L’accès à un logement abordable et de qualité contribue de manière importante à préserver les individus de la pauvreté, à favoriser l’égalité des chances et à rendre la croissance inclusive et durable. Les tendances en matière de logement sont extrêmement variables dans la zone OCDE, qu’il s’agisse du mode d’occupation, de l’accessibilité financière et de la qualité, et reflètent en cela combien la situation héritée du passé, les préférences des ménages et les priorités des pouvoirs publics peuvent être différentes d’un pays à un autre.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, les ménages sont bien plus souvent propriétaires de leur logement que locataires. En moyenne, en 2016, près de 70 % des ménages occupaient un logement leur appartenant à part entière ou faisant l’objet d’un crédit hypothécaire, contre 26 % qui le louaient, soit sur le marché privé soit sur le marché subventionné (graphique 6.13). Plusieurs pays d’Europe de l’Est – dont la République slovaque, la Lituanie, la Hongrie, la Lettonie et la Pologne – comptent une proportion particulièrement élevée de propriétaires, plus de 70 % des ménages, depuis que l’État s’est séparé de son parc immobilier dans les années 1990. En 2016, les propriétaires d’un logement sous hypothèque étaient plus nombreux que les propriétaires en pleine possession de leur bien en Islande, en Norvège, aux Pays-Bas, en Suède, au Canada et aux États-Unis.
À l’inverse, à peine plus d’un quart des ménages de la zone OCDE louaient leur logement en 2016. Il n’y a que la Suisse et l’Allemagne qui comptent une majorité de locataires (60 % et 55 %, respectivement), le Danemark, l’Autriche et les Pays-Bas arrivant ensuite avec plus de 40 % de ménages locataires. Le logement locatif aidé (logement locatif social) existe dans 27 pays de l’OCDE, même si les parcs de logements sociaux sont de taille très variable. D’après une enquête sur le logement abordable et social réalisée par l’OCDE en 2016, le logement social occupe une place importante aux Pays‐Bas, en Autriche, au Danemark, en France et au Royaume-Uni, où il représente plus de 15 % de l’ensemble des logements.
De nombreux ménages dans la zone OCDE éprouvent de réelles difficultés à trouver un logement abordable, mais la charge des coûts du logement grève tout particulièrement les finances des plus modestes. Dans 16 pays de l’OCDE, plus de 40 % des personnes modestes propriétaires d’un logement sous hypothèque ont consacré plus de 40 % de leur revenu disponible au remboursement de leur emprunt en 2016. Le constat est le même, dans 14 pays de la zone, du côté de ceux qui louent un logement sur le marché privé (graphique 6.14). En Grèce et aux États-Unis, le coût du logement pèse aussi lourd sur les ménages modestes quel que soit le mode d’occupation : dans les deux pays, plus de la moitié d’entre eux a employé plus de 40 % de son revenu disponible pour payer un loyer ou un crédit hypothécaire en 2016.
Les enfants sont particulièrement exposés au mal-logement. En moyenne, plus d’un enfant de 0 à 17 ans sur cinq vit dans un logement surpeuplé dans les pays européens de l’OCDE, mais il y a de fort contrastes entre les situations (graphique 6.15). Plus de la moitié des enfants sont concernés en Hongrie, en Lettonie, en Pologne et en République slovaque, contre moins de 8 % en Irlande, en Norvège et aux Pays-Bas. Dans l’ensemble des pays pour lesquels on possède des données, les enfants des ménages modestes ont plus de deux fois plus de chances de vivre dans un logement trop petit que ceux des ménages aisés.