de soutien au marché du travail, comme les services d’aide à la recherche d’emploi ou les aides financières à la création d’entreprise. Les répondants des pays riches citent plus souvent l’aide au logement parmi les mesures publiques dont ils ont le plus besoin (ibid.).
Les habitants des pays marqués par de fortes inégalités de revenus sont plus susceptibles de donner priorité aux aides à l’éducation que ceux des pays plus égalitaires ( 3.8), peut-être pour assurer l’égalité des chances. Dans des pays très inégalitaires comme la Grèce et le Chili, par exemple, plus de quatre répondants sur dix citent les politiques en matière d’éducation parmi les plus nécessaires – et un pourcentage similaire se dit en faveur d’une hausse des impôts à cette fin.